« Peccata mundi » Une proposition photographique de Claire Artemy
du 7 février au 20 avril 2013 dans l’église Saint-Polycarpe
ouverture les mardi et vendredi de 15h à 18h
Claire Artemyz revisite le thème de la Passion. Portant un regard centré sur le détail, dans une sobriété des cadrages et une mise en lumière isolant l’objet photographié, un crucifix, la photographe nous invite, par le nécessaire déchiffrage des images, à une lenteur propice à la méditation.
« Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (Jean, 1-29)
La photographe Claire Artemyz a produit la série PECCATA MUNDI qui reprend des images connues de la chrétienté et présentes dans la conscience collective à travers le monde. L’artiste a voulu aborder le registre religieux sous un angle de vue très précis: montrer ces détails qui évoquent les grands moments de la souffrance du Christ, qui vont de pair avec l’importance hors norme qu’a eue le développement de la foi jusqu’à aujourd’hui. Claire Artemyz tente ainsi d’éclairer ce que le divin peut nous révéler: cette vibration, où la beauté dégagée de ce crucifix nous évoque bien plus que nous ne pourrons le formuler avec nos propres mots. L’artiste tend souvent à aller vers l’abstraction, vers le volume, le détail important et non vers un ensemble qui pourrait sembler figé. Claire Artemyz nous invite alors à découvrir ces formes sacrées pour, peut-être, méditer, admirer et voir ce qui nous est révélé individuellement dans cette richesse spirituelle.
Fabian Fischer
C’est avec la musique sacrée baroque que j’ai revisité la Crucifixion et que le besoin de développer une série de photographies sur ce thème s’est imposé. J’ai tout de suite pris comme sujet la représentation du Corps de Jésus sur la Croix, contraint et blessé, comme on le voit sur les Crucifix : ce sont en effet des objets qui ont longtemps fait partie de la vie quotidienne et dont l’image, même pour les non pratiquants, est aujourd’hui ancrée dans notre inconscient. Les lectures des écrits de Saints qui portaient les stigmates, tels que François d’Assise, Catherine de Sienne ou encore Brigitte de Suède, ont aussi guidé ma façon de photographier les Blessures Sacrées – les clous dans les mains et les pieds du Sauveur, la blessure à Son côté d’où s’écoulent les gouttes de Son sang. C’est dans ces Blessures que se montre pleinement l’union du Divin et de la fragilité du vivant soit, comme l’a dit Saint Bonaventure: « l’union du seul Parfait et de l’Immense avec une nature faible ».
Je me suis donc concentrée sur ces Blessures, y appliquant les principaux traits de mon regard photographique : une recherche sur la lumière ainsi que le choix de plans très rapprochés, aboutissant à des images presque abstraites. C’est dans un second temps, en prenant de la distance, que le sujet en question, le Crucifix, se révèle alors dans sa globalité.