Fragilité du Sacré à la Villa Gillet
L’écoute est le premier pas de la vision en disent les auteurs musicien.
Il s’agit ici de musique électroacoustique sur un véritable « orchestre de Haut Parleurs ».
Vendredi 11 octobre à 20 h
Prix des places : 10 et 7 euros
Billetterie sur place Villa Gillet
25 rue Chazière Lyon 4ème
Oncle Vania au profit de l’ARIMC,salle de la Mutualité
mercredi 9 octobre à 20 h 30
Salle Edouard Herriot
1 Place Antonin Jutard Lyon 3ème
- VENDREDI 4 OCTOBRE à 19h30 – Tarif : 12 €
MJC de La Duchère 237, rue des Erables 69009 – LYON
au profit du FOYER PROTESTANT de la Duchère - MERCREDI 9 OCTOBRE à 20h30 – Tarif : 15 €
Salle E.Herriot (Palais de la Mutualité) 1, place Antonin Jutard 69003 – LYON au profit de l’ARIMC (Association Régionale Infirmes Moteurs Cérébraux) - SAMEDI 12 OCTOBRE à 18h00 – Tarif : 15 €
Salle E.Herriot (Palais de la Mutualité) 1, place Antonin Jutard 69003 – LYON au profit de l’ABH (Association Bibliothèques des Hôpitaux) - DIMANCHE 13 OCTOBRE à 17h00 – Tarif : 15 €
Salle Ste Hélène (Espace culturel Saint-Marc) 10, rue Ste-Hélène 69002 – LYON au profit de l’association SOLEIL VERT (les enfants du Népal) - MERCREDI 16 OCTOBRE à 20h00 – Tarif : 15 €
Salle E.Herriot (Palais de la Mutualité) 1, place Antonin Jutard 69003 – LYON au profit des associations L’Equipe Saint-Vincent et Santé Afrique - SAMEDI 19 OCTOBRE à 20h00 – Tarif : 12 €
- et DIMANCHE 20 OCTOBRE à 16h00 – Tarif : 12 €
Salle Jeanne d’Arc 16, rue J.C.Tissot 42000 – SAINT-ETIENNE
au profit des associations Vivre la Vie – Les enfants du Mékong – L’oeuvre philanthropique d’hospitalité et de l’asile de nuit – Pact Loire
En réalité, Tchekhov a plusieurs fois souligné qu’elle était une réécriture, en 1899, d’une comédie datant de presque dix ans (« L’esprit des bois ») et, peut-être, pourrait-on rappeler à son sujet les propos de l’Annoncier du « Soulier de Satin » de Paul Claudel : « c’est ce qui vous paraitra le moins amusant qui est le plus drôle ».
Comédie dramatique, donc, analyse clinique d’un monde confiné, attentive aux moindres détails de la vie quotidienne en province (« Scènes de la vie à la campagne »). Une vie dominée par l’ennui, le travail comme remède, par le rêve de jours meilleurs comme une nostalgie du futur. Les personnages de Tchekhov sont pris dans la répétition d’une vie monotone dont ils perçoivent la vacuité en même temps qu’ils manifestent leur impuissance à sortir de ce huis clos. Ils sont, en quelque sorte, des « Sisyphe heureux ». Tchekhov était médecin en même temps qu’écrivain et il a écrit plusieurs farces. Il nous livre ici une étude de comportements qui se révèlent à l’occasion du moindre affrontement, mettant en lumière les passions refoulées et les mesquineries de chacun. Vania vit avec Sonia, sa jeune nièce, dans une propriété agricole qu’il gère avec elle. Il y a la nourrice Marina, Maria, la mère de Vania, Téléguine, un propriétaire ruiné. Et il y a Astrov, le médecin, féru d’écologie, fatigué et désabusé. La propriété appartient à Sonia, elle l’a héritée de sa mère qui est décédée et qui était la première épouse de Sérébriakov, professeur en retraite à la réputation
usurpée qui a fasciné toute la famille et qui, sans vergogne, tire les bénéfices de la propriété. Il est remarié à une jeune et séduisante femme, Elena. Une crise est déclenchée avec la décision du professeur de vendre la propriété à son profit. Réaction de Vania qui tirera au pistolet sur Sérébriakov en le ratant.
Pièce d’atmosphère où il est question aussi du désir amoureux et où
l’essentiel est dans le détail et réciproquement. A la fin, la vie recommence après le départ des perturbateurs. « Il faut vivrenous allons vivre, Oncle Vania » dit Sonia qui a du coeur et qui croit que les mérites seront récompensés.
