Spectacle donné à la crypte de la basilique de Fourvière, les 6, 7 et 8 octobre 2023.
Un spectacle en hommage, par un de ceux, nombreux, qui ont aimé Marcel Godard. Il y a quelque chose de l’émotion à écouter un grand-père raconter ses années d’entrée dans la vie adulte. On aimerait partager l’affection et l’hommage, on n’a pas envie d’égratigner le respect qu’inspire un maître et un père, mais…
Faut-il faire de toute vie un récit à suspens et à résolution… heureuse. Et quelle résolution ! Marcel Godard n’aura pas abandonné sa vocation de prêtre pour la musique : il sera prêtre et musicien. La formule magique a pour nom Jean-Sébastien Bach, écouté, redécouvert à Leipzig en 1943. Godard a 23 ans.
Que le Cantor de Saint Thomas ait joué un rôle dans la vie de Marcel Godard, c’est un truisme. Il reçut bien d’autres influences, dès ses jeunes années, et rien n’en est dit. On peut comprendre que l’on ne puisse retracer toute la vie, mais ces années sont-elles les plus originales et fécondes de Marcel Godard ? L’appariement texte musique paraît guère pertinent, et pour cause, ce qui a mû Godard n’est pas un épisode de sa vie de séminariste, mais sa quête, comme disciple et musicien, que rien, dans le spectacle, ne montre.
Pourquoi les effets avec un micro, pourquoi les projections vidéo sur la voute au-dessus du chœur ? Comme si l’on se servait de la technique, parce que l’on sait faire, parce que c’est ainsi aujourd’hui, mais qu’on ne savait pas que dire avec.
Le texte est ponctué, accompagné par des extraits de compositions de Marcel Godard, en direct, interprétés par le chœur Rhapsodia, Ensemble vocal dirigé par Laurent Grégoire. Si Marcel Godard s’est exprimé par la musique, c’est d’abord elle qui dit son œuvre, sa prédication, et l’on regrette qu’un texte bavard, ennuyeux même, n’ait laissé plus de place à la musique.