Chemin de croix Chemin spirituel

Le 1er Novembre 2012, à  15 heures, Philippe Barbarin, cardinal archevêque de Lyon inaugurera le chemin de croix monumental du peintre Patrick MARQUES, de l’église de Brignais.

DESCRIPTION DE L’OEUVRE

Un ensemble de 14 toiles réalisée dans l’atelier de l’artiste, ont été marouflées par citécréation sur les deux murs de la nef de l’église. Ainsi l’oeuvre fait intiment corps à  l’édifice.
Dans une impressionnante cohérence d’ensemble, de couleur et forme, le peintre a proposé des ruptures et respirations dues aux disparités d’implantations et formats des tableaux, dont certains de
très grande taille. L’oeuvre requiert ainsi une forme d’invitation au cheminement, et une force d’appel à  vivre ce chemin le mur gauche exprime l’humain, dans son tourment, sa souffrance, et sa faiblesse, tandis que le mur droit semble proposer l’expression de révélations divines jusqu’au sens de la croix, espoir de l’humanité
« respect d’un édifice qui porte son histoire, pour exprimer un mystère de 2000 ans qui se réalise dans le coeur du monde d’aujourd’hui et de demain. Quel moteur que de voir en cela toute la
cohérence d’un tel travail avec ma propre démarche artistique : Vouloir faire concourir en un point d’unité universelle, et intemporelle : d’une part, la matière picturale pure, dans son abstraction et liberté formelle d’aujourd’hui, et d’autre part, la figuration classique dans le respect du beau et vieux métier de peintre, de nos ancêtres.
Je resterai fidèle à  ma démarche de peintre : Trouver dans les mystères purement abstraits de la couleur, matière à  construire des expressions figuratives de l’être. Tout mon travail sera zoomé sur
les sentiments et ressentis, en poussant l’abstraction de la couleur jusqu’à  la figuration expressive des visages, ou autres fragments de corps et objets chargés de symboles. Je mettrai mon attirance
naturelle vers les clairs obscurs pour faire jaillir la lumière que l’on cherche au delà  des ténèbres du monde » patrick Marquès

Cette grande oeuvre contemporaine, loin d’être une illustration narrative traditionnelle des faits, invite moins à  la contemplation qu’à  un cheminement collectif plein d’espoir et à  un regard individuel du mystère de la vie, au coeur de sa propre humanité.
Patrick Marquès

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Chemin de croix Chemin spirituel

Le chemin de croix de Brignais : Une oeuvre portée par un cheminement spirituel (témoignage de Patrick Marquès)
« Patrick, peins La peinture est ton chemin »
Ces quelques mots me furent donnés par mon ami le père jésuite octogénaire René Bernard , en réponse à  ma question comment rencontrer Dieu, croire en lui, et le prier. Il connaissait mes doutes et obstructions dans ce chemin de la foi. Ce vieil ami de toujours me rendait visite lors de ses passages vers chez moi, au
gré de ses voyages. C’était un homme très riche, et très libre, qui ne possédait que quelques rechanges dans une vielle petite valise métallique vintage. Son immense fortune était en lui, au fond de son coeur, des joyaux d’expériences humaines aux couleurs de l’amour un trésor vibrant qui semblait si simplement appartenir à  tous, mais qui était pourtant bien à  lui.
L’été dernier, cet ami si cher nous a quitté, rendant son dernier souffle à  la maison de retraite des jésuites à  Pau. Ne pouvant me rendre si loin pour me joindre au dernier adieu, je poussais la porte de l’Eglise de Brignais, m’obligeant à  y passer simultanément le même temps.
J’espérais tant y trouver des réponses à  mes quêtes insatisfaites, à  propos de la foi, mais je n’y avais trouvé que le silence opaque et ma propre colère. Je m’en voulais d’avoir prononcé avec constance cette phrase: « René, si tout cela a un sens et si tu es vivant fais moi un signe ». J’avais perdu mon temps
J’ignorais que quelques mois plus tard, on allait venir me chercher pour me dire : « on a besoin de toi pour faire un chemin de croix dans cette église »
J’ai mis toute mon énergie d’artiste et d’homme au service de cette mission, un chemin , une mise en chemin.

En savoir plus : Dossier de presse – dossier_de_presse_1erNov-2.pdf

Invitation à  télécharger : invitation_officielle_01nov2012.pdf

La Pirogue

de Moussa Toure

Sénégal/France, 2012, 1h27

Festival de Cannes 2011, sélection officielle, en compétition.

