Oratorio ? Dans l’œuvre, non liturgique, Mendelssohn, nourri de Bach et tout spécialement de la Passion selon St Matthieu, retrace le parcours d’Elie. Nous entendons la prédication d’un homme marqué par les Lumières, convaincus de la nécessité hier comme aujourd’hui du prophète, non le courtisan ni l’homme providentiel, mais celui qui renverse les évidences politiques, idéologiques, religieuses et appelle au relèvement. Dans l’exil et la persécution, le psaume dit le sens de la résurrection du fils de la veuve de Sarepta : « Lumière des cœurs droits, il s’est levé dans les ténèbres ».
Elias est l’une des dernières partitions du musicien mort à 38 ans. L’orchestre et les chœurs s’imposent plus que les solistes et les airs. C’est le style du compositeur, mais aussi l’impossibilité de penser le prophète sans le peuple qui, aux harangues royales, préfère le populisme des Baals. Elie s’enflamme contre les explications toute faites, justifications tonitruantes ou mirifiques, et signifie la bonté gracieuse et miséricordieuse que laisse reconnaître la voix de fin silence : « Homme de justice, de tendresse et de pitié ».
Réduction possible de 15%. Mail à artculture@lyon.catholique.fr avant le 30 octobre.