Un film de Carla Simon
Espagne – 2016 – 1 h 34
Les Anglo-Saxons les appellent les « feel-good movies ». Pour les Français, ce sont des comédies douces-amères, qui réconfortent, et rendent optimistes. Eté 93, le film de Carla Simon, entre parfaitement dans cette définition, et c’est une complète réussite.
1993, les années SIDA. A 6 ans , Frida se retrouve orpheline, après la mort des ses parents, emportés par cette maladie (Dont le nom ne sera jamais prononcé dans le film !). Recueillie par sa tante Marga, et son oncle Estève, eux-mêmes parents de Paula âgée de 3 ans, Frida va devoir construire une nouvelle vie au sein de cette nouvelle famille.
Carla Simon, dont c’est le premier long-métrage, sait magnifiquement traduire les sentiments de cette petite fille déjà très mature, ses élans, ses joies, ses révoltes, ses chagrins. Les relations qu’elle noue avec ses nouveaux parents et sa nouvelle petite soeur, sont décrites avec une empathie, une sensibilité, une émotion qui impressionnent par leur justesse,en ne tombant jamais dans l’ornière du mélodrame.
Les quelques scènes qui nous montrent les grands-parents sont particulièrement réussies, indiquant qu’en Espagne comme ailleurs, ce sont souvent eux qui sont auprès de leurs petits-enfants, les gardiens de la transmission de la foi.
Réalisation classique et très soignée, dans le décor d’une grande maison catalane, au coeur d’un bel été ensoleillé.
Les comédiennes et comédiens sont tous remarquables, et l’on est est sidéré par la qualité de l’interprétation des deux petites filles, qui révèlent une aisance et un naturel peu communs ! Du grand art, pour un vrai plaisir de cinéphile. Et une fin, quelques minutes seulement, qui prend à la gorge.
Pierre QUELIN.