Sortie en France le 17 octobre 2012.

avec Souleyman Seye Ndiyae, Laïty Fall, Malamine Drame, Balla Diara.

Voyage mouvementé à  travers l’océan où le danger révèle la lâcheté des hommes et où le réalisateur nous rappelle subtilement que nous sommes tous dans le même bateau.

Le réalisateur sénégalais était le seul représentant de l’Afrique subsaharienne à  être en compétition dans la sélection officielle du Festival de Cannes 2012. Cela lui a permis d’avoir une bonne couverture médiatique et de parler de la situation désastreuse du cinéma dans son pays, et de celle, tout aussi désastreuse, de ses compatriotes qui tentent de rejoindre l’Europe au péril de leur vie. La Pirogue est l’histoire d’un de ces voyages.

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Dans la banlieue de Dakar, les artisans pêcheurs vivent de plus en plus difficilement face à  la concurrence industrielle. Les bateaux-usines ramassent tout le poisson au large et Baye Laye a du mal à  faire vivre sa famille. Pris au piège des dettes de son frère, il s’embarque à  contre cœur pour une traversée vers les Canaries. Il est le seul que l’Occident ne fasse pas rêver, il est le seul à  savoir conduire cette pirogue. Elle est jolie cette grande barque de bois peint de couleurs vives, capable d’affronter les vagues du large mais peut être pas un si long voyage. D’autant plus que les marchands de rêves l’ont beaucoup trop chargée : une trentaine de personnes, de l’eau et de la nourriture pour une semaine, un moteur de rechange, quelques effets personnels et un GPS.

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Plus qu’aux dangers du voyage et à  sa conclusion prévisible, que malheureusement les médias nous content si souvent, Moussa Toure s’intéresse à  l’huis-clos du groupe embarqué. Des personnalités différentes, de par leur âge, leur culture, leur langue et leur religion. Les dangers du voyage font vite monter la tension et à  la moindre étincelle, des clans se forment les uns contre les autres. Et lorsque le drame arrive, c’est une tragédie antique qui se joue dans la pirogue, où il faut choisir de perdre une vie pour en sauver d’autres

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Au Sénégal comme en Europe, dans une embarcation précaire comme dans une maison confortable, dès que le danger arrive, l’être humain pense à  sa survie, délaissant toute morale et repoussant lâchement l’idée de Dieu. La Pirogue est un condensé de cette humanité déboussolée par la peur. Comme l’Occident ferme ses frontières par peur aussi de manquer, de partager avec l’autre cet inconnu Moussa Toure ne juge personne, ne condamne pas mais laisse cependant un peu d’espérance aux hommes de bonne volonté.

Magali Van Reeth

Signis

Lyonnais, si vous saviez

Ceci n’est pas une pub, mais un coup de cœur :

Le TNP à  Lyon avec Roger Planchon et Christian Schiaretti se souvient de Jean Vilar, son créateur et prend prétexte de l’anniversaire de sa naissance pour nous offrir huit soirées exceptionnelles d’hommage, oui nous offrir puisque la participation pour l’ensemble est de dix euros.

Sont convoqués pour faire œuvre de mémoire comédiens, metteurs en scène , poètes, musiciens, pour que vive le théâtre populaire , « élitiste pour tous », rassembleur, nécessaire comme le pain et le vin , porteur d’une tradition d’humanité, service public comme l’eau, le gaz, et l’électricité

Une première soirée a eu lieu autour de René Char et des rapports entre poésie et théâtre, avec Jean-Pierre Siméon, Marie Claude Char et le « Patron » du TNP . Judith Magre était la voix du poète. Hier et encore ce soir, 11 octobre, Roland Monod, à  travers un récital de poésie et de textes de Jean Vilar, nous livre une grande leçon d’humanité, portée par un talent exceptionnel, nourrie par une vie pour le théâtre, la simplicité comme signe d’excellence
A ne pas manquer !

Lundi 15 octobre : Joël Huthwohl,directeur du département des Arts des spectacles à  la BNF vient parler de « Nuclea », poème lyrique d’Henri Pichette ,qui fut interprété par Gérard Philippe (après « Epiphanie »,du même auteur )

Le 17,18,19 octobre, lecture d’extraits du « Memento » qui collige les notes que Vilar affichait sur un panneau pour les comédiens, textes touchant et éclairant sur le métier d’acteur. Christian Gonon, de la Comédie Francaise sera le lecteur.

Le 18 et 19 octobre, hommage aux anciens : Copeau,
Dullin, Jouvet, dans une pièce très finement élaborée d’après les écrits et les témoignages par Evelyne Loew et présentée par des comédiens qui se réclament à  juste titre de la filiation.

