Orgue et cinéma Muet

Dans le cadre du cycle « Libre Paroles, paroles d’artistes » présentation du film muet : Le Mécano de la générale ».
A l’orgue des Frères Lumières : Frédéric Lamantia, titulaire des grandes orgues du Grand Temple de Lyon.

Jeudi 22 novembre à  20 h 30, Église Saint Maurice

Renseignements : 04 78 00 72 61

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SUR LA ROUTE AVANT L’AUBE

Il n’y a pas de théâtre Chrétien,
il y a des Chrétiens qui font du théâtre pour se faire entendre.

Sans reprendre la fameuse phrase d »André Malraux que peut-être il ne prononça jamais, (« le siècle sera religieux ou il ne sera pas ») , il n’y a pas de doute que le questionnement spirituel est au cœur de nos vies, et le théâtre se doit de le nourrir, sans s’abandonner à  une désespérance nihiliste ,qui caractérise trop souvent le théâtre contemporain, ni se laisser aller à  des propos jugés blasphématoires que l’on a entendus , il y a peu sur des scènes parisiennes .Plusieurs spectacles destinés à  éclairer notre foi nous sont proposés à  Lyon avant la fin de l’année ,dans divers lieux. Nous y sommes conviés et jugerons sur « pièce » de la pertinence pour nous , de ce mode d’expression artistique ;par notre participation nous ferons en sorte que « le grain ne meurt » .

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Le 6 décembre au Théâtre des Carmes,15 montée des Carmes, 69005,à  20 h, le Théâtre de la Clairière, qui nous vient de Besançon présentera :

SUR LA ROUTE AVANT L’AUBE

Le prétexte est celui de l’épilogue de l’évangile de Luc :nous rejoignons Cléophas et son compagnon qui cheminent vers Emmaà¼s ,et avec eux c’est l’humanité , l’homme de tous les temps ,en promesse de l’aube ,qui se met dans leurs pas. Un troisième homme se joint à  eux ,et les propos familiers laissent place progressivement à  un véritable dialogue ,prenant racine sur l’injustice de la mort et des grands drames récents de notre histoire, en même temps que se développe hors du temps et de l’espace ,la perspective d’une autre temporalité ,d’un autre monde ,rejoignant les mots que Claudel met dans la bouche d’un personnage de « L’Annonce faite à  Marie » : « Ce monde ,dis-tu ,ou y en a-t-il un autre ?…Il y en a deux et je dis qu’il n’y en a qu’un. ».Ainsi Claudel ,Péguy ,Bernanos ,Mauriac et tant d’autres nourrissent les échanges des trois marcheurs sur une route prise en l’an 33 ,et qui se poursuit jusqu’à  nous ,côte à  côte avec ce mystérieux compagnon de voyage ,qu’ils ne reconnaissent pas ,comme si l’invisible ne pouvait se transmettre que par la Parole ,qui elle transcende les témoignages visuels.Com-pagnon,co-pain ,dont la vraie nature n’apparaitra que lorsque partageant le pain ,c’est à  un autre partage que l’homme est invité,par Celui même qui a suivi le même chemin.
Spectacle avec comédiens,musique,projections ,écrit par Pierre Louis qui assure également ,pour le Théâtre de La Clairière la mise en scène ,fort de son expérience d’homme de théâtre au service de la foi, à  travers des mises en espace scénique de Claudel ,Péguy et Bernanos,en particulier pour le Centre Diocésain de Besançon.

Le 6 décembre, une bonne occasion de participer à  la Fête des Lumières..

Pour aller plus loin : VERSO_FLYER.pdf

Il était une Foi…

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Dialogue littéraire et poétique sur la foi
Vendredi 23 novembre à  20 h 30 Salle Maurice La Mache 75 boulevard Jean XXIII Lyon 8ème

Les passeurs de textes : André Bénichou, ancien comédien du TNP et collaborateur de Roger Planchon, Hughes Rousset avec la collaboration de Mireille Martin.

