Une nouvelle Belle Epoque ?
Le soir du mardi 25 décembre, nous avons pu revoir sur Arte, le film de Jacques Demy, Les Demoiselles de Rochefort, nourri de la musique superbe de Michel Legrand. C’est une production de 1967. On y voit des personnages affamés de l’âme soeur, souvent associés par couples, notamment Catherine Deneuve et Françoise Dorléac qui jouent le rôle de deux soeurs jumelles alors que, dans la réalité, elles avaient un an et demi d’écart, Françoise étant née en mars 1942 et Catherine en octobre 1943.
La ressemblance s’est imposée, lorsque j’ai revu ce film, entre d’une part ce que l’on appelle La Belle Epoque, la période qui s’écoula entre les années 1900 et et la déclaration de la Grande Guerre de 1914, et d’autre part l’époque actuelle, à savoir un environnement baigné de soleil, où se déploie une prospérité des décors et des tenues vestimentaires urbaine, reflet de relations harmonieuses entre gens nantis.
Se font face un monde prospère qui dépense beaucoup d’argent pour les fêtes de fin d’année, et un monde en situation de plus grande fragilité, implanté dans les banlieues des grandes métropoles et les villages de la France profonde, qui a donné naissance, par génération spontanée, au mouvement des Gilets Jaunes. La société heureuse crée, sans le savoir, un cadre où elle se complaît dans son bonheur, derrière les murs qu’elle construit entre son univers paisible et un environnement tout autre.
Maintenant, où en sommes-nous ? Allons-nous revivre cent ans après La Belle Epoque, et cinquante ans après le début des Trente Glorieuses, une nouvelle période d’inconscience où les milieux prospères se bercent d’illusions ? Ou entrer dans une ère de plus grande lucidité, consciente que le déséquilibre entre les populations pauvres et les populations riches va créer de nouveaux déséquilibres, propices à la montée d’autres violences ?
Michel Quesnel.
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Catherine Deneuve et Françoise Dorléac
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