Dans le cadre de la 8ème Biennale d’Art Sacré Actuel, l’ensemble du choeur diocésain Vox Laudis propose un concert spirituel samedi 10 décembre à 20 h 30 en l’église Saint Polycarpe
Il faut aller voir Ruy Blas
« Avez-vous lu Hugo ? »,questionnait Aragon. Voulez vous voir Ruy Blas ?propose Christian Schiaretti .
L’Ordre et la Morale
de Mathieu Kassovitz
France, 2h16, 2010.
Sortie en France le 16 novembre 2011.
avec Mathieu Kossovitz, Iabe Lapacas, Malik Zidi.
Courageusement, un cinéaste français revient sur un événement tragique de l’histoire de la décolonisation de son pays mais, trop appliqué à donner son point de vue et à incarner une thèse, oublie parfois le cinéma.
Le nouveau film de Mathieu Kassovitz – acteur, réalisateur et producteur français prolifique et talentueux – est sans doute le plus réaliste de tous ses films puisqu’il raconte des événements véridiques, historiques même. Mais il pose une nouvelle fois la question de la fiction au cinéma lorsqu’elle s’inspire de faits réels.
En avril 1988, le gouvernement français était sous le régime de la cohabitation (le président de la République et le premier ministre appartiennent à des partis politiques opposés) et entre deux tours d’une nouvelle élection présidentielle (où ces deux personnes s’opposaient). En Nouvelle-Calédonie, territoire français aux antipodes de la métropole, des Kanaks (habitants originaires du territoire) prennent en otage un groupe de gendarmes pour s’opposer à une série de mesures politiques qu’ils estiment discriminatoires pour leur culture. L’assaut final est tragique.
Le sujet est encore brûlant et provoque de très vives réactions. Pour construire son film, Mathieu Kassovitz s’est basé sur le livre de Philippe Legorjus, capitaine du GIGN (force militaire d’interventions spéciales), chargé des négociations avec les ravisseurs. Dans son récit, l’auteur montre que si les négociations étaient sur le point d’aboutir à une relâche pacifique des otages, les hommes politiques ont délibérément préféré un acte de force et d’autorité à des fins purement électoralistes. Le réalisateur a aussi passé de longs moments en Nouvelle-Calédonie, en compagnie de Kanaks ayant perdu des membres de leur famille à ce moment-là .
Dans ce contexte délicat, on sent que le réalisateur, qui interprète aussi le rôle principal, essaye d’être au plus près de son sujet, de ne rien omettre du récit des protagonistes, de coller à la réalité. Et ce faisant, il oublie trop souvent le cinéma. Certes, il arrive bien à nous communiquer son plaisir de petit garçon qui adore jouer au soldat, rouler en jeep, habillé en treillis, la mitraillette à la main et le regard perdu dans le ciel de ces aventures héroïques et dangereuses où tournoient de bruyants hélicoptères Une fois la projection terminé, il reste bien une ou deux scènes de vrai cinéma, notamment celles où on ne joue plus aux soldats, comme lorsque Philippe marche avec le substitut du procureur, avouant son impuissance, ou lorsqu’il téléphone à sa femme (enfin une femme de gendarme « normale » et non pas une hystérique toujours dans la plainte !) mais on a la sensation d’être passé à côté du vrai sujet du film : le débat entre l’Ordre et la Morale
A force de vouloir bien faire, Mathieu Kassovitz n’arrive pas à transformer la problématique de son personnage principal en une tragédie qui emporte l’adhésion des spectateurs. On reste à distance de ce jeune homme qui fait ce qu’il peut pour sauver la vie de quelques hommes, pour donner de la dignité à son métier, à son pays. Mais on n’entre jamais dans un débat de conscience qui nous touche, on ne participe pas à l’argumentaire entre servir ou trahir. Le film est un récit linéaire des événements d’avril 1988, honnête et soigné, mais L’Ordre et la Morale manque de souffle pour convaincre et émouvoir.
3ème Festival Musique d’autômne à Brignais
3ème Festival d’automne à l’église Saint Clair à Brignais
Les Neiges du Kilimandjaro
de Robert Guédiguian
France, 1h47, 2011.
