Christophe Guery : « Au fil de l’eau » à  Confluences Polycarpe

« La photo est pour moi histoire d’émotions. Celles qui me traversent en permanence, celles qui s’incrustent dans ma tête et tournent en mots (en maux aussi), en lumières
Le contre-jour me va bien aussi.
Il me faut de l’espace, du silence, pour voir, sentir, ressentir et cet espace, ce silence irriguent ma photo.

De l’eau, j’aime l’immensité, l’infini du regard devant l’océan, les eaux qui jaillissent, le temps suspendu et toujours renouvelé, le silence bruyant, le vide habité. »
Christophe GUERY

Confluence Polycarpe 25 rue René Leynaud Lyon 1er

du jeudi 1er mars au samedi 24 mars 2012

vernissage le jeudi 1er mars à  18 h

ouverture les jeudi, vendredi et samedi de 15h à  18

Sur la planche

de Leïla Kilani

Maroc/France/Allemagne, 2010, 1h46

Festival de Cannes 2011, Quinzaine des réalisateurs

Sortie en France le 1 février 2012.

avec Soufia Issami, Mouna Bahmad, Nouzha Akel.

Un film marocain, portrait plein d’énergie d’une jeunesse qui lutte pour sortir des carcans traditionnels et économiques, en déséquilibre permanent.

« Bouge ! » A l’heure où les printemps arabes secouent une partie du monde, Leïla Kilani, réalisatrice marocaine, met en scène une jeune femme qui, loin des débats politiques, a une façon bien à  elle de prendre sa vie en main. Badia, 20ans et apparemment sans attache, tente de survivre au quotidien à  Tanger. Tanger en ce début de 21ème siècle a perdu son aura romanesque en devenant zone franche entre l’Europe et le Maghreb. Lieu portuaire où se concentrent les industries occidentales qui embauchent majoritairement des femmes, plus fiables pour travailler le textile ou éplucher la crevette 8 heures par jour. planche2.jpg

Tanger est aussi le lieu où les hommes, immobiles et passifs, attendent un bateau vers l’Europe. Tournant résolument le dos à  leurs vies, à  leur pays. C’est ce contraste entre la passivité des hommes et l’énergie farouche, brute et déterminée des ouvrières envahissant la zone à  l’aube, qui a donné envie à  Leïla Kilani, jusqu’alors documentariste, de tourner cette fiction. Tanger est devenu le lieu de ceux qui ont quitté leur village et leur famille contre un salaire ou un rêve, où d’autres usages prévalent dans l’anonymat des rencontres.

« Bouge ! », Badia, « une crevette », semble ne connaître que ce verbe, comme si ce mouvement frénétique et perpétuel la rendait insaisissable par les forces obscures prêtes à  l’arrêter. Bouger, en déséquilibre permanent « sur la planche », celle qui peut vous faire couler à  pic ou rebondir ailleurs, Badia ne fait que ça. Le visage fermé, les poings serrés, elle ne relâche jamais la pression, ne se pose jamais. Pendant 1h45, on va respirer avec elle, bouger avec elle, toujours au bord de la chute, la mâchoire crispée sur sa détermination : ne pas s’arrêter. Dans son sillage, elle va entrainer avec elles d’autres jeunes femmes, jusqu’à  la cavalcade finale qui l’arrêtera pour de bon.planche4.jpg

Dans ce quotidien en accéléré et en souffrance, à  l’image de Badia, on a à  peine le temps de se demander ce qui la porte. Désir de s’en sortir, de s’enrichir, de s’affranchir ? Ne connaissant rien de la vie de Badia avant d’arriver à  Tanger, on imagine qu’elle va de l’avant pour ne pas que la misère la rattrape, un mariage arrangé ou une famille trop possessive. L’instinct de survie semble avoir remplacé toute idée de conscience ou de morale mais qui peut jeter la pierre à  ses filles que l’ordre économique a ravalée au rang d’esclaves ? Jusqu’au bout de cette trajectoire insensée, Badia nous happera, avec nos questions, et le mystère qu’elle porte bien emmuré sur son visage.

Sur la planche est un film qui brûle d’une énergie inhabituelle et montre la belle vitalité du cinéma marocain. Soufia Issami, l’actrice principale, lui apporte une aura exceptionnelle. Le film a été montré au dernier Festival de Cannes, dans la sélection de la Quinzaine des réalisateurs.

Magali Van Reeth

Signis

« Una Follia a Roma, un voyage en Italie pour flûte et piano »

Trois musiciens pour la découverte d’ un panorama de la musique italienne, de l’âge baroque au XXe siècle, sans oublier les brillantes transcriptions d’opéra et l’expression chaleureuse du bel canto.

