de Louis-Julien Petit
avec Corinne Masiero, Olivier Barthélémy, Pascal Demolon.
Film Français 1H45.
Chroniques cinéma de Marie-Noëlle Gougeon
Dans le Nord de la France, des employés d’un magasin Discount vont être peu à peu remplacés par des caisses automatiques. Les premières lettres de licenciement arrivent semant la consternation mais pas l’abattement. Gilles, Emma, Momo et les autres veulent défendent à la fois leur honneur et une certaine idée du partage. Ils vont créer avec les produits voués à être jetés, un « Discount alternatif ». Une façon de mettre en place une rébellion positive !
Et c’est un film jubilatoire que nous offre Louis- Julien Petit alternant des moments criants de vérité sur les manières managériales de la directrice du Discount (épatante Zabou Breitman) avec les conciliabules délirants des employés mettant à exécution leur projet : faire profiter aux habitants de la région ayant des fins de mois difficiles des produits à prix « très petits ». Et çà marche !
Dans le garage de Christiane, une des caissières, ils vont monter un magasin alternatif. Une idée pas si utopique que çà , puisqu’elle existe en réalité dans certaines régions. Sauf que dans le cadre du film, ce sont des produits détournés du magasin qu’ils vont vendre à tout ce « petit peuple » du Nord laborieux et attachant.
C’est une coopérative étonnante qui se monte peu à peu avec solidarité de classes, coups de cœurs et coups de gueule, entraide et humour garantis. Une vraie comédie sociale à la Ken Loach.
Chaque personnage est bien campé, avec son histoire, sa « gueule », ses fragilités, ses expressions.
C’est toute une « comédie humaine » qui est dépeinte dans ce film, un film aux couleurs de la vie telle qu’elle est, mais sans misérabilisme ni excès de pathos. En revanche une œuvre fortement engagée dans une démarche citoyenne pour consommer autrement sans gaspillage outrancier.
Les comédiens sont plus vrais que nature : Corinne Masiero, Pascal Demolon, Olivier Barthélémy.
On respire un bon bol de fraternité et de joie communicative. Les dialogues sont drôles, percutants. Et même si la réalité judiciaire rattrape ces employés généreux et chaleureux, on quitte le film avec le sentiment que les gens, pour peu qu’on les laisse s’exprimer et se défendre, savent trouver le chemin du partage, de la solidarité. En un mot, ce qui peut souder un groupe, une usine, un village. Un vrai message d’espoir.