Colloque interuniversitaire
Lyon 1, Lyon 2, Lyon 3, UCLY
« Arts/Sciences : Conquêtes croisées »
les 20 et 21 février de 10 h à 18 h
Artistes et scientifiques face au devenir planétaire.
Abordant le réel par deux voies apparemment contradictoires, scientifiques et artistes partagent pour autant la même obligation de produire. Du texte, de la pensée, de la danse ou de la peinture, peu importe, il est toujours question de matérialiser ici et maintenant ce qui n’y était pas auparavant, la forme importe dès lors fort peu.
Ceci posé de façon abrupte pour souligner combien arts et sciences participent du même processus de conquête par accumulation. Celui-là même que tous les signaux disponibles accusent de dépasser la limite du supportable pour le monde qui est le nôtre. Certes, arts et sciences tiennent dans ce processus des places singulières, les premiers d’éveilleurs, les seconds d’outils ou de révélateurs.
A priori, donc, poser à ces interlocuteurs la question de la finitude du monde n’aurait guère de pertinence sinon qu’artistes et scientifiques ne sont pas si éloigné dans leurs démarches. Ainsi l’invention de la perspective plane par les uns répond aux tracés des cartes par les autres dans une même logique d’appropriation quand, venue l’ère des doutes avec le passage d’une Terre-monde à une Terre-planète, les avancés des théories de la relativité ne sont pas sans écho dans les évolutions musicales comme le sérialisme où l’œuvre est un univers relatif. On pourrait penser la même chose dans le domaine pictural avec l’abstraction. Quant à la danse, les parcours d’un Cunningham éclairent assez finement cette dimension.
Pour autant, la question posée n’est plus tant celle de comprendre ce qui toujours échappe, que d’en mesurer le gouffre. Dans le monde post-Newtonien, tous découvrent le doute sur les finalités qui les ont guidées. En conviant artistes et chercheurs contemporains à échanger sur le processus de conquête jusqu’au-delà de sa mise en crise, jusqu’à la conscience de sa limite, ce colloque cherche à interroger les outils de la conscience autant que la science de l’art.
Philippe Verrièle
Historien d’Art
Voir le programme complet : recto-verso_Colloque_avec_programme.pdf