Jeudi 9 février 2012 à  19h

Clémence Cartade et Nicolas Gabaron, flûtes traversières
Rémi Geoffroy, piano

Auditorium André-Malraux, Université Lyon 3 (Manufacture des Tabacs)
16 rue Rollin Lyon 8e (métro D Sans-Souci)
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Les Chants de Mandrin

de Rabah Ameur-Zaimeche

France, 2011, 1h37

Festival de Locarno 2011, compétition officielle ; Prix Jean Vigo 2011

Sortie en France le 25 janvier 2012.

avec Jacques Nolot, Christian Milia-Darmezin, Kenji Levant, Rabah Ameur-Zaïmeche, Salim Ameur-Zaïmeche, Sylvain Roume .

Dans la très belle lumière d’un automne à  la campagne, un film qui prend des chemins de traverse pour parler de la liberté des hommes et de leur désir de fraternité.

Pour commencer, il vaut mieux dissiper toute ambigà¼ité : ce film en costumes n’a pas vocation d’être un film historique. On n’apprendra pas grand-chose sur le personnage de Mandrin mais beaucoup sur la façon de faire du cinéma, pour peu qu’on accepte d’entrer dans ce film exigeant et inhabituel. Pour le réalisateur Rabah Ameur-Zaïmeche, le contexte historique est un prétexte pour se régaler d’autres images, mettre en scène d’autres situations et donner un rythme atypique à  tout le film.mandrin3.jpg

A travers la vie de ces rebelles, constamment en déplacement dans les campagnes françaises du 18ème siècle, le réalisateur filme le mouvement des corps, des animaux et de la lumière dans les forêts d’automne. Il parle de liberté en faisant déborder ses personnages du cadre imposé, au propre comme au figuré. Dans Les Chants de Mandrin, ce qui importe n’est pas de raconter une histoire ou de faire l’Histoire mais de donner au spectateur, forcément immobile, l’envie du mouvement. Lorsque les personnages se déplacent, que ce soit le marquis, le colporteur, les soldats ou les brigands, c’est toute la troupe qui fait sentir le désir de liberté.

Rabah Ameur-Zaïmeche aime faire des films qui déroutent le spectateur. La narration est comme en suspens, la caméra s’attarde dans les moments où il ne se passe rien, en apparence, rien de dramatique ou de spectaculaire. Dans ces instants où la vie peut surgir, que ce soit dans le passé ou dans le présent, c’est l’instant qui importe, c’est la vie qui est captée. mandrin2.jpg

Les Chants de Mandrin est un film ample, où la lumière a un rôle très important et où il est donné de la matière pour exercer son imagination et son penchant à  la contemplation. Les cadrages sont soignés, la mise en scène est un enchantement, chaque plan un régal pour les sens. Même les acteurs, autour de Jacques Nolot et de Rabah Ameur-Zaïmeche, disent leur texte avec une gourmandise qui fait pétiller leurs yeux. Un film rare d’un cinéaste discret qui travaille à  l’écart des modes.Il a reçu le prix Jean Vigo 2011.

Magali Van Reeth

Signis

Neuvième biennale d’art sacré actuel (BASA 2013)

La biennale d’art sacré actuel (art contemporain)

L‘association Confluences-Polycarpe, avec le partenariat du service d’Eglise arts, cultures et foi – diocèse de Lyon, organise la neuvième Biennale d’Art Sacré Actuel qui aura lieu du

26 septembre au 21 décembre 2013.

Le thème de cette neuvième biennale est : Fragilité !

Fragile, dans un joyeux désir, je prends le chemin vers l’autre (Autre).
Demander le cahier des charges à  Confluences-Polycarpe.
25 rue René Leynaud, 69001 Lyon

Peintures, sculptures, photographies, installations y sont attendues ; soit toutes œuvres émanant d’artistes vivants.
Les vidéos et expressions virtuelles ne sont pas exclues, mais exigent un matériel que nous ne pouvons pas fournir. Ce dernier est à  la charge du créateur.

Le thème :

De tous les thèmes proposés par les artistes à  la rencontre bilan de la session 2011, pour la biennale d’art sacré actuel 2013 nous avons retenu : Fragilité !.

