EVARISTO (1923-2009)
au musée de Fourvière
du 27 Septembre au 5 Janvier
dévoile le côté mystique de ce réfugié espagnol qui s’inscrit, grâce à un travail acharné et hors normes, parmi les grands peintres lyonnais.
En effet, Evaristo était très croyant et si l’on ne voit dans son œuvre peinte que des masques morts aux yeux énucléés, des bouches qui crient la faim, on oublie que si les morts d’une guerre fratricide ont jalonné son enfance, blessure dont il ne guérira pas, Evaristo s’est accroché, sa vie durant, à l’Espérance chrétienne enracinée dans sa famille.
Il a su dénoncer les cruautés et les ténèbres de l’existence avec les« couleurs impétueuses » rouge, vert, jaune, des poivrons de son enfance espagnole magnifiées par les cernes noirs chers à Rouault.
Si sa foi l’a orienté vers la représentation du Christ et les rappels évangéliques, ses paysages s’organisent autour d’une église (St-Fons), d’un cimetière d’où la mort semble s’évaporer au soleil d’ un ciel prometteur. Il y a beaucoup à découvrir dans labelle exposition que nous présente l’équipe du musée de Fourvière.
Certes, Evaristo dénonce la cruauté du monde, mais autour des « yeux de charbon ouverts sur les interrogations éternelles », il y a le mûrissement d’un enfant pauvre et déraciné exprimant toujours sa foi en la présence divine dans l’humanité de son questionnement.
Arlette Dissard