de Zoltan Meyer
avec Yolande Moreau.
Drame Français (1h35).
Chroniques cinéma de Marie-Noëlle Gougeon
Un voyage initiatique et libérateur d’une mère partie en Chine à la recherche du corps de son fils décédé accidentellement. Lumineux et apaisant avec Yolande Moreau en mère courage
Liliane, la cinquantaine fatiguée, subit une vie monotone à Paris entre un mari absent moralement et un métier d’aide-soignante pas toujours très gai. Un coup de fil va changer ce quotidien : son fils est décédé loin de là , en Chine. Après moultes démarches, elle décide de partir pour ramener son corps.
Elle ne parle pas la langue mais des contacts pris en France lui permettent de cheminer cahin-caha entre les trains et les bus à prendre pour finalement arriver dans la province du Sichuan, dans la Chine profonde, là où ne vont pas les tour-opérateurs. Et c’est la découverte d’un pays attachant, là où son fils a vécu surtout, un pays qu’il a aimé. La végétation est luxuriante, les gens ont conservé encore quelques traditions, mais la vie moderne est aussi présente : jeune mariée habillée de blanc, orchestre rock endiablé, immeubles en béton. C’est un dépaysement complet pour Liliane qui en se mêlant à la population se défait peu à peu des attaches à son ancienne vie. Elle découvre la proximité qu’elle peut avoir avec ces femmes chinoises, dont elle se sent proche autour d’un gâteau à réaliser, un thé à partager.
Mais c’est son fils surtout qu’elle rencontre, la vie qu’il avait choisie, ses amis : Il a toujours fait les bons choix dit-elle. Je suis fier de lui Christophe était photographe comme le fut le réalisateur Zoltan Meyer.
Elle fait enfin la connaissance de Dinjie, qui fut sa compagne et qui faillit lui donner un petit-fils si ce n’était cette fausse-couche à 4 mois. Liliane est bouleversée.
Le film se termine sur les funérailles du jeune homme, dans la tradition taoïste, toute en poésie musiques et prières.Liliane est apaisée, lumineuse. Elle s’est dépouillée petit à petit de tenues pesantes et fermées au col pour des robes claires et des foulards colorés.
Ce film fait penser à ses parents dont le fils ou la fille périrent lors du tsunami de 1999, qui partirent en Indonésie à la recherche du corps et qui trouvèrent là -bas une nouvelle raison de vivre.
Zoltan Meyer a réussi un film initiatique dans lequel il emmène chacun de nous à accompagner Liliane sur son chemin de douleurs d’abord, de découvertes ensuite et enfin de paix retrouvée.
La photo est simple mais magnifique : les cadrages montrent souvent des fenêtres où des voilages au travers desquels se déroulent la vie des chinois. La bande-son nous fait entendre des bruits d’oiseaux, le clapotis de l’eau, les cris des enfants : la nature dans toute sa simplicité.
Yolande Moreau, que le réalisateur voulait absolument, est si juste pour ce rôle, si belle, habitée par toute cette palette de sentiments qu’une mère peut ressentir face à l’absence, à la perte de son enfant
Voilà un Voyage en Chine hors des sentiers battus, envoûtant et qui propose une fin que l’on comprend tellement !
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