« Nés fragiles, nous terminons notre vie dans la fragilité et le milieu de nos existences est inévitablement parsemé d’expériences de fragilisations que nous cherchons à  éviter sans jamais parvenir à  y échapper tout à  fait. Tout semble indiquer que notre condition humaine nous inscrit dans une tension permanente entre une robustesse jamais acquise et une fragilité toujours latente. Dans une société prônant avant tout les idées de contrôle, de perfection, d’indépendance, quel sens donner à  la fragilité humaine ? Peut-on l’appréhender comme une richesse, quelque chose qui aide à  grandir ? Fragilité implicitement jugée dangereuse, interdite, par un monde qui rêve aussi de répétition infaillible et de robotisation. Mais fragilité qui ouvre, parfois, des failles libératrices insoupçonnées ».
Cathocité, 23/03/2011

Kénose du Christ ; kénose de Dieu face au désir de performance.
« Comment penser le rapport entre la transcendance et l’immanence ? Un verset des Psaumes semble d’abord écarter ce rapport : « Les cieux sont à  l’Eternel, mais la terre, Il l’a octroyée aux fils de l’homme ». Le thème de la descente du divin est largement développé dans la théologie sous le nom de « kénose » ou humilité de Dieu consentant, selon Emmanuel Lévinas, à  descendre jusqu’aux conditions serviles et les plus fragiles de l’humain. Souvent en effet, dans la Bible hébraïque, Dieu est présent et sensible aux souffrances des hommes. Il est nommé dans les Psaumes : « Celui qui guérit les coeurs brisés et panse leurs blessures ». S’Il réside dans les hauteurs, Il « abaisse ses regards » et porte son souci vers la femme stérile plus désespérée que l’indigent. De nombreux textes bibliques et commentaires associent la puissance de Dieu à  son humilité, sa proximité à  la souffrance : « Il est aussi dans les coeurs contrits et humbles, pour ranimer le coeur des affligés » dit Isaïe ».
Plaidoyer pour un droit à  la fragilité, Monique Lise Cohen d’après Catherine Chalier et Emmanuel Lévinas, 24/01/2009.

« Où donc notre fragilité peut-elle trouver repos et sécurité, sinon dans les plaies du Sauveur ? Je m’y sens d’autant plus protégé que son salut est puissant. L’univers chancelle, le corps pèse de tout son poids, le diable tend des pièges ; je ne tombe pas, car je suis campé sur un roc solide. » St Bernard

Candidature
Tous les artistes souhaitant exposer doivent envoyer, avant le 30 septembre 2012 un ensemble d’éléments témoignant de leurs œuvres.
Chaque candidature doit donc comprendre :
– un CV d’artiste
– des photos montrant le travail de l’artiste
– des coupures de presse à  propos des expositions collectives et personnelles
– un texte expliquant comment l’artiste entend traiter le thème : Fragilité ! Fragile, dans un joyeux désir, je prends le chemin vers l’autre (Autre).

La commission se prononcera au cours du mois de décembre 2012. Le candidat aura alors jusqu’en juillet 2013 pour travailler son thème, date à  laquelle sera composé le catalogue de la future exposition.

Plus d’information dans le « cahier des charges » à  demander à  Confluences.
Confluences-Polycarpe
25 rue René Leynaud
69001 Lyon

[->http://www.confluences-polycarpe.org/biennale.html]

Confluences.beau@orange.fr

Concert des Petits Chanteurs de Saint Marc

Vendredi 3 février à  20 h 30 à  l’église Sainte Bernadette de Caluire,

Concert au profit des jeunes de la providence St Nizier, organisé par le Rotary Club de Lyon Val de Saône.

Aux pianos : Barbara Morel et Stefan Cassar

Prix des places : 18 € –
Réservation : 04 78 20 53 60 – 06 08 41 36 09 – 06 22 61 75 03

Gao + Azalaï, aux Echappées Belles

G Vendredi 17 mars à  20h30 au club Echappées Belles

A la croisée de leurs chemins, Patrice Kalla et Françoise Veilhan ont souvent eu l’occasion de mêler leurs voix et leurs instruments. Aujourd’hui, riches de leurs expériences en musiques africaines, rock, chanson, funk, slam, conte (Fun Carmen, E Brothers…), ils décident de tracer une nouvelle route et créent Gao.
Ils retrouvent la flûte nomade de Laurent Baradel et les percussions multicolores de Baba Touré pour construire une musique artisanale et métissée.
Gao, un voyage sans passeport…
Azalaï (Cabaret rock’n world)

En langue tamasheq, « Azalaï » est la caravane de sel, l’or blanc du désert, un trait d’union entre les peuples et les cultures. Azalaï est un dialogue entre le chant et les instruments traditionnels et l’électronique qui insuffle l’énergie de sons inattendus. C’est l’alliance musicale de mélodies berbères et de rythmes mandingues, de chants peuls mêlés aux rythmes égyptiens.
Huit artistes charismatiques au sommet de leur art ouvrent des territoires sonores, encore méconnus, situés à  la frontière du monde arabe et du monde africain. L’âme du voyage !

