de Woody Allen
Etats-Unis, 1h32, 2009.
Sortie en France le 1 juillet 2009.
avec Larry David, Evan Rachel Wood, Patricia Clarkson.
La nouvelle comédie de Woody Allen, à New York, chez les retraités et les nymphettes. Un monde à part où on ne connaît pas la crise et où on nage en plein bonheur. Léger et joyeux.
En 40 ans de carrière, le réalisateur américain tant aimé des cinéphiles français, a tourné un peu plus de 40 films. A ce rythme là , on sait bien que la qualité ne peut pas toujours être au rendez-vous Tour à tour provocateur, génial, introspectif, drôle, émouvant ou simplement très moyen, Woody Allen est un maître de la comédie. Lorsqu’il s’attache un peu trop à ses problèmes personnels, il peut vite déraper dans la médiocrité mais il reste un formidable faiseur de comédies contemporaines. Si Boris, le personnage principal de Whatever Works, est un vieux new-yorkais grincheux en guerre contre la médiocrité de ses concitoyens, il est interprété par le comédien Larry David et cela donne un peu distance au film. Pas assez cependant pour en faire une réussite complète. D’ailleurs le titre le dit d’emblée, « du moment que ça marche »
Le ressort comique repose essentiellement sur deux personnages que tout oppose. Lui, vieux, cultivé, râleur, intolérant et cynique qui n’attend rien de la vie mais est trop lâche (?) pour y mettre un terme. Elle, très jeune, très jolie, très gentille, sans aucune culture et pleine d’espérance. Bien sûr, ils vont se chamailler puis s’entendre et se transformer l’un l’autre et même si on connait les ficelles de ce genre de comédies, on se laisse prendre. C’est bien fait, bien joué, joyeux. On se laisse contaminer et d’ailleurs avec nous, toute une série de personnages frustrés et malheureux. On nage dans une réconciliation universelle, où tout le monde vit en harmonie un bonheur quotidien. Et là , c’est un peu trop. Ce monde idéal, où tout le monde s’entend parfaitement, apparaît vite factice. Débarrassés de Dieu, de l’argent, de la maladie (seuls les hypochondriaques existent), des emprunts immobiliers, des inhibitions sexuelles et des factures de téléphone, les personnages de Whaterver Works frisent le rêve éveillé pour troisième âge de sexe masculin. Toutes les femmes sont splendides, prêtes à tomber amoureuses d’un vieil acariâtre dégarni qui passe ses journées en caleçon et en robe de chambre informe…
Les inconditionnels de Woody Allen seront certainement ravis devant cette nouvelle expression de l’inusable talent du maître. Les autres risquent effectivement de trouver que le titre est la bonne trouvaille du film : « du moment que ça marche »
Magali Van Reeth
Signis