Nous sommes dans un théâtre, il y a là  deux hommes qui ont pour mission de vous faire entendre des paroles de foi, mais leur expérience personnelle est trop incertaine, alors c’est de cette de cette grande bibliothèque universelle que figurent les quelques livres que vous apercevez sur la table qu’ils ont tiré les textes. les textes qu’ils vont vous faire entendre une heure durant, paroles d’homme sur le chemin de la foi, en quête d’une rencontre qui donne sens à  leur existence. Nous les suivrons sur la route du monde visible que le mystère de l’humanité rend opaque, (Hugues) vers ce monde invisible dont la clarté paradoxale guide les pas, mais soumise aux éclipses du doute sans lesquels peut-être il n’y a pas de vraie foi.

Extraits des écrits de Saint Augustin, François Villon, Bossuet, Pascal, Péguy, Claudel, Jean-Paul II…

Inscription : télécharger le bon d’inscription ci-dessous et envoyer le à  l’adresse indiquée dûment rempli avec le règlement ou rendez vous à  la Maison Diocésaine 6 avenue Adolphe Max Lyon 5ème.

En fonction des places disponibles, une billetterie est possible sur place avant le spectacle.

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le Jour des corneilles

de Jean-Christophe Dessaint

France, 2011, 1h36

Sortie en France le 24 octobre 2012.

film d’animation, à  partir de 8 ans.

Un très beau film d’animation où la dimension contemplative amène les spectateurs – quelque soit leur âge – à  réduire la distance entre le monde des vivants et celui des morts.

Les studios Gebeka ont l’habitude de produire des films d’animation de qualité, pour le jeune public. Ce nouveau long-métrage, Le Jour des corneilles est une très belle réussite, tant sur le plan du dessin que celui de l’histoire. Pour son premier long métrage, le réalisateur Jean-Christophe Dessaint s’est inspiré du roman éponyme de Jean-François Beauchemin, adapté par Amandine Taffin. Gardant la trame narrative, il a créé un univers visuellement très original et très beau, pour aborder des thèmes difficiles que rencontrent tous les enfants.

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Dans cette histoire qui se déroule en partie en forêt, Jean-Christophe Dessaint a su réinventer une nature mystérieuse, par moment généreuse et apaisante, à  d’autres aussi angoissante que dangereuse. Comme le personnage du père en fait, un ogre peu loquace, rude et exigeant mais pédagogue et protecteur. Son fils est un être joyeux, filiforme et mobile, dont le royaume s’étend aux confins de cette forêt qu’il a interdiction de quitter. Pour lui seul, la forêt est peuplée d’êtres silencieux mais bienveillants.

Comme dans la tradition des contes de fées, Le Jour des corneilles aborde les thèmes du deuil, de la figure changeante du père, de la solitude. L’enfant est au cœur d’un monde dont il connait parfaitement les codes mais qu’il ne comprend pas. A l’inverse d’autres films plus consensuels, ici les morts ne ressuscitent pas. La forme graphique, extrêmement belle et soignée, permet de mettre à  distance les appréhensions naturelles de l’enfance. Les vivants apprennent à  surmonter leurs peurs et leur chagrin pour construire un monde plus apaisé, montrant ainsi le chemin aux jeunes spectateurs.

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Loin d’être triste, l’histoire du fils Courge, qui va sortir de son territoire pour sauver son père, et découvrir un autre monde, recèle des moments de tendresse, d’humour et bien sûr d’aventure… On est sous le charme de cette nature où le dessin traditionnel est source d’émerveillement. Les champs de blé traversés par les coquelicots ont une telle présence qu’on en respire l’odeur et la matière ! Et la pluie sur les grands arbres sombres de la forêt est un moment tout simplement magique. Magique aussi la rencontre avec ces êtres, mi-animal mi-humain, souvenirs poignants et forts de ceux qui nous ont quitté mais qu’on n’a pas oublié. Ou porte ouverte sur un au-delà  ? Jean-Christophe Dessaint laisse chaque spectateur la liberté de sa propre interprétation.

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Un très beau film, pour tout public à  partir de 8 ans.

