Aya de Yopougon

De Marguerite Abouet et Clément Oubrerie

France, 2011, 1h24

César du meilleur film d’animation 2012 et sélection officielle au Festival d’Annecy 2013.

Sortie en France le 17 juillet 2013.

A partir de 12 ans.

Film d’animation avec les voix de Aïssa Maiga, Tatiana Rojo, Tella Kopmahou, Jackie Ido et Erik Ebouaney.

A Yopougon, dans la banlieue d’Abidjan, un groupe d’adolescents rêve d’amour et de réussite mais la vie n’est pas toujours aussi rose qu’ils le voudraient : un film joyeux et attachant.

On les appelle Adjoua, Bintou, Aya, Moussa, Mamadou, Hervé ou Grégoire, ils ont entre 15 et 20 ans et habitent le quartier de Yopougon à  Abidjan, en Côte d’Ivoire. Ils ont l’insouciance et les désirs de la jeunesse et c’est Aya qui raconte leur histoire. Contrairement à  ses amies, Aya est une jeune fille sage, elle sait ce qu’elle doit faire si elle veut un jour être médecin. Si elle désapprouve certains comportements de ses voisins ou parents, cela n’empêche ni l’affection ni l’amitié. A travers son regard, c’est tout un quartier qu’on investit, une langue riche et poétique, une façon d’accepter son sort avec un humour ravageur.Aya_41_12_078_1_.jpg

Aya de Yopougon est un film d’animation adapté de la bande dessinée éponyme, écrite par Marguerite Abouet et dessinée par Clément Oubrerie – les deux réalisateurs – publiée en 6 tomes, entre 2005 et 2010. D’origine ivoirienne, Marguerite Abouet parle de l’origine de cette histoire : « En réalité, c’est plutôt Akissi, la petite « sœur » d’Aya, qui me ressemble et qui a donné lieu à  un autre album de bande dessinée, illustré par Mathieu Sapin. Pour autant, l’histoire d’Akissi se déroule aussi à  Yopougon, ce quartier où j’ai grandi et qui fait partie de moi : c’est le noyau autour duquel je me suis construite et qui a nécessairement nourri mon imaginaire. Un enfant qui naît à  Yopougon peut vivre dans n’importe quel quartier du monde car on y trouve toutes les cultures et toutes les couches sociales. Du coup, on est obligé de vivre avec les autres, de les supporter et de les aimer, puisque tout se sait et que n’importe quel problème peut être résolu par ses voisins ! Ce sont donc mes souvenirs d’enfance que raconte « Akissi ». Par la suite, il a fallu faire grandir l’héroïne et j’ai imaginé Aya – je dis bien « imaginé » puisque je n’ai pas vécu mon adolescence en Côte d’Ivoire. À travers elle, je voulais raconter cette Afrique qui m’a été arrachée malgré moi et la partager avec le plus grand nombre. »

Pour parler d’une époque passée mais encore bien présente chez de nombreux spectateurs, comme ici les années 1970, le dessin animé permet d’enlever le côté léché ou artificiel d’une reconstitution trop précise. Abidjan, dans les dessins de Clément Oubrerie, s’anime à  l’écran. A la fois reconnaissable par ceux qui y ont vécus mais suffisamment intemporel et imaginaire pour que tous les spectateurs s’y retrouvent. Aya_46_02_214_1_.jpg

Aya de Yopougon est un film joyeux où le chaos du quotidien est accepté sans drame ni leçon de morale. La bonne entente d’un quartier, d’une famille, se fait lorsque des individus bien différents arrivent à  vivre ensemble. L’important, c’est de ne pas l’oublier ! Attention, ce n’est pas parce que ce film est un dessin animé qu’il est à  destination du très jeune public. Comme pour la bande dessinée, les sujets évoqués et l’humour caustique sont plutôt destinés aux adultes et adolescents à  partir de 12 ans.

Magali Van Reeth

Signis

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