Journées cinématographiques de La Salette

Projections, débats, ateliers, rencontres et convivialité dans un lieu exceptionnel : pour la 4ème année consécutive, le sanctuaire Notre Dame de La Salette, en Isère, vous invite au cinéma.

Le thème de ces rencontres : Hors la Loi, que le père Michel Farin développe :

Hors-la-loi, outlaw. Le cinéma a contribué à  vulgariser ce mot à  travers le monde entier, par l’intermédiaire du Western. Chacun de nous a, dans un coin de sa mémoire d’enfant, l’image de ces hommes au visage masqué d’un foulard, chevauchant la grande terre de ce qui n’étaient pas encore les Etats Unis. Ils faisaient régner la violence en s’opposant partout au shérif, fragile représentant de la loi qui avait à  s’établir pour que naisse une société humaine aux confins de ce nouveau monde.

Ainsi en puisant dans la mémoire de son histoire fondatrice, tout en développant de façon industrielle la production de cet art nouveau, le peuple des Etats Unis a réussi à  faire du cinéma américain un art universel. En Particulier à  travers l’exploitation de deux genres devenus célèbres : le western et le policier(le polar, le thriller).

Et nous tous qui, par le monde, nous sommes projetés dans ces histoires magistralement racontées par le John Ford, Howard Hawks, Raoul Walsh, Anthony Mann, Alfred Hitchcock… Nous qui nous sommes identifiés aux personnages merveilleusement interprétés par John Wayne, Gregory Peck, Henry Fonda, Gary Cooper… nous n’avons pas toujours eu conscience qu’il nous était proposé de revivre le drame de la constitution d’une nouvelle société. Et aucune de ses œuvres ne nous auraient touchés si elles n’avaient rejoint, au plus profond de nous-mêmes, la question de la loi posée au commencement de toute histoire humaine, à  la Naissance d’un homme comme celle d’une nation.

seance-de-cinema-noir-t8759_1_.jpg

Avec cette figure du hors-la-loi, nous sommes renvoyé à  la question qui travaille de toute l’histoire humaine et qui s’est révélée au cœur de l’histoire d’Israël : qui peut dire la loi ? Par qui l’ordre peut-il être rétabli, au delà  de la transgression, sans que le hors-la-loi soit perdu ?, car sans cela qui sera sauvé ?

L’histoire biblique nous ouvre à  la profondeur de ce mystère, en nous révélant que la naissance d’un peuple comme celle de chacun de ses fils, repose sur la loi d’une Alliance qui ne peut-être dite qu’au nom d’un père qui soit créateur le et le sauveur. Celui qui avant tout donne la vie sans condition et maintient unilatéralement son Alliance avec celui qui l’a rompue, avec le hors-la-loi. A ce dernier d’en accepter d’en être bouleversé.

Il est impossible à  un père de tenir, par lui même, cette place à  l’égard de son fils. De même, il est impossible à  un shérif, comme tout représentant de la loi, de la tenir par lui même, à  l’égard du hors la loi, sans être touché par la violence. Mais rien n’est impossible à  Dieu. Il est alors demandé au fils comme au père, au hors la loi comme au shérif, de découvrir que la loi ne nous met pas seulement devant l’alternative de faire ou de ne pas faire ce qui es commandé. Elle nous met d’abord devant l’alternative de faire confiance, ou non, à  la voix qui nous dit la loi.

Sans cette confiance, que l’on soit fils ou père, gangster ou policier, nous sommes livré à  un ordre moral qui nous reste extérieur, soumis à  une légalité muette. La loi n’est plus qu’une idole à  détruire ou à  adorer. Elle ne peut alors que renforcer la violence et conduire à  la Mort. Le film, comme toute fiction, n’est une œuvre véritable que s’il nous ouvre à  ce mystère même, et souvent surtout, s’il ne s’y réfère explicitement.

Michel Farin, SJ

Découvrez tout le programme dans le site de Notre Dame de La Salette, en cliquant ici.

Pour vous inscrire et demander des renseignements : contact@cine-salette.com

Pour marque-pages : Permaliens.

Les commentaires sont fermés