Magali Van Reeth

Signis

Saint Michel, le combat des anges

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Jusqu’au 6 janvier 2013, le musée d’art religieux propose une exposition consacrée à  l’iconographie de l’archange Michel.
L’occasion de mettre en valeur les représentations de saints et saintes, luttant eux aussi contre le mal, représenté sous les traits monstrueux de dragons, de tarces, de bêtes affreuses…

« Alors, il y eut une bataille dans le ciel : Michel et ses Anges combattirent le Dragon.. Et le Dragon riposta avec ses anges, mais ils eurent le dessous et furent chassés du ciel » (Ap.12,7-8)

Musée ouvert de 10 h à  12 h 30 et de 14 h à  17 h 30

En savoir plus : [->http://www.fourviere.org/fr_FR/saint-michel-le-combat-des-anges-4,140.htm]

La Traversée

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A l’occasion de la grande fête diocésaine, le diocèse de Lyon a confié à  Marie-Cécile du Manoir, metteur en scène, la réalisation d’un spectacle, mêlant artistes professionnels et paroissiens de tous âges, sur le thème des Béatitudes, intitulé « La traversée ».

Cette aventure humaine, artistique et spirituelle associera quelques professionnels et des centaines de bénévoles, permettant ainsi aux paroisses et mouvements de travailler ensemble dans un projet commun.

Le thème du spectacle est le voyage initiatique d’un petit peuple qui se lève et se met en route, chaque épreuve rencontrée permet d’aborder une Béatitude. Des paroles, des situations, des symboles, de l’Ancien et du Nouveau Testament, et d’aujourd’hui. 150 personnes se sont déjà  engagées dans l’aventure. Il est toujours possible de participer aux ateliers chants et décors.

Spectacle conseillé à  partir de 10 ans.

dernières dates !

-mardi 6 novembre à  19h30

 vendredi 9 novembre à  19h30

 samedi 10 novembre à  18h

Renseignements : Contact : 06 95 17 27 71
www.latraversee.info

« Pierre & Mohamed, Algérie, 1 août 1996 »

Pierre et Mohamed – samedi 15 juin 2013 à  20h30 au théâtre du Lycée Saint Marc, 4 rue Sainte Hélène 69002 LYON

ORAN, 1° Août 1996, Pierre Claverie, dominicain et évêque d’Oran, est assassiné, ainsi que Mohamed Bouchiki, son jeune chauffeur, quelques mois à  peine après le massacre des moines de Tibhirine.

« Lui, c’est Mohamed, 21 ans. Il conduit la 205 du « patron », dont il est le chauffeur. Le patron c’est l’évêque d’Oran
« Je suis fier de conduire un évêque chrétien, même si je suis musulman
Je lui ai dit que je n’en pouvais plus de cette guerre(1), de ces morts tués par on ne sait qui Je ne comprends pas comment Pierre peut aimer cette Algérie-là , comment il peut l’aimer au point de ne pas nous quitter, de ne pas rentrer en France. ..

Pierre : « Enfant, élevé en Algérie, je n’avais jamais entendu dire que l’Arabe était mon prochain Je me dis : désormais, plus de murs, plus de frontières, plus de fractures. Il faut que l’autre existe, sans quoi nous nous exposons à  la violence, à  l’exclusion, au rejet C’est là  qu’à  commencé ma véritable aventure personnelle, une renaissance : vivre avec l’autre.
Se laisser façonner par l’autre, ce n’est pas perdre son identité, ni rejeter ses valeurs ; cela veut dire concevoir une humanité plurielle, non exclusive
« On ne possède pas Dieu, ni la vérité et j’ai besoin de la vérité des autres

« L’Islam sait être tolérant, fraternel et préoccupé d’humaniser le monde en lui rendant une âme et un cœur. Eux aussi souffrent de voir défigurer l’esprit de la mission de leur prophète par la violence aveugle et les manipulations. Ne rejetons pas l’Islam parce que des fanatiques le servent mal.
Le dialogue est une œuvre sans cesse à  reprendre : lui seul permet de désarmer le fanatisme en nous et chez l’autre »
Voilà  pourquoi Pierre reste en Algérie.