Festival de Cannes 2011, sélection Un Certain Regard
Sortie en France le 16 novembre 2011.
avec Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan, Grégoire Leprince-Ringuet, Marilyne Canto.
Retrouvant Marseille et la forme du conte, Robert Guédiguian met à l’honneur la solidarité sans faille et la dignité de « la France d’en-bas » plongée dans la tourmente économique.
Fidèle à sa famille d’acteurs depuis ses premiers films – Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan – Robert Guédiguian revient à Marseille 15 ans après Marius et Jeannette. Les personnages, héros ordinaires de vies simples, ont vieilli et sont maintenant dans la génération des jeunes grands-parents, heureux de cette nouvelle génération. Sur le plan social, la situation s’est aggravée, les pré-retraites ne sont pas un choix et le chômage est toujours un risque réel. Mais une nouvelle fracture est apparue, qui monte « les pauvres gens » les uns contre les autres.
L’expression « les pauvres gens » est tirée d’un poème de Victor Hugo et, Robert Guédiguian a conscience de l’importance de cette appellation : « Pour moi, l’une des choses les plus graves dans la société actuelle, est qu’il n’y ait plus de conscience de classe. Au sens où on ne peut même plus dire « classe ouvrière », c’est pourquoi je dis les « pauvres gens ». Or la conscience d’être des « pauvres gens » n’existe pas. Il s’avère qu’il n’y a plus, en France, les grandes unités industrielles qui existaient encore dans les années 1970-80, où trois mille ouvriers sortaient de l’usine. La conscience de classe, à ce moment-là , était non seulement possible, mais elle se voyait : elle était matérialisée par ces milliers d’hommes en bleu de travail. Et, tout naturellement, les gens étaient ensemble, ils avaient des intérêts communs, y compris, d’ailleurs, quand ils avaient des identités différentes. Il n’y a pas deux peuples, l’un autochtone, salarié, syndiqué, pavillonnaire et l’autre chômeur, immigré, délinquant, banlieusard. La politique et le cinéma peuvent œuvrer à démasquer cette imposture intellectuelle. Je ne changerai jamais d’avis là -dessus : c’est là l’essentiel ».
Les personnages principaux des Neiges du Kilimandjaro sont donc des gens qui ont travaillé toute leur vie dans les docks, qui se sont battus pour le respect des droits sociaux et pour qui la fraternité se vit au quotidien. Face à eux, des jeunes en détresse ne connaissant rien de la vie syndicale ou du débat politique, qui veulent juste prendre leur part du gâteau. Et tous les moyens sont bons puisqu’ils sont au-delà de toute conscience de classe, de toute idée de soilidarité. La rencontre est explosive et l’incompréhension amère.
Comme à son habitude, le réalisateur n’utilise aucun artifice pour poser l’histoire et les protagonistes. Tout se déroule dans une grande simplicité, où l’émotion peut naître sans recours au spectaculaire, où le récit linéaire se met à portée du spectateur sans le sidérer. Tous les personnages, même les seconds rôles, ont la possibilité de donner leur point de vue, ce qui rend la situation plus complexe que la forme du film pourrait le faire croire. On pense notamment à « la mère indigne », défendue avec colère dans une scène poignante que l’actrice Karole Rocher porte avec beaucoup d’intelligence et de passion.
Les Neiges du Kilimandjaro, que nous ne verront pas comme ce couple à qui elles étaient offertes en cadeau, est un beau portrait de la « France d’en-bas ». Généreuse, solaire et fraternelle, où les héros et les exploits sont ceux dont on ne parle jamais mais qui permettent à toute une société d’avancer.
Jean Jaurès, Discours à la jeunesse, Albi, 1903.
