Les chrétiens & les musiques actuelles

Pierre BENOIT, professeur de philosophie entre autres au Grand Séminaire Saint-Irénée et diacre du diocèse de Lyon, est l’auteur de

Les Chrétiens et les musiques actuelles

Cet ouvrage fait suite à  un travail commandé par la Conférence des Evêques de France qui a abouti à  un rapport intitulé « Les Musiques actuelles chrétiennes » (Document de l’Episcopat 2010, n°1).

Dans un premier temps il rappelle les expériences menées par des personnalités comme Grignon de Montfort empruntant des musiques populaires pour développer une catéchèse pendant les offices, par le Père Duval composant paroles et musiques pour délivrer son expérience spirituelle dans des concerts ouverts à  tous les publics, etc.

Deux tendances se dessinent : la musique comme support d’un texte et la musique comme expression même d’une émotion.

Il dresse ensuite le tableau des différentes « musiques actuelles » ; ce terme désigne des musiques :

 qui s’approchent davantage de ce qu’on nomme la « variété » (cf. Jean-Jacques Golman, Calogero) que des musiques plus « savantes » (cf. la Passion de Marcel Godard, la Cantate des Vivants de Henri Dumas par exemple),

 qui emploient une instrumentation plus ou moins sophistiquée et importante, composée de guitare acoustique ou électrique, percussion, électronique, etc.

Il distingue quatre types d’usage de ces musiques :

 le concert : un artiste ou un groupe devant un public,

 la « pop louange » : un groupe conduit un public à  la prière avec chants, prises de paroles, silences, échanges verbaux, etc.,

 la para-liturgie : le groupe ou l’artiste anime un « temps fort » spirituel tel que les « Frat » organisées par le Mouvement Eucharistique des Jeunes,

 la liturgie, essentiellement eucharistique, plus rare et difficile en raison des contraintes de cette prière collective.

Il évoque enfin une interprétation théologique de ces expériences musicales et des orientations pastorales possibles.

G.Decourt

Marc JEANNEROD : La Fabrique des idées

Marc Jeannerod est l’un des plus grands physiologistes français, qui a mené ses recherches sur le cerveau et l’esprit à  l’Université Lyon 1, qui a fondé l’Institut des sciences cognitives de Lyon.

Il dialogue avec des philosophes, des psychanalystes et des théologiens comme Alexandre Ganockzy, dont le colloque d’avril 2011 du Réseau Blaise Pascal a donné les premiers éléments.

Dans son dernier ouvrage Marc Jeannerod fait le point sur son parcours et les travaux actuels sur le cerveau :

La Fabrique des idées

autres ouvrages :

 Le Cerveau intime

 Le Cerveau volontaire

 La Nature de l’esprit

 

Chaque itinéraire épouse l’identité de son auteur : le mien est celui d’un jeune médecin tombé sans savoir comment dans la recherche, et qui n’a eu de cesse que de transposer son savoir médical en termes de connaissances scientifiques.

La «fabrique des idées » renvoie à  la fois au processus qui permet l’élaboration d’idées nouvelles, et au lieu où elles apparaissent et s’expriment, le cerveau.

Les neurosciences, et singulièrement les neurosciences cognitives sont le domaine par excellence qui traite de ce phénomène de la naissance, de la vie et de la mort des idées. Les neurosciences cognitives telles que nous les connaissons aujourd’hui sont issues d’une double révolution…

Ouvrage qui permet de :

 mieux voir le travail d’un chercheur, avec ses doutes, ses découvertes, ses hypothèses, leurs discussions…,

 mieux comprendre l’état actuel de la recherche dans le domaine du cerveau (imagerie médicale, neurosciences, psychologie cognitive, intelligence artificielle…).

Plusieurs théologiens, francophones mais surtout anglo-saxons, sont attentifs à  l’avancée de ce type de travaux qui, par certains aspects, touchent à  la définition de l' »humanité » ; ils renouvellent par leurs propositions la théologie de la création.

