Une réalisation de Christo et Jeanne-Claude.
La dernière réalisation monumentale des artistes Christo et Jeanne-Claude, l’empaquetage de l’Arc de Triomphe, a pris fin.
Cette oeuvre visible pendant 16 jours, du 19 septembre au 4 octobre 2021, a nécessité 25000 m² de tissu recyclable en polypropylène argent bleuté, déroulés par 50 cordistes, et encerclés par 7000 m de corde rouge.
Cette opération a été entièrement financée par la fondation « Christo et Jeanne-Claude ».
Les artistes se sont toujours autofinancés grâce à la vente des dessins préparatoires et collages réalisés par Christo, et n’ont jamais bénéficié de subventions publiques ni privées.
Imaginé dès 1962, ce projet a finalement été concrétisé en collaboration avec le CMN ( Centre des Monuments Nationaux ), et le Centre Pompidou. La première réalisation de Christo et de Jeanne-Claude à Paris était l’empaquetage du Pont-Neuf, conçu en 1975, et réalisé en 1985.
Tout en soulignant les qualités architecturales du monument, cet « emballage » transforme le rapport du spectateur à la perception des volumes. Empaqueter, masquer pour mieux révéler, devient la marque de fabrique des artistes, en réalisant des oeuvres éphémères et monumentales qui n’appartiennent à personne.
A ses débuts, le couple avait pris la décision de ne prendre que le nom de Christo comme auteur, pensant qu’il serait plus facile à un seul artiste, qui plus est masculin ( ! ), de percer. En 1994, ils révèlent que tous leurs projets ont été réalisés à deux. Leur nom d’artiste devient officiellement « Christo et Jeanne-Claude ». Si les idées peuvent venir de l’un ou de l’autre, c’est Christo seul qui fait les maquettes, tandis que Jeanne-Claude est impliquée dans la réalisation. Mais toutes les décisions esthétiques sont prises en commun.
Depuis 1994, certains media peinent encore à reconnaitre cette double filiation, et continuent à ne citer que Christo.. On peut déplorer cette invisibilisation d’une artiste femme avec l’effacement de son nom !
Laissons le mot de la fin aux artistes: « Ces oeuvres ne sont visibles qu’une fois dans une vie, mais restent gravées dans les mémoires. Cet aspect est essentiel dans notre démarche et rappelle un principe résolument humain : rien ne dure éternellement, et c’est là toute la beauté de la vie ».
Suzanne Lombard-Platet.
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Jeanne-Claude (1935-2009) et Christo (1935-2020)
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