Depuis plus de 50 ans, l’ARIMC est pilote pour l’intégration, l’accès à la culture et la citoyenneté, l’éducation, l’entraide, le sport, quelles que soient les difficultés des personnes.
Les bénéfices de la pièce sont destinés à finnancer l’activité « loisirs » de l’Association qui permet aux adultes hébergés de profiter de sorties en semaine ou en week-end.
réunit depuis plus de 20 ans, un groupe d’amateurs de théâtre qui ont mis leur passion au service de plusieurs association caritatives, grâce à molière plusieurs fois, ou encore à Goldoni, à Feydeau ou a Ionesco.
Sur le chemin de l’école
de Pascal Plisson
France, 2012, 1h15
Sortie en France le 25 septembre 2013.
documentaire
Un joli documentaire sur des enfants attachants qui sont juste heureux de pouvoir aller à l’école, même si le trajet est long et difficile
Zahira, Carlos, Samuel et Jackson sont des héros. Ils ne le savent pas tant leur quotidien leur paraît ordinaire. Ils ont entre 11 et 13 ans, ils habitent à différents endroits du monde et ils ont tous les quatre un long chemin pour aller à l’école.
Dans ce documentaire, Pascal Plisson rappelle que l’accès à la scolarité n’est pas une évidence pour tous. Que si, dans les sociétés occidentales, le chemin de l’école est souvent bref, motorisé et sans obstacle, ce n’est pas le cas ailleurs. Rien de misérabiliste dans ce film, au contraire. Les enfants sont heureux de faire ce parcours, heureux d’arriver à l’heure à l’école. On s’attache à eux. Carlos parcourt tous les matins 18 kilomètres à cheval dans les montagnes d’Argentine. Jackson et sa petite sœur Salomée, au Kenya, font leur parcours quotidien en courant, tout en essayant d’éviter les troupeaux d’éléphants : on comprend pourquoi ce pays a donné tant de champions à l’athlétisme mondial ! Zahira a le trajet le plus long – 22 kilomètres à pieds – mais elle ne fait l’aller-retour qu’une fois par semaine puisqu’elle est interne. En Inde, le parcours de Samuel est beaucoup plus court mais comme il est handicapé, ses deux petits frères doivent traîner et pousser sa chaise roulante sur un chemin de sable pendant plus d’une heure.
Sous une forme classique, Sur le chemin de l’école rend surtout hommage à ses personnages. La complicité joyeuse de Samuel avec ses frères, le sérieux de Carlos pour faire descendre le cheval sur un chemin pentu et caillouteux, les yeux brillants de Zahira qui veut être médecin et le souffle court de Jackson quand il a évité les éléphants sont autant de belles rencontres avec ces enfants qu’on ne croisera jamais sur le chemin de l’école A voir en famille, à partir de 7 ans, surtout avec ceux qui râlent pour aller à pieds à l’école les jours de pluie.
Fragiles à Saint Bonaventure
le sanctuaire Saint Bonaventure accueille pour une première exposition « Hors les Murs » plus de vingt œuvres inédites de la Biennale d’Art Sacré Actuel sur le thème : « Fragiles ».
Loïc Maillé sur les orgues de St Polycarpe
Loïc Maillé Loïc nombreux premiers prix d’Improvisations, organiste titulaire du Grand Orgue de l’église de la Trinité (Paris)
propose une Improvisation sur des oeuvres de la BASA projetées sur grand écran.
ADIEMUS & REQUIEM de Karl Jenkins à la Basilique de Fourvière
Musique inhabituelle, mais séduisante et saisissante
ADIEMUS & REQUIEM de Karl Jenkins interprétés
par les Chœurs de la Basilique de Fourvière ,les Chœurs Mariste de la Verpillière (Direction N. Bottazzi),les chantres de St Marc(Direction N.Porte),et le Groupe Vocal Octavium (Direction Ph. Chassigneux).
100 choristes-25 musiciens
- vendredi 20 septembre 20 h 30, cathédrale st Maurice à Vienne
- Dimanche 22 septembre à 19 h ,crypte de la basilique de Fourvière LYON
20€ à l’avance.10€étudiant. 25€ à l’entrée.