Etc,etcceci n’est pas une pub,reportez vous au site du TNP,

[www.tnp-villeurbanne.com]

On est toujours très bien reçu au TNP, cela fait partie de la générosité du théâtre et mérite d’être souligné.
Alors si vous ne vous décidez pas à  venir, c’est que vous n’avez pas lu le message.

Dans la maison

de François Ozon

France, 2012, 1h45

Sélection officielle Festival de San Sebastian 2012, Concha de oro (meilleur film)

Sortie en France le 10 octobre 2012.

avec Fabrice Luchini, Kristin Scott Thomas, Ernst Umhauer.

Brillant et complexe, le nouveau film de François Ozon nous emmène très loin dans les rouages de la fiction et du cinéma. Un vrai régal pour ceux qui aiment se laisser déstabiliser.

La plupart des films de François Ozon ont, comme figures centrales, des personnages ayant des difficultés à  séparer la réalité des fruits de leur imagination, leur ressenti intime de celui des autres. Sous le sable, Swimming Pool, Angel, Ricky ont amené le réalisateur à  explorer différentes facettes de ce thème. Avec ce nouveau film il réussit, avec talent, à  nous donner les clés de la fiction tout en ouvrant les portes qui permettent de la vivre avec une intense palpitation.

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Dans la maison commence à  la rentrée des classes, dans un lycée en apparence banal. Les profs reprennent du service et découvrent sans illusion les nouveaux élèves. Le prof de littérature, c’est Fabrice Luchini, alors on savoure par avance les tirades sur la belle langue et les grands auteurs. Mais dès les premières images, quelques signes viennent semer le doute chez le spectateur qui, presque malgré lui, pense déjà  à  la façon dont toute l’histoire va se dérouler

François Ozon installe le doute en nous et, dans les scènes les plus ordinaires, on se surprend à  frissonner. Sans doute à  cause de la narration récitée, qui surprend et berce à  la fois, et donne une autre interprétation des images projetées sur l’écran. Il en découle comme un agréable malaise. Sans doute parce qu’on a déjà  vu beaucoup de films et que le potentiel des drames qui s’ouvrent à  nous est immense. La tension monte, entre les salles claires du lycée et l’atmosphère chaleureuse de la maison : on ne sait jamais à  l’avance quelle porte va être ouverte et dans quel genre le film va s’installer ! Dans le roman qui se construit sous nos yeux, se mêlent l’imaginaire romanesque, les techniques littéraires et le réel, mais juste le réel auquel le réalisateur veut nous faire croire. C’est un délice pour le spectateur.

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Au-delà  de cette prenante expérience de cinéma, où François Ozon décortique la fiction pour mieux nous la faire ressentir, il y a toute l’ambigà¼ité de l’admiration entre un prof et son élève, toute la perversité d’une relation où l’émulation mutuelle renverse les limites de chacun. Il y a la violence du désir. Désir de s’immiscer dans la vie des autres, d’y prendre la meilleure part, désir de devenir l’autre, à  sa place. Le tout joliment emballé dans un film très fluide et bien desservi par ses acteurs. Aux côtés de Luchini (qui n’en fait pas trop), Kristin Scott Thomas joue sa femme, parfaite pour revenir vers la réalité. Et dans le rôle du jeune élève, Claude, Ernst Umhauer est impressionnant. Entre jeunesse et maturité, il dégage une calme perversité, encore une ambigà¼ité de plus.

Dans_la_maison__1dm2804_-_copie.jpgDans la maison est un film très original. C’est la création de la fiction sous nos yeux ébahis, avec toutes les étapes obligées : le ravissement, la stupeur, l’émotion de se savoir touché, la tension qui monte et nous fait frissonner, les fausses pistes, nos souvenirs et nos espérances, la part de rêve et d’introspection, les rebondissements puis la chute et le dénouement. Un grand plaisir de cinéma et un film envoutant !

Au Festival de San Sebastian 2012, François Ozon a reçu la plus haute récompense, la Concha de Oro (meilleur film) pour Dans la maison.

Magali Van Reeth

Signis

Hommage à  Pierre Deloche

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En 2000 et 2009, le chorégraphe Pierre Deloche accomplit une dizaine de créations civiles dans la ville de Lyon, explorant les liens entre espace public et mouvements de vie, entre danse et expression civile.

En 2012, le désir de lui rendre hommage et de relancer un projet de création fait naître OpcéanCité. Une poésie du temps présent.

