Lourdes – Un film, une rencontre.

Un film de Thierry Demaizière et Alban Teurlai

France – 2019 – 1 h 35.

Le regard porté par Thierry Demaizière et Alban Teurlai (l’un se disant agnostique, l’autre athée), sur le sanctuaire de Lourdes et sur les très nombreux visiteurs qui le fréquentent, est pour l’essentiel, un regard porté sur les souffrants. Et l’on sait à quel point, à Lourdes, la souffrance est multiforme. Le documentaire nous en révèle les multiples visages, crûment, ou de manière plus allusive. Crûment avec des visages de femmes et d’hommes marqués par des douleurs autant physiques que morales, plus allusivement avec des visages et des corps qui laissent entendre et voir, sans le clamer, le degré de souffrance que peuvent endurer celles et ceux qui nous sont montrés. Lumineusement, quand il s’agit d’un visage d’enfant, même au milieu des larmes, la douceur, la sérénité, la confiance semblant l’emporter, sans trace évidente des ravages de la maladie.

Les réalisateurs offrent à notre regard, souvent en très gros plan, avec parfois un certain risque de voyeurisme, des malades et des handicapés de toutes conditions, presque toutes et tous complètement dépendants des personnes qui se mettent à leur service pour les accompagner, les aider, les soigner. Lourdes, en son sanctuaire, c’est cette inter-relation extrêmement étroite et permanente entre les bien portants et les malades. Et cela, le documentaire le montre parfaitement, aussi bien dans le cadre des différents moments du pèlerinage, que dans celui des différents moments de la vie quotidienne, à l’occasion des repas, des soins d’hygiène, des loisirs.

Priorité, donc, à ceux qui souffrent dans leur chair essentiellement, ce qui donne au film un caractère un peu trop doloriste, avec le risque d’une émotion trop suscitée, une émotion à fleur de larmes.

Souffrance charnelle, mais pas uniquement. Avec les prostitués, avec les gens du voyage, c’est la souffrance des exclus, des rejetés, des laissés pour compte, qui nous est montrée. Mais une souffrance accompagnée d’une grande espérance, celle que l’on peut ressentir lorsque l’on se confie à Marie sur les bords du gave, face à la grotte de Massabielle.

L’une des plus belles phrases entendues dans le documentaire, qui ne contient aucun commentaire surajouté, c’est celle qui sort de la bouche d’un membre des gens du voyage qui reconnait dans la foule des pèlerins, l’image de toutes celles et de tous ceux que Jésus  croisait, fréquentait, guérissait et aimait, il y a 2000 ans en Palestine: les malades, les handicapés, les prostituées, les rejetés, les pauvres.

La beauté du film, c’est le regard toujours très respectueux porté par les réalisateurs sur toutes ces personnes qui viennent chercher à Lourdes un moment de réconfort et de fraternité que leur quotidien ne leur offre pas toujours. Mais aussi recherche  d’une vraie guérison miraculeuse, au coeur de Lourdes, ultime et unique espoir.

Une autre qualité du film est de ne pas se laisser distraire par tout l’environnement commercial du sanctuaire, même si les réalisateurs y font une discrète allusion, dans une séquence représentative, mais très brève.

Lourdes est un film qui vient rappeler utilement à beaucoup quantités de souvenirs d’un voyage, d’un séjour, d’un pèlerinage effectués soit comme malade, soit comme accompagnant, soit peut-être aussi comme simple touriste. Un film qui ne peut que donner envie de découvrir Lourdes, peut-être de boire à la source d’eau vive, mais qui donne aussi une folle envie d’y retourner pour redécouvrir, encore et toujours, sur les pas de Bernadette, les infinies richesses spirituelles de Lourdes.

Pierre Quelin.

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Le sanctuaire Saint-Bonaventure, place des Cordeliers, Lyon 2ème, organise une rencontre autour du film Lourdes

Le mardi 28 mai 2019 à 18 h 30

Présentation du film (à découvrir en salles de cinéma), et animation des échanges par Pierre Quelin, avec la participation du Père François Cristin, chargé du service des pèlerinages au Diocèse de Lyon.

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