() « Le courage, c’est d’être tout ensemble, et quel que soit le métier, un praticien et un philosophe. Le courage, c’est de comprendre sa propre vie, de la préciser, de l’approfondir, de l’établir et de la coordonner cependant à la vie générale. Le courage, c’est de surveiller exactement sa machine à filer ou à tisser, pour qu’aucun fil ne se casse, et de préparer cependant un ordre social plus vaste et plus fraternel où la machine sera la servante commune des travailleurs libérés. ()
Le courage, c’est de dominer ses propres fautes, d’en souffrir mais de n’en pas être accablé et de continuer son chemin. Le courage, c’est d’aimer la vie et de regarder la mort d’un regard tranquille ; c’est d’aller à l’idéal et de comprendre le réel ; c’est d’agir et de se donner aux grandes causes sans savoir quelle récompense réserve à notre effort l’univers profond, ni s’il lui réserve une récompense. Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ; c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques ». (…)
regardE-MOI L’au-delà contre ici-bas ? Tu n’échanges pas !
Une échappée spirituelle et voluptueuse entre Bach & Rothko
Intouchables
d’Eric Toledano et Olivier Nakache
Festival de San Sebastian 2011, film de clôture.
France, 1h52, 2011.
Sortie en France le 2 novembre 2011.
avec François Cluzet, Omar Sy, Anne Le Ny.
Une comédie décapante autour de la rencontre d’un riche handicapé et d’un jeune homme noir issu des banlieues : une réussite où la dignité des exclus est au centre du film !
Peut-on rire de tout? Oui lorsqu’on respecte ce dont on rit ! Intouchables est un film à 100 à l’heure, de la scène d’ouverture jusqu’au final, où Driss, jeune glandeur de banlieue s’attache à Philippe, un riche handicapé et le remet dans le rythme haletant de la vie. Basée sur une histoire vraie (pour ceux qui auraient encore quelques réticences), les protagonistes ont donné leur accord pour le film parce qu’ils savaient que ce serait une comédie : jusqu’au bout, le rire pour convaincre de leur humanité ordinaire !
Plutôt que de chercher à retracer exactement leur histoire, les réalisateurs Eric Toledano et Olivier Nakache en ont fait de la fiction, du vrai cinéma. Des rebondissements, de l’action, des dialogues percutants, une attention délicate portée à tous les personnages, y compris les rôles secondaires, et surtout deux comédiens dans une réelle complicité. François Cluzet, harnaché sur un fauteuil roulant de tétraplégique, n’ayant que son visage pour exprimer les émotions, a l’œil pétillant, gourmand, inquiet ou triste quand il faut. Face à lui, pour le prendre physiquement à bras le corps, Omar Sy dans toute sa force, sa jeunesse, sa belle peau noire et son rire si naturel. Un duo splendide, crédible, qui emporte le spectateur, comme dans un conte de fée.
Intouchables, c’est la rencontre rocambolesque entre un homme enfermé dans un corps qu’il ne peut plus utiliser et un homme, en pleine possession de ses moyens physiques, mais enfermé dans une spirale d’échecs. Ils sont issus de deux mondes qui s’ignorent, Philippe vit dans un hôtel particulier et Driss ne connaît d’hôtel que celui de la police. Ils vont vivre une relation où jamais la pitié ne vient pervertir la curiosité naturelle. C’est parce qu’il vient d’ailleurs et qu’il ne connaît rien de Philippe que Driss va lui redonner envie de vivre, de « se bouger ». Et, ce faisant, réaliser que lui aussi peut quitter le monde de l’exclusion dans lequel il était enfermé.
C’est une comédie réussie parce que le rire n’est jamais méchant. Tous les personnages se respectent au-delà leur apparence, sans pitié inutile mais avec une réelle estime qui devient de l’amitié. Une relation étonnante où, avec de grands éclats de rire joyeux, deux immobiles se remettent mutuellement en route !
la Cote 400 : Monologue d’une bibliothécaire
Du mardi 22 novembre au dimanche 27 novembre à l’Espace 44 sur les pentes de la Croix Rousse rue Burdeau, une création d’après le roman de Sophie Divry.
colloque « objection de croissance et christianisme
Du 18 novembre au 20 novembre 2011, l’Association Chrétiens et pic de pétrole propose 3 jours de colloques et conférences-débats à l’Espace St Ignace
Musique tzigane à Gerland
Les Roms de Gerland propose un concert pour découvrir leur musique…