Il s’agit d’une danse accomplie par tous dans l’espace de la ville, accessible sans habilités ni compétences pré-requises.

Samedi 20 octobre de 15 h à  18 heures place des Terreaux

« 200 personnes se tiennent debout, dans une petite danse oscillante,
elles dansent la ville, elles dansent la vie, dans un acte de création civile. »

Pour en savoir plus :
livret_participants_-_OCEANCITE_2012.pdf

Prélude à  un sourire

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« Prélude à  un sourire »

samedi 13 octobre 2012 salle Molière à  18 heures et 20 h 30

Après le succès du concert 2011, les musiciens du CNSMD Lyon se produiront à  nouveau en salle Molière en soutien à  l’association Pour un Sourire d’Enfant.

Au programme

Musique de chambre, air d’opéra, quatuor à  cordes, solo de piano… un programme varié avec des œuvres de Mozart, Gluck, Fauré, Bizet, Saint-Saëns, Dvorà¡k… (détail dans la rubrique « 1 – Programme »)

L’intégralité des recettes (participation libre) sera reversée à  l’association Pour un Sourire d’Enfant.

Faîtes profiter de ce concert votre entourage : invitez famille, voisins et amis à  une belle soirée musicale en soutien à  nos enfants du Cambodge.

Plus de renseignements :
[->http://preludeaunsourire.blogspot.fr/]

Reality

de Matteo Garrone

Italie/France, 2012, 1h55

Sélection officielle Festival de Cannes 2012, Grand prix.

Sortie en France le 3 octobre 2012.

avec Aniello Arena, Loredana Similoni, Nando Paone.

Quand la foi cathodique règne sans partage sur les foules populaires, que reste t-il comme espérance ? Un film bon enfant, à  la morale grinçante.

Jeune réalisateur, Matteo Garrone avait fait sensation en 2008 avec Gomorra qui dénonçait les pratiques banalisées de la mafia en Italie. Avec Reality, il prend le ton de la comédie pour dénoncer un autre travers de ses contemporains, la fascination pour les paillettes éphémères de l’univers médiatique. Toujours très talentueux, il ouvre son film avec une scène époustouflante où le regard du spectateur fait un tour dans les cieux pour redescendre au cœur d’une fête de famille. Nous sommes au spectacle et nous le resterons jusqu’à  bout.

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Le spectacle se déroule en quatre lieux, très différents mais qui se répondent, se complètent et stimulent les personnages qui jouent dans ces lieux. Le mariage a lieu dans un hôtel monumental, les invités sont déguisés et mis en scène pour la photo souvenir qui, seule semble attester de la réussite de cette union. Parmi les invités, on fait connaissance de Luciano et de sa famille.

Luciano, patron d’une petite poissonnerie, est une caricature de l’Italien jovial, drôle et généreux. La place du village où est situé son commerce est comme une scène de théâtre, où chacun joue parfaitement son rôle. Les clients, comme les mendiants, les autres commerçants, comme les nombreux membres de la famille. Pour faire pendant à  ce personnage exubérant, Michele, le commis, plus discret, préfère parler à  la Vierge qu’aux passants. Et tout le monde est heureux jusqu’au jour où Luciano décide de participer à  un jeu de télé-réalité, Grande Fratello. La farce va forcément tourner au cauchemar.

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Quelques actes se joueront dans l’intimité de l’appartement familial, lui-même emboité dans un immeuble entourant une cour, chambre d’échos des péripéties du personnage principal. Un théâtre décrépi de l’Italie en crise économique, où plus personne ne sait vraiment son rôle et improvise au gré des circonstances, espérant toujours un miracle télévisuel. Le dernier acte se joue dans les studios du tournage de l’émission, où Luciano pénètre par effraction, après avoir faussé compagnie à  Michele qui l’avait amené à  Rome pour voir le pape. A la dévotion catholique, Luciano préfère le grand saint médiatique, quitte à  y perdre son âme. Le dernier plan s’inscrit dans l’élan de la scène d’ouverture : on part des lumières de la télévision pour s’enfoncer dans l’obscurité totale. Pour Matteo Garrone, il est clair que le salut ne vient pas du petit écran.

Magali Van Reeth

Signis

Rencontre littéraire de Saint-Bonaventure

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A l’église Saint-Bonaventure

Première rencontre littéraire à  l’église Saint Bonaventure sur le thème :
« Un livre, un témoin ».

Le 15 octobre 2012 à  18 heures 30

nous présenterons le livre de Matthieu Belezi

« C’était notre terre »avec pour témoin une Française d’Algérie.

Lectures par Thierry Pariente directeur de l’ENSATT.

