Pièce théâtrale, chorégraphique et musicale qui retrace le parcours extraordinaire de deux vies parallèles, tellement proches l’une de l’autre. Lucien Bunel et Elise Rivet. par Catherine Cadol et Valérie Le Juez.
Samedi 22 octobre 2011 à 20 h 30 Eglise Saint Augustin
Le spectacle sera suivi du témoignage de Madame Marie-Josèphe Tronel, ancienne résistante aux côtés d’Elise Rivet, l’une des héroïne de la pièce.
Elle a eu la prudence de cacher son carnet d’adresses, ainsi que les archives du contre-espionnage de la résistance qui sont conservées au couvent.
Après trois mois de détention à la forteresse de Montluc, elle est transférée au camp de Romainville, près de Paris. En tant que « grande criminelle de guerre », elle est déportée le 14 juillet 1944 au camp de transit de Sarrebrà¼ck puis arrive au bout de quatre jours à Ravensbrà¼ck. Au camp, Elise est affectée au block 14 puis au block 27. Jusqu’à la fin, elle tente de protéger, d’aider et de rassurer les autres détenues, s’évertuant à faire en sorte qu’elles conservent leur dignité.
Le 26 mars 1945, très affaiblie, Elise se joint à un groupe de déportées sélectionnées pour être gazées. Le 30 mars, elle prend la place d’une mère de famille et est conduite à la chambre à gaz.
A titre posthume, Elise Rivet a reçu, le 10 novembre 1945, la Croix de Guerre avec étoile, avec la citation suivante : « Élise Rivet, agent de renseignements en territoire occupé, outre des services rendus aux Services spéciaux, avait eu de fréquentes relations avec l’armée secrète, cachant des armes et donnant asile aux gens poursuivis comme étant en infraction avec les lois raciales ou avec le service obligatoire du travail ».
La médaille des Justes lui est remise à titre posthume le 17 avril 1997.
lettrine>Dès 1938, Lucien Bunel écrit dans un article :
« Les gestes d’ignoble brutalité accomplis par les gouvernements actuels de l’Allemagne et de l’Italie sont écoeurants. Le dégoût qu’ils soulèvent est tel qu’on reste impuissant à trouver le cri capable de libérer la conscience du poids écrasant d’indignation et de colère qu’elle porte ».
Le 3 septembre 1939 c’est la déclaration de guerre et la mobilisation générale.
Le Petit Collège d’Avon réouvre ses portes en janvier 1941.
Lucien Bunel procure un emploi à un professeur juif de Fontainebleau, Lucien Weil.
Durant l’année scolaire 1942-1943 il accueille trois garçons juifs Hans-Helmut Michel (Jean Bonnet), Jacques-France Halpern (Jacques Dupré) et Maurice Schlosser (Maurice Sabatier) et s’occupe d’eux durant les vacances et l’été 1943.
Il cache aussi Maurice Bas en lui fournissant un emploi et son frère Simon. Lucien a aussi des liens avec la Résistance pour permettre à des hommes réfractaires d’échapper au STO.
Dénoncé à la Gestapo, il est arrêté avec les trois élèves Juifs le 13 janvier 1944.
Les trois enfants cachés à Avon, ainsi que la mère et la soeur de Lucien Weil, arrêtées à leur domicile à Fontainebleau le même jour, sont déportés sans retour le 3 février 1944 vers Auschwitz.
Lucien Bunel est emprisonné à Fontainebleau, du 15 janvier au 5 mars 1944. Le 6 mars, il est transféré à Compiègne où il restera jusqu’au 28 mars. Déporté au camp de représailles de Sarrebrà¼ck, Neue-Breme, il y restera jusqu’au 21 avril 1944 puis est transféré au camp de Mauthausen et à Gusen I, jusqu’au 5 mai 1944.
Le camp est libéré par les Américains le 5 mai 1945 mais, épuisé, Lucien est transféré à l’hôpital Sainte-Elisabeth de Linz en Autriche où il s’éteint le 2 juin 1945.
La médaille des Justes lui est décernée par l’État d’Israël
le 9 juin 1985.
Renseignement : [http://www.cie-ephata.com]