Après les deux premières expositions remarquées de Patrick Marques et Fanny Bailly, l’Espace culturel Saint Clair poursuit son exploration de l’âme à travers la peinture, en compagnie de Marie-Jo Rouvière.
L’Embarcadère à Lyon lui permettra d’exposer une quarantaine de toiles et lui vaut d’attirer l’attention de la Présidence de la Région Rhône Alpes qui montre son travail et permet aux élus d’acquérir ses oeuvres. S’en suivront de nombreuses expositions.
Marie-jo ROUVIERE sait inventer et habillera de ses toiles pour la première fois le Palais des Congrès de Saint-Etienne pour accueillir le Professeur Cabrol et ses amis. Elle ornera plus tard le prestigieux Centre de Congrès de Lyon. Marie-Jo Rouvière séduit là où elle passe et c’est au fin fond de la Loire qu’un certain nombre de grands entrepreneurs Lyonnais et ses premiers clients américains sauront la dénicher lors d’une exposition dans l’un des plus petits villages de France … Montarcher.
« Marie-jo ROUVIERE a déjà derrière elle, un long parcours pictural ; quelques décennies de travail inspiré qui ont conduit l’artiste aux sphères les plus élevées de la peinture en la guidant vers une ascèse de pureté d’où l’on ne revient pas.
Ce qui frappe pour qui s’appesantit sur son oeuvre, c’est, outre son importance et sa diversité, l’élan mystique qui ne cesse d’habiter le peintre,
lui guide le bras pour donner naissance à des compositions ardues, éthérées, insaisissable de hardiesse.
A l’expression d’un « figuratisme » fugace autant que fugitif : (quelques somptueuses compositions florales), Marie-jo ROUVIERE préfère, et de
loin, la vision immatérielle : l’intention affichée par l’auteur étant de brutaliser nos sens parfois endormis, de les réveiller donc et de nous rappeler au souvenir des manifestations du chaos, à l’état d’une planète inerte et construite uniquement sur la force des couleurs, cesbéléments déchainés de l’exaltation première.
L’âme de fond
C’est par l’épaisseur surajoutée de la pâte, véritable stratification violenté que l’artiste atteint son but. Peintre d’une géologie pré-humaine,
Marie-jo ROUVIERE rend, par des blancs très forts la glaciation universelle, anime les geysers d’ondes telluriques, quand ce ne sont pas les courbes sismographiques auscultant une croûte encore à l’état de latence. On dirait que la chair de la primitive sensation attend le mouvement salvateur, le vibrionnement aléatoire d’un commencement annoncé.
Plus près de nous, Marie-jo ROUVIERE, sans ce mouvement de vie enfin arrivé, sait faire valser des vaisseaux-fantômes prêts à de redoutables embarquements ; ou bien, d’un simple croisillon de fenêtre l’oeil s’abîme dans la représentation d’un monde spectral émancipé de toute logique communicatrice.
Que dire encore de cette germination d’incendies apocalyptique où Dante lui-même, eut cligné les yeux d’effroi devant la somptuosité furieuse de rouges indécents ! Que penser alors de ces villes d’YS englouties ou flottantes, Venises perdues en errance moirées, pétrifiées dans l’opacité lagunaire et qui attendent la sortie de ce cauchemar léthargique.
Seule une vision inspirée, peu sujette aux influences – celle de Mondrian excepté – conduit le peintre à de telles pensées – pré-pensées obsessionnellement renouvelées.
Mais Marie-jo ROUVIERE a circonscrit ses peurs, l’huile la console et la couvre d’un manteau de gloire ; en plus, elle subjugue, par sa force de caractère, sa maîtrise tyrannique de la matière, les incrédules de l’abstraction. » Michel LOUDE (écrivain)