Tarif : 25 euros
Tarif étudiant de moins de 26 ans : 15 euros
Informations et réservations auprès d’Emilie Gaillard
04 72 32 50 23
theo@univ-catholyon.fr

L’OSE (l’Oeuvre de Secours aux Enfants) présente son exposition sur le sauvetage des enfants juifs pendant la seconde guerre mondiale par ses réseaux.

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Après une tournée en France (Toulouse, Strasbourg, Marseille) et une présentation aux Archives Nationales à  Paris, l’exposition « Sauvez les enfants, 1938 – 1945 » est

du 30 octobre au 8 novembre
à  la salle Edmond Locard au centre Berthelot.

Elle montre le rôle majeur de l’OSE dans le sauvetage des enfants juifs, pendant la seconde guerre mondiale en France.

En savoir plus :

La mer intérieure, entre les îles

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J‘ai découvert Chantal Danjou avec Les amants de glaise (2009), ce court récit,-je le qualifierais volontiers de poème en prose-, m’avaient impressionnée, exprimant avec une intense sobriété une relation amoureuse entre plénitude et effacement, en correspondance avec le paysage catalan.

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Et maintenant Mer intérieure , nous y retrouvons la forme du bref poème en prose, découpé en courtes phrases, quelquefois réduites à  un mot. Graphisme acéré, nerveux. Avec des audaces formelles, telle :  » A-bout sanguinolent-M-sperme-Our-anus en œil de mouette » .
Voici le texte liminaire : «Réalité perdue et ces îles qui courent à  l’infini du trait. » Mer intérieure évoque Mare nostrum, la Méditerranée, l’Algérie de l’enfance. L’écriture peut-elle redonner le perdu ?
Nous ne sommes pas dans le registre de la narration, mais plutôt dans celui de la description d’un réel zébré de sensations et d’images, un réel de haute intensité.
Paysages à  l’interface de la géographie et du mental, en référence parfois avec des tableaux (Egon Schiele, Chagall).
Corps-paysages, avec la crudité du sexuel et de l’organique.
Crudité, cruauté : «Le sexe. Le plus âgé du corps Fesses comme nuages et feux Viscères chatoyantes boivent leur cadavre. » (p. 20)
Présence très physique du désir.
A deux reprises, image-choc du viol :
«Ne pas voir, être vu. Violé. » (p.31)
« La couleur du ciel tuméfie. Le toit viole. » (p. 58)

J’ai interrogé l’auteure à  ce sujet, voici sa réponse : «Violé vient à  la suite d’une déclinaison de voir dans un sens de plus en plus passif. Je dirais que j’ai voulu noter là  un extrême du regard, celui qui fouille une intimité. Qui voit jusqu’au fond, jusqu’aux entrailles. Dans le même ordre d’idée s’inscrit le toit viole parce que d’un toit il est possible de plonger dans l’intérieur des maisons, de scruter. C’est aussi dénoncer pour une part ce que je ressens parfois comme l’ingérence du public dans le privé. »
Comme dans Les amants de glaise, présence de la nature du Sud, âpre, colorée, liquide.
«Devant. Routes, horizon et la mer et la grande colline. Le pin » (p.83)
L’orchidée, l’herbe, l’écume, la grenouille, le serpent, les guêpes
qui sont, d’après l’auteure autant «d’éléments symboliques et complexes Une disponibilité à  l’éphémère. »
Nature mêlée de rêve :
«Vigne inondée. Ce serait Rizière. » (p.77)
Nature non démêlée du corps de l’amour
« Et sexe rempli de neige où traverser le champ du noir » (p.51)
On peut lire ce livre comme un voyage, avec ses 5 parties : Méduse , Gris, Fleuret, Immobilités, Rizière. La 4ème partie, Les immobilités, m’apparaît comme le sommet de l’ouvrage, « une sorte d’aboutissement du voyage » , dit Chantal Danjou.
« Cet éblouissement ! Un dieu insoutenable. Réalité de l’amour dans le soleil qui aveugle. « (p.57)
« L’immobilité après la joie. L’amour ramène aux montagnes. » (p.61)
D’ailleurs, cette partie se clôt avec trois textes sur Tipasa, bouclant le voyage sur un lieu d’enfance :
« D’autres étoiles sur la mer. L’eau de pleine lumière. » (p. 68)
Il me semble que Chantal Danjou est une auteure tout à  la fois inclassable et incontournable, son ouvrage nous invite à  un univers que l’on n’oublie pas.

