Camille redouble

de Noémie Lvovsky

France, 2011, 1h55

Festival de Cannes 2012, Quinzaine des réalisateurs

Sortie en France le 12 septembre 2012.

avec Noémie Lvovsky, Samir Guesmi, Judith Chemla, Yolande Moreau, Michel Vuillermoz, Denis Podalydès.

Quel plaisir de redoubler avec Camille et de revivre ces instants si éphémères qu’on a gâché autrefois, en compagnie d’acteurs qui répandent la bonne humeur !

Le charme de ce film, c’est avant tout d’éveiller notre capacité à  l’émerveillement. Si Camille redouble pourrait être classé dans la catégorie « films fantastiques » parce que le personnage principal fait un voyage dans le temps, on sent très vite qu’on s’approche plus du conte de fée. On ne saura pas quelle baguette magique ou quel sortilège permet à  Camille, la quarantaine essorée et aussi brouillée que son teint, de revenir dans la chambre de ses 16 ans. Mais, comme elle, quitte à  être là , autant profiter à  fond de ces moments-là .

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Le film s’ouvre avec une scène de film dans le film, un trucage de mauvaise facture, sans doute pour nous rappeler qu’au cinéma, tout est illusion, représentation. On peut donc partir dans cet incroyable voyage, avec pour compagnons des acteurs, dont Noémie Lvovsky elle-même et Samir Guesmi, qui sont aussi crédibles en collégiens de 17 ans qu’en adultes 25 ans plus tard.

On retrouve avec plaisir les années collège, les blousons en tissu synthétique aux couleurs criardes, les blagues des garçons mal dans leur peau, les groupes de filles agglomérées, véritables pestes qui hurlent de rire sans savoir pourquoi mais parce que le spectateur, comme Camille, sait ce qui va advenir, on a un pincement au cœur.

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Notre capacité à  croire, à  nous émerveiller, comme devant le générique d’ouverture, si aérien, si léger et si intriguant, vient aussi de cette tristesse face aux moments passés dont on n’a pas su tirer parti. Envers ceux qui sont partis sans prévenir alors qu’on les pensait éternels. Ici, le retour en arrière n’est pas un éloge de la nostalgie mais une célébration de l’instant présent. Et on quitte Camille dans un paysage urbain apaisé, où les flocons de neige participent jusqu’au bout à  la belle illusion du cinéma.

Magali Van Reeth

Signis

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