Littérature – Vatican, la fin d’un monde.

Un ouvrage de Henri Tincq – 2019 – 248 pages – Editions du cerf.

Journaliste, spécialiste des informations religieuses du Monde pendant près de 25 ans, l’auteur compare la crise que vit l’Eglise catholique à la chute du système soviétique dans les années 1980. L’effondrement de l’Union soviétique avait commencé par la « glasnost » (transparence). De la même façon, le pape François a  ouvert la voie à une « glasnost » de l’Eglise. Et cette crise de moralité, nourrie par les révélations des crimes sexuels, s’associe à une crise de gouvernance, et comme en Russie, l’enjeu de cette crise est la fin d’un système de pouvoir.

Après une analyse des pontificats de Jean-Paul II et de Benoît XVI, Henri Tincq propose une relecture des premières années du pape François, et de la lutte qu’il mène contre le cléricalisme. Comme dans les grands traumatismes, il distingue trois périodes : la sidération face à l’ampleur des révélations, la déflagration, c’est-à-dire tout ce que ces révélations ont fait voler en éclats, puis la réparation, et c’est aussi l’intérêt de ce livre qui ouvre à un avenir de l’Eglise.

La troisième partie du livre s’intitule : Les trois chantiers de la reconstruction. En identifiant le cléricalisme comme la source de tous les abus, le pape a autorisé toutes les questions, y compris celle de la place du prêtre et du rôle de la hiérarchie.

Pour Henri Tincq, il s’agit donc d’en finir avec l’absolutisme romain, d’en finir avec l’hypocrisie sur le sexe, le célibat obligatoire, la chasteté, et d’en finir avec la vision disciplinaire et doctrinaire de l’Eglise, pour aller vers un catholicisme plus fraternel et solidaire.

Un livre courageux, et qui autorise l’espérance.

Françoise Zehnacker.

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Henri  Tincq

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