La mer intérieure, entre les îles
Mémoire vivante mai 2012
Dessins de Hamid Tibouchi

Geneviève VIDAL pour ACF

En savoir plus :
[->http://www.editionsmemoirevivante.fr/]

Amour

de Michael Haneke

France, 2012, 2h06

Festival de Cannes 2012, palme d’or

Sortie en France le 24 octobre 2012.

avec Emmanuelle Riva et Jean-Louis Trintignant.

Palme d’or 2012 au Festival de Cannes, ce film est l’histoire d’un immense amour conjugal, qui défie le temps qui passe mais pas la mort annoncée.

Parisiens des beaux quartiers, Anne et Georges vieillissent dans le calme de leur appartement cossu, entouré de musique et d’attention l’un pour l’autre. Parfois ils reçoivent, sans chaleur excessive, la visite de leur fille Eva. A la suite d’un malaise d’Anne, leur quotidien se tourne brusquement vers la maladie, la déchéance physique et, suite logique à  cet âge, la fin de vie. Amour raconte ce parcours à  travers les gestes de tous les jours, l’affection constante, les découragements, les renoncements.

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Pour mettre en scène un sujet aussi austère, Michael Haneke enveloppe le film dans une douce lumière, des teintes apaisantes, un grain de photo délicat qui donne une belle transparence aux visages des deux acteurs principaux. Quel bonheur pour tous les cinéphiles de retrouver ainsi Emmanuelle Riva et Jean-Louis Trintignant, portant avec eux tout un pan de l’historie du cinéma. On ne peut qu’admirer la délicatesse du couple qu’ils forment avec talent, on les retrouve avec un plaisir, vite mêlé d’appréhension dans ce parcours vers le grand clap de fin.

Sous l’apparente forme classique de ce film, et malgré la douceur du titre Amour, Haneke n’a pas perdu cette façon grinçante de regarder l’humanité. Ce couple, enfermé dans un confort bourgeois et dans une relation exclusive où personne ne peut entrer, n’a pas su aborder la mort sans lâcheté, sans désespoir. Par petites touches, comme une pierre trouble la surface lisse de l’eau, le réalisateur jette de l’effroi dans les pièces rassurantes de l’appartement.

Si on peut comprendre que, tout au long de ce cheminement douloureux vers la mort, il ne soit fait aucune référence au religieux, il est étonnant que même l’au-delà  ou le rituel soit si vite évacué. Si les époux évoquent l’enterrement d’un ami, c’est très rapidement. La cérémonie, le choix d’un cimetière, l’incinération ou non, toutes ces questions matérielles ne sont pas discutées. Le futur n’existe plus et aucun des deux ne parle de la solitude à  venir, d’un possible souvenir affectif, d’une communion après la mort. Un courant d’air glacé a alors tout le loisir pour s’installer dans cette histoire d’amour.

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Malgré leur grande culture artistique et intellectuelle, malgré la force de leur relation, Anne et Georges se ferment au monde, refusant même la dimension sociale de la mort. De nombreuses questions restent en suspens, que les dernières scènes du film n’éclairent pas. Le réalisateur préfère toujours montrer nos failles que donner des réponses. Pour lui, « la vie est d’une richesse contradictoire. Il faut poser des questions aux spectateurs, il ne faut pas tout expliquer. Il faut accepter de nous laisser surprendre. »

Pour ce film, Michael Haneke a reçu la palme d’or au Festival de Cannes 2012.

Magali Van Reeth

Signis