Un roman de Anna Hope – Collection Folio n° 6630 – 448 pages.
« La salle de bal », ce titre, souligné par la couverture qui montre une robe virevoltante, pourrait laisser supposer un roman sentimental, voire fleur bleue: il n’en est rien.
La romancière anglaise Anna Hope signe au contraire un roman très réaliste qui repose sur un fait historique peu connu des Anglais.
L’auteure s’est appuyée sur l’histoire vécue par son arrière-arrière grand-père, et se déroule au début du XXème siècle dans un asile du Yorkshire, en Angleterre. L’asile recueille les gens considérés comme inaptes: faibles d’esprit, dépressifs, mais aussi rebelles et délinquants.
Dans cet établissement, on travaille dans différents ateliers ou à l’extérieur. Hommes et femmes peuvent se rencontrer pour danser tous les vendredis dans une immense et somptueuse salle de bal animée par un orchestre.
« La salle, longue de 30 mètres et large de 15, est élégante de par ses dimensions et sa disposition générale ». Ilkley Gazette, 1882.
On suit l’histoire de deux personnages. Ella, qui a brisé une vitre de la filature dans laquelle elle travaillait dans un mouvement de rébellion. Et John, mystérieux et taiseux. Entre eux, va naître une belle histoire qui sera perturbée par le médecin de l’établissement, le Docteur Fuller. C’est un personnage dérangeant, ayant lui-même une vie compliquée due à l’éducation extrêmement rigide de parents dont il est le fils unique.
Au centre de l’intrigue, l’eugénisme, mouvement nouveau dans lequel le Docteur Fuller se lance avec ferveur. Au départ bienveillant vis-à-vis des malades qu’il espère guérir, il va se laisser entraîner vers des mesures plus radicales comme la stérilisation des hommes.
Le lecteur est ainsi perturbé de découvrir l’enthousiasme qu’a manifesté Churchill, alors ministre de l’Intérieur, à cette entreprise de stériliser un nombre très important de Britanniques.
A la recherche d’une vérité historique, Anna Hope nous entraîne dans un roman singulier et passionnant.
Marie Paule Dimet.
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Anna Hope