Réservations -www.ticketnet.fr ou 0619859741.
gvoctavium@gmail.com
En savoir un peu plus :
Le Requiem de Karl Jenkins met en scène la traditionnelle messe de Requiem en latin, tout en y ajoutant des mouvements typiques que l’on peut retrouver chez Fauré et Duruflé tels les « Pie Jesu » et « In Paradisum ». Ces mouvements sont ponctués par des Haiku, (poèmes délicats dédiés à la mort et chantés en japonais), dont les textes épigrammatiques donnent un sentiment de sérénité aux thèmes liturgiques. Le résultat est une expression d’une profonde et émouvante spiritualité, dont les liens musicaux aux différentes cultures sont totalement appropriés au monde moderne.
Cette œuvre puissante plait aux chœurs qui cherchent à chanter une musique inhabituelle, mais séduisante et saisissante: la partition complète comprend une partie pour flûte japonaise (shakuhachi) et diverses percussions ethniques.
Note du compositeur
« Un Requiem est une messe pour les âmes des défunts. En général, j’ai utilisé les séquences habituelles en latin, mais suivant mon habitude de puiser dans d’autres cultures, j’ai également ajouté cinq poèmes funèbres japonais ‘haiku’. Ces poèmes parlent habituellement de la nature; ils se basent sur une idée unique et comportent dix-sept syllabes divisées 5-7-5 sur trois lignes. Ainsi qu’il ressort du texte, pour les Japonais, le cycle naturel de l’eau (les précipitations) est synonyme de vie.
J’ai combiné les textes occidentaux et orientaux dans deux des mouvements haiku, ‘Having Seen the Moon’ et ‘Farewell’, qui incorporent le Benedictus et l’Agnus Dei respectivement. Les deux sont entonnés par des voix d’hommes dans un style monastique, en contrepoint au texte japonais chanté par des voix de femmes.
L’instrumentation de ces haikus comprend l’ancien instrument à vent japonais, le shakuhachi. A d’autres endroits, selon mon habitude, j’ai utilisé quelques tambours ethniques (par ex. darabuca arabe, daiko japonais, des tambours à cadres), et même un rythme hip-hop dans le Dies Irae !
L’ œuvre est dédiée à feu mon père, qui fut musicien et une inspiration. »
Karl Jenkins
De nombreux auditeurs connaissent Jenkins en premier lieu par sa série d’albums Adiemus, autant de variations sur le concept musical unique en son genre qu’il inaugura en 1995 avec Adiemus: Songs of Sanctuary, vendu à plus d’un million d’exemplaires.
Il n’a jamais été possible de définir précisément ce qu’est la musique d’Adiemus. Au Japon, elle est classée dans la catégorie «musique soignante », et la sortie du premier album a déclenché une discussion sur la question de savoir s’il fallait ou non lui donner accès au hit-parade du classique. Même le nom Adiemus renvoie à plusieurs significations possible, puisqu’il se rapproche des mots latins adeamus (« approchons ») et audiamus (« écoutons »). Cela ne gêne Jenkins en aucun cas.
Son objectif de départ était «de faire de la musique sur des principes classiques en utilisant un orchestre, mais en faisant appel à une sonorité vocale plus proche de la musique du monde ou de la musique ethnique que de la tradition classique européenne. Rythmiquement, les percussions sont employées pour donner la pulsation comme en pop, dans le jazz ou le rock, tandis que la percussion classique est plutôt utilisée comme une tâche de couleur. La sonorité d’ensemble est assez unique en son genre. »
Karl Jenkins possède une vaste formation et expérience musicale. Après des études classiques à l’Université de Cardiff au Pays de Galles et à l’Académie Royale de Musique à Londres, il a travaillé comme musicien de jazz avec, entre autres, Nucleus et Ronnie Scott. Ses projets « Adiemus » ont eu un succès ininterrompu avec 15 distinctions d’or et de platine, et ‘The Armed Man : A Mass for Peace’ a été interprétée par des milliers de musiciens à travers le Royaume Uni.
Karl Jenkins a reçu des commandes du Ballet Royal, des BBC Proms in the Park, de son Altesse Royale le Prince de Galles, du London Symphony Orchestra, de Evelyn Glennie et Lesley Garrett. En 2004 il entre dans le ‘Hall of Fame’ de Classic FM en position 8, la plus élevée accordée à un compositeur vivant, et en 2005 il obtient la distinction OBE (Officer of the Order of the British Empire) pour services rendus à la musique britannique.
Femmes et enfants, une exposition à ne pas manquer
«
»
de la photographe lyonnaise Henriette Ponchon de Saint André
Eglise de Toussieu
du 21 septembre au 15 octobre
Entrée libre tous les jours de 10 h à 17 heures
Henriette Ponchon de Saint André vit et travaille à Lyon.