Le Magasin des suicides

de Patrice Leconte

France/Belgique/Canada, 2012, 1h25

Sortie en France le 26 septembre 2012.

film d’animation

Ouvrir la porte de cet étrange magasin, c’est respirer une bouffée de bonheur et goûter aux couleurs de la vie. Patrice Leconte s’empare avec brio du dessin animé.

Dans le cinéma français, Patrice Leconte s’est taillé une place de choix avec de nombreux films à  succès. Plus de 30 films en 40 ans. Comédies franchouillardes comme Les Bronzés (1, 2 et hélas 3), drames comme Monsieur Hire (1989), La Veuve Saint-Pierre (2000) mais aussi Dogora (2004), poème visuel et musical. Tout n’est pas bon chez ce réalisateur prolifique mais c’est l’un des rares cinéastes actuels à  se renouveler autant, à  tourner avec autant d’acteurs différents, dans des registres si éloignés. Et aujourd’hui, il signe son premier film d’animation.

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Adapté d’un roman éponyme de Jean Teulé, Le Magasin des suicides est un conte joyeux et entrainant pour dérider tous les grincheux. Dans une ville sinistre, grise et lugubre, où le taux de suicides est très élevé, Mishima et Lucrèce vendent des articles très mortels, comme d’autres vendent des parfums ou des sacs à  main. Leurs deux enfants, Maryline et Vincent, aussi tristes que possible, attendent sans enthousiasme l’arrivée d’un nouveau bébé. Qui bien sûr, va tout chambouler.

Patrice Leconte prend un vrai plaisir à  dérouler cette histoire, du gris le plus terne aux couleurs éclatantes, qui va à  l’encontre de la sinistrose ambiante. De même, en tant que réalisateur, il s’amuse à  réaliser, grâce au dessin, des plans qu’il n’a jamais pu faire avec de vrais acteurs dans des décors réalistes. Et puisque dans ce monde-là  tout est plus facile, il fait aussi une comédie musicale, avec une succession de mélodies entrainantes qui donnent, dès les premières images, un ton joyeux à  tout le film.

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Comédie pour tout public à  partir de 10 ans

Magali Van Reeth

Signis

Romeo et Juliette, de Shakespeare aux Subsistances

Romeo et Juliette, de Shakespeare aux Subsistances du 15 au 22 septembre.

Si la formule « à  voir et à  manger »affichée sur le portail des Subsistances n’est pas du meilleur goût, elle est explicite et est une invitation à  l’endroit des amateurs de théâtre qui pensent qu’il est nécessaire comme le pain et le vin.
Le nouveau spectacle de David Bobee répond parfaitement à  cette annonce en proposant un spectacle généreux, foisonnant, populaire par la présentation, élitiste par son appartenance aux grands classiques qu’il rend particulièrement lisibles .L’an dernier, il nous avait séduit par une mise en scène très originale d’Hamlet, où l’atmosphère pesante d’Elseneur était merveilleusement transposée dans une morgue où l’évolution dramatique et le texte paradoxalement apparaissaient en pleine lumière.
Il récidive cette année dans la lignée élisabethaine, avec une adaptation de « Romeo et Juliette »,très contemporaine, où l’accent est mis sur la violence de la lutte des deux familles de Vérone ,que l’on peut élargir à  deux sociétés , où les enfants sont les victimes, jusqu’à  la mort des haines ancestrales dont on ne saisit plus les racines et qui se nourrissent à  leur tour des conflits récents. Tout cela est très bien rendu, avec une adaptation du texte dans une langue très actuelle parfois jusqu’à  l’excès par une scénographie traversée de violentes lumières, qui en contraste réserve, pour une très belle scène d’enterrement dans une chapelle traitée dans la pénombre, beaucoup d’émotion. Le spectacle est présenté dans le cadre de la Biennale de la Danse, parce qu’une chorégraphie au service de l’expression de la lutte mortelle est servie par des acteurs dont la mixité ajoute à  la leçon de tolérance que dégage l’ensemble. Le cirque avec d’étonnants acrobates, participe à  l’esthétique soignée de la présentation et est tout à  fait dans l’esprit de Shakespeare.
Par contre le feu de la passion amoureuse, autre forme de violence n’apparait plus que comme prétexte aux affrontements.
Si bien savoir utiliser les différents arts du spectacle pour donner à  voir et à  entendre un grand classique, qui résonne des drames contemporains mérite le déplacement, même si Romeo et Juliette est ici plus l’histoire des Capulet et des Montaigu qu’une tragique histoire d’amour.