Un nouveau colloque Chrétiens et pic de pétrole fin 2011

Fin janvier 2009 s ‘est déroulé à  Lyon le colloque intitulé « Quelles ressources spirituelles pour faire face à  l’épuisement des ressources naturelles ? »….Hommes politiques, chercheurs, intellectuels, spécialistes des ressources énergétiques, théologiens – chrétiens, agnostiques ou athées – ont échangé avec le public durant ces deux journées inaugurées par le cardinal Philippe Barbarin. Un livre est né de cet événement. Il est disponible en librairie///

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Tous les soleils

de Philippe Claudel

France, 2010, 1h45

Sortie en France le 30 mars 2011.

avec Stefano Accorsi, Neri Marcoré, Lisa Cipriani, Clotilde Coureau, Anouck Aimé.

Comédie ensoleillée, au cœur d’une ville très européenne, avec des personnages bigarrés et généreux, au son de la tarentelle, une mélodie traditionnelle italienne qui chasse la mélancolie ! Savoureux.

Ecrivain français réputé, Philippe Claudel touche un large public tout en maintenant une certaine exigence de qualité. Les Ames grises, prix Renaudot en 2003, a inspiré Yves Angelo pour le film éponyme. La Petite fille de monsieur Linh en 2005 a été un beau succès en librairie. Tout en continuant une carrière universitaire, il réalise Il y a longtemps que je t’aime dont il a écrit le scénario, prix œcuménique à  Berlin en 2008 et près d’un million d’entrées en France. Ses trois carrières s’enrichissent, se nourrissent mutuellement et on retrouve, dans ce nouveau film, les thèmes chers à  Philippe Claudel : l’attention aux autres, la province, le sens de l’amitié, les handicapés, les grandes tablées, les enfants asiatiques, les salles de cours, le bénévolat, la musique.soleil3.jpg

Alessandro, le personnage principal, enseigne la musique à  l’université. Depuis la mort de sa femme, il n’a pas vu le temps passer. Il vit avec son frère, réfugié politique de l’ère Berlusconi, peintre refusant le monde marchand et fin cuisinier. Mais à  15 ans Irina, sa fille, a envie d’ouvrir grand les fenêtres de cette vie qu’elle trouve trop confinée et ne veut plus vivre à  l’ombre de celle dont elle n’a aucun souvenir. Sur un ton léger, Tous les soleils parle de sujets graves, comme le deuil, les occasions manquées et les souvenirs douloureux qui nous hantent.

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Le film est tourné à  Strasbourg, une ville à  la beauté protéiforme où on entend parler toutes les langues européennes au quotidien. Tous les personnages sont ancrés dans la vie ordinaire et nous laissent le temps de cheminer avec eux. Il y a beaucoup de gentillesse et de solidarité chez eux. La musique est celle de la tarentelle, musique traditionnelle italienne, censée guérir des piqûres d’araignées, calmer les anxieux et chasser la mélancolie Certains pourront reprocher à  Tous les soleils, une certaine naïveté, trop de douceur, trop de « bons sentiments ». Philippe Claudel : « la matière première de mes films et de mes livres, c’est l’humain. Il y a des gens qui s’impliquent, qui aiment donner. Moi j’aime les bons sentiments. »

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Et pour, le réalisateur, le film est même un film politique puisque, au-delà  du personnage militant et anti-berlusconni, on voit des gens qui lisent, écoutent de la musique, s’investissent dans le bénévolat ou une activité artistique, et célèbrent les plaisirs de l’amitié et du bon vin. Tous les soleils réunit des acteurs italiens et français et on passe avec bonheur d’une langue à  l’autre, sans oublier de pimenter avec un peu d’alsacien. De petits rôles sont confiés à  Clotide Coureau et à  Anouk Aimé et c’est là  encore, un des beaux cadeaux que nous fait Philippe Claudel.

Magali Van Reeth

Signis