Depuis 1989, elle anime « L’Atelier d’Images », association qui suscite des actions d’animations par l’image ainsi que des formations à la
pratique photographique (prise de vues et laboratoire) qu’elle considère comme un art du regard et de l’écriture.
Passionnée de voyages, elle aime voir les lumières du jour, des heures et des saisons.
Mais ce qu’elle aime avant tout, c’est rencontrer les gens dans la rue, chez eux, à leur travail, dans leurs ateliers. Son appareil photographique lui sert de vecteur de communication, au delà du visible, pour saisir l’essentiel et sentir ce qui ne se dit pas.
Elle voyage seule avec son appareil photographique pour être plus disponible avec son sujet et réalise elle-même ses tirages, en noir et blanc.
Henriette Ponchon de Saint André est présente dans de nombreuses collections privées et publiques, dont celle de la Bibliothèque Nationale de France qui possède unesérie de 35 images de l’auteur.
Jimmy P., psychothérapie d’un Indien des plaines
D’Arnaud Desplechin
France/Etats-Unis, 2013, 1h53
Festival de Cannes 2013, sélection officielle
Sortie en France le 11 septembre 2013.
avec Benicio del Toro, Mathieu Amalric, Gina McKee
Autour d’une rencontre entre un ancien combattant amérindien et un anthropologue européen, un très beau film sur les blessures de l’âme et la complexité d’une prise de conscience.
De film en film, Arnaud Desplechin arrive encore à nous surprendre et à nous émerveiller. Par l’originalité des thèmes choisis et la subtilité avec laquelle il les traite. Par une mise en scène fluide même dans les situations les plus complexes et, ici plus que dans ses autres films, par une attention particulière apportée aux paysages, servie par l’excellent travail du directeur de la photographie, Stéphane Fontaine. Arnaud Desplechin a eu raison d’aller se confronter aux grands espaces d’Amérique du nord.
L’action du film se déroule aux États-Unis, juste après la fin de la Deuxième guerre mondiale. L’acteur américain Benicio Del Toro interprète un Indien, Jimmy Picard, ancien combattant démobilisé avec des maux de tête et des pertes de la vision, suite à une blessure en Europe. Les médecins sont démunis pour trouver la cause réelle de ses souffrances. Un psychiatre fait appel à l’expertise de Georges Devereux, anthropologue européen spécialiste des Indiens et interprété par Mathieu Amalric.
Au cœur du film, il y a la rencontre entre ces deux hommes. Jimmy est enfermé dans son mal-être physique. S’il sait lire et écrire, il sait aussi que seul le passage par l’armée lui a permis de dépasser le racisme ordinaire qui sévit encore vivement aux Etats-Unis. Face à lui, un homme blanc mais non-Américain, qui connaît très bien les coutumes et la langue des Indiens. Qui lui pose des questions que personne ne lui avait jamais posées et lui parle avec respect. Sans cesse sous nos yeux, les conversations entre les deux hommes oscillent entre l’analyse strictement médicale et la naissance d’une relation profonde, mélange d’amitié, d’admiration et de curiosité. Entre l’exubérance de Georges Devereux qui parle avec naturel des sujets les plus délicats ou les plus intimes et l’enfermement de Jimmy, on se demande parfois quel est le plus fou des deux. Georges connaît sa folie et sait vivre avec, Jimmy apprend peu à peu que les maux du corps traduisent les blessures de l’âme.
Avec une intelligente utilisation des retours en arrière et des rêves, incrustés dans la chronologie de la narration, Jimmy P., psychothérapie d’un Indien des plaines est un film fluide et lumineux. Les conversations entre les deux protagonistes principaux alternent avec des moments plus légers et d’autres personnages font des entrées discrètes mais nécessaires pour donner du corps à tout l’ensemble. Il y a aussi des échappées extérieures, dans des paysages où le spectaculaire renforce la gravité des questionnements soulevés par cette thérapie. L’atmosphère de l’époque est bien rendue sans qu’on soit gêné par la trop prenante reconstitution des décors. Tous les personnages qu’on rencontre ont, pendant la guerre, vécu des moments très difficiles. Et l’élégance avec laquelle ils savent tenir à distance leur souffrance, on la retrouve jusque dans leurs vêtements.