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Pour en savoir plus :
[->http://www.ciehalleteghayan.org/pdf/plaquette_2011-2012.pdf]

The Descendants

d’Alexander Payne

Etats-Unis, 2011, 1h50

Sortie en France le 25 janvier 2012.

avec George Clooney, Shailene Woodley, Amara Miller.

Dans un cadre exotique, une comédie douce amère sur la famille, entre couple au bord de la rupture, ados enflammés et querelles autour du patrimoine hérité des ancêtres.

Contrairement à  ce que les clichés des agences touristiques veulent nous faire croire, on peut aussi être très malheureux quand on habite toute l’année à  Hawaï, à  Tahiti ou dans une autre de ces îles dites paradisiaques D’abord, si le paradis existait quelque part sur terre, ça se saurait. The Descendants, les héritiers en français, joue sur ce décalage pour instiller un facteur comique dans un drame familial : quand on est en bermuda et chemise à  fleurs criarde, beaucoup de situations semblent moins graves et on est forcément un peu plus ridicule.descen4.jpg

Pourtant, c’est bien un drame que vit Matt King lorsque sa femme se retrouve dans le coma après un accident de ski nautique. Lui qui fuyait dans le travail depuis des années, le voilà  obligé de faire face au quotidien et à  ses deux filles. Alexandra est une adolescente revêche, adepte des situations à  risques, et Scottie une enfant boulotte qui n’a pas la langue dans sa poche. Il faut ajouter une belle-mère déconnectée et une horde de cousins s’étripant sur la vente du domaine familial. Hawaï sera donc à  l’unisson des ennuis de Matt, on verra beaucoup de pluie, peu de jolies filles en maillot de bain, beaucoup d’embouteillages et de couloirs d’hôpital.

Au-delà  du côté comique crée par ce décalage, il y a un homme qui a gâché sa vie, et celle de sa famille, à  force de considérer les relations affectives comme un dû, que ce soit l’amour de sa femme ou la complicité avec ses filles. N’ayant rien fait pour les entretenir, il s’étonne que toutes trois lui échappent. Tout comme il laisse échapper l’héritage familial contre une grosse somme d’argent (quelque chose qu’on peut mieux mesurer que l’amour). L’acteur américain George Clooney est parfait dans ce rôle du type sûr de lui, courant en tongs après l’amant de sa femme !descen3.jpg

Le charme du film, c’est aussi la complexité de tous les personnages, que le spectateur a vite fait de classer dans la catégorie du « parfait crétin », avant de se rendre compte qu’il a jugé trop vite Comme en regardant une carte postale, on ne voit qu’une partie du paysage. Comme Matt, qui croyait que tout était immuable et laissait filer le sens de la vie.

Magali Van Reeth

Signis

Marie Ange SEBASTI signe son livre Haute Plage à  l’Etourdi de Saint Paul

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Jeudi 2 février à de 17 h à  20 heures, la Librairie « l’étourdi de Saint Paul » et Jacques André, éditeur, propose la signature du livre de poésies : « Haute Plage » de Marie Ange SEBASTI

« Ils nous ont engrangés dans l’aurore
donné des ailes
pour traverser les jours

Ils nous ont indiqué l’espace des sittelles
et des aigles royaux

Notre héritage n’est pas forteresse »

[->http://etourdidesaintpaul.webatu.com/wordpress/]

« Les maudits gônes » jouent au profit de l’ARIMC

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« Le souper » pièce de Jean-LLEau profit des Tourrais de Craponne, le dernier des établissements de l’ARIMC
le 26 janvier 2012 de 20h30 à  22h30
Lieu :Le rail théâtre 69 rue Gorge de Loup à  LYON

Le contexte :
 » Fouché et Talleyrand, ces deux ministres de Napoléon les plus capables de tout, sont les figures les plus psychologiquement intéressantes de cette époque. Tous deux sont des cerveaux clairs, positifs, réalistes. Tous deux sont passés par l’école de l’Eglise et par la brûlante école supérieure de la Révolution. Tous deux ont le même sang-froid dénué de toute conscience pour ce qui est de l’argent et de l’honneur. Tous deux servent avec la même infidélité, la même absence de scrupules, la République, le Directoire, le Consulat, l’Empire et la monarchie « .