Boomerang
de François Favrat
avec Laurent Lafitte Mélanie Laurent Audrey Dana. Drame.
Film français 2015. 1h41.
Chroniques Cinéma de Marie-Noëlle Gougeon
Adapté d’un roman de Tatiana de Rosnay, Boomerang explore les conséquences d’un secret de famille trop longtemps contenu. Si la 1ère partie du film, réussie, choisit la fibre introspective, la seconde adopte trop facilement les codes d’une bonne série TV affaiblissant ainsi les subtilités du roman.
Agathe et Antoine, frère et sœur, roulent vers Noirmoutier. Antoine évoque alors la mort mystérieuse de leur mère, trente ans plus tôt. Lui, en crise dans sa vie personnelle et professionnelle, n’a de cesse de savoir. Pourquoi son père n’a-t-il jamais voulu parler de ce décès ? Que cache l’attitude de cette grand-mère ? Et le silence gêné des domestiques ?
Lorsqu’il rencontrera à la morgue de l’hôpital où elle travaille, une jeune femme ayant vécu un même traumatisme lors du suicide de son père, il comprend que soutenu par elle, il peut affronter les fantômes de son passé, poser des questions, enquêter.
Mais ce n’est pas facile car son père ne donne que quelques bribes de l’histoire, Agathe sa sœur s’oppose à ce grand déballage.
A partir de la découverte du secret « honteux » pour cette famille bourgeoise, à savoir, la liaison de cette mère avec une jeune directrice d’une galerie de peinture, le film bascule d’avantage dans les méandres d’une enquête policière. Antoine poursuit sans relâche sa quête de vérité, au prix de l’éclatement de la famille et de la mort d’un de ses membres, mais en réussissant enfin à obtenir la réponse à ses questions. Sa ténacité aura permis à tous de sortir de ce silence morbide et à la vie de revenir irriguer les projets des uns et des autres.
La littérature et le cinéma ont souvent utilisé ce ressort dramatique du secret enfoui que le héros tente de mettre à jour pour pouvoir se défaire d’un frein inconscient à sa vie.
Si la première partie de Boomerang, lorsque Antoine rencontre un psychanalyste, fait le choix réussi de l’introspection, des sentiments intérieurs, de l’art de laisser parler les souvenirs, la seconde bascule soudainement vers moins de subtilités. Antoine se borne à provoquer les autres, l’intrigue avance par coups de théâtre, la liaison féminine apparaît un peu artificielle et trop peu analysée faisant perdre au film un peu de sa force.
Boomerang commence comme un film de Sautet mais finit comme du Lelouch. Avec un usage abusif des belles maisons bourgeoises de Noirmoutier, des pulls cachemire dans les tons bleus évidemment. Laurent Lafitte et Mélanie Laurent tiennent leur rôle de frère et sœur de façon convaincante, Audrey Dana est encore plus juste dans celui de nouvelle compagne et on passe un bon moment car François Favrat sait filmer et mettre en scène ses personnages. Mais on aurait aimé davantage de profondeur, de gravité, d’analyse psychologique et moins de « belles images » genre Maisons Coté OuestCe que le roman de Tatiana de Rosnay apportait sûrement
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