Les thèmes soulevées pendant les conversations entre Jimmy et Georges sont nombreux et interpellent directement le spectateur : les cauchemars récurrents, le poids des traditions, les réminiscences d’une culture ancestrale, les blessures de l’enfance et les lâchetés de l’âge adulte. On analyse le corps avec des données scientifiques, on révèle la conscience en nommant l’inconscient. Jimmy P., psychothérapie d’un Indien des plaines n’est pas l’histoire d’une guérison mais plutôt d’un cheminement permettant à un homme d’entrevoir un autre univers. En prenant conscience de la culture indienne dont il est issu, et en se souvenant des événements qui l’ont façonné, Jimmy apprend à se connaître et à s’accepter.
Dans les films de Desplechin, où les dialogues sont si importants, le corps dit ce que les mots ne savent pas exprimer : névrose, cancer, chute, malaise. D’où l’importance physique des acteurs. Ici, le grand corps massif de Benicio Del Toro pour exprimer la chair tourmentée d’une âme lacérée face au petit gabarit de Mathieu Amalric, elfe incontrôlable et volubile. Un grand moment de cinéma !
Journées cinématographiques de La Salette
Projections, débats, ateliers, rencontres et convivialité dans un lieu exceptionnel : pour la 4ème année consécutive, le sanctuaire Notre Dame de La Salette, en Isère, vous invite au cinéma.
Le thème de ces rencontres :
Hors-la-loi, outlaw. Le cinéma a contribué à vulgariser ce mot à travers le monde entier, par l’intermédiaire du Western. Chacun de nous a, dans un coin de sa mémoire d’enfant, l’image de ces hommes au visage masqué d’un foulard, chevauchant la grande terre de ce qui n’étaient pas encore les Etats Unis. Ils faisaient régner la violence en s’opposant partout au shérif, fragile représentant de la loi qui avait à s’établir pour que naisse une société humaine aux confins de ce nouveau monde.
Ainsi en puisant dans la mémoire de son histoire fondatrice, tout en développant de façon industrielle la production de cet art nouveau, le peuple des Etats Unis a réussi à faire du cinéma américain un art universel. En Particulier à travers l’exploitation de deux genres devenus célèbres : le western et le policier(le polar, le thriller).
Et nous tous qui, par le monde, nous sommes projetés dans ces histoires magistralement racontées par le John Ford, Howard Hawks, Raoul Walsh, Anthony Mann, Alfred Hitchcock… Nous qui nous sommes identifiés aux personnages merveilleusement interprétés par John Wayne, Gregory Peck, Henry Fonda, Gary Cooper… nous n’avons pas toujours eu conscience qu’il nous était proposé de revivre le drame de la constitution d’une nouvelle société. Et aucune de ses œuvres ne nous auraient touchés si elles n’avaient rejoint, au plus profond de nous-mêmes, la question de la loi posée au commencement de toute histoire humaine, à la Naissance d’un homme comme celle d’une nation.
Avec cette figure du hors-la-loi, nous sommes renvoyé à la question qui travaille de toute l’histoire humaine et qui s’est révélée au cœur de l’histoire d’Israël : qui peut dire la loi ? Par qui l’ordre peut-il être rétabli, au delà de la transgression, sans que le hors-la-loi soit perdu ?, car sans cela qui sera sauvé ?
L’histoire biblique nous ouvre à la profondeur de ce mystère, en nous révélant que la naissance d’un peuple comme celle de chacun de ses fils, repose sur la loi d’une Alliance qui ne peut-être dite qu’au nom d’un père qui soit créateur le et le sauveur. Celui qui avant tout donne la vie sans condition et maintient unilatéralement son Alliance avec celui qui l’a rompue, avec le hors-la-loi. A ce dernier d’en accepter d’en être bouleversé.
Il est impossible à un père de tenir, par lui même, cette place à l’égard de son fils. De même, il est impossible à un shérif, comme tout représentant de la loi, de la tenir par lui même, à l’égard du hors la loi, sans être touché par la violence. Mais rien n’est impossible à Dieu. Il est alors demandé au fils comme au père, au hors la loi comme au shérif, de découvrir que la loi ne nous met pas seulement devant l’alternative de faire ou de ne pas faire ce qui es commandé. Elle nous met d’abord devant l’alternative de faire confiance, ou non, à la voix qui nous dit la loi.
Sans cette confiance, que l’on soit fils ou père, gangster ou policier, nous sommes livré à un ordre moral qui nous reste extérieur, soumis à une légalité muette. La loi n’est plus qu’une idole à détruire ou à adorer. Elle ne peut alors que renforcer la violence et conduire à la Mort. Le film, comme toute fiction, n’est une œuvre véritable que s’il nous ouvre à ce mystère même, et souvent surtout, s’il ne s’y réfère explicitement.
Michel Farin, SJ
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