Chronique cinéma -Au-delà  des montagnes

de Zhang-ke Jia
avec Zhao Tao, Sylvia Chang
Drame chinois (2015) 2h06. Sélection officielle (Cannes 2015).

Un film sur le temps qui passe, sur la permanence des sentiments avec la retenue et la sensibilité d’un cinéaste, Zhang-ke Jia, au mitan de sa vie et attentif aux questions de l’amour, de la vie, de la mortUne réflexion aussi sur le prix à  payer de toute évolution

« Au-delà  des montagnes » commence en 1999 dans la petite ville de Fenyang par le Nouvel An chinois fêté par une bande de jeunes dont Tao, une jeune fille chanteuse à  ses heures. Il se termine par une anticipation des années 2025 quelque part en AustralieTrois époques marquent l’histoire.
1999. Le personnage de Tao (jouée par l’épouse du réalisateur) est une jeune fille partagée entre deux hommes : Lianzi qui est mineur et Zang qui ne rêve que de réussite professionnelle. Après bien des hésitations, Tao va suivre ce dernier à  la ville voisine où il a racheté plusieurs usines. Ils vivent bien, ont un fils, Daole. Mais la mésentente s’installe, le couple divorce et Zang a la garde de son fils pour qui il envisage les meilleures écoles étrangères
2014. Tao est revenue vivre à  Fenyang. Son ex-mari lui a laissé une station-service. Elle est devenue riche et notable. A l’occasion du décès brutal de son père, déchirée, elle fait revenir son fils Daole qui a 7 ans. Les quelques jours passés avec lui seront déterminants pour tous les deux. A contre-coeur, Tao accepte de le voir s’éloigner d’elle et partir pour l’Australie. Il ne s’exprime plus qu’en anglais ! Daole emporte avec lui les clés de la maison.
2025. Australie. Daole (qu’on appelle Dollar !) et son père ont émigré. Le jeune homme est à  la faculté mais se sent complètement déraciné. Un lien amoureux va le rapprocher de son professeur de chinois, une femme d’âge mûr qui inconsciemment, lui rappelle sa mère qu’il croit avoir oubliéeAidée par cette femme aimante, il décide alors de revenir en Chine

C’est finalement un film sur le déchirement et la permanence des sentiments que nous propose Zhang-ke Jia avec Au-delà  des montagnes. Ce déchirement que peut provoquer les perceptions entre deux hommes comme le vit Tao, entre deux modes de vie (la Chine et l’Australie) entre deux langues (le chinois et l’anglais). Que reste-t-il du temps qui passe et des liens qui nous unissent aux gens aimés, à  nos enfants ? Un pays peut-il se renier pour sa réussite économique ?
Tao aura fait un choix amoureux la privant de son fils mais le lien à  sa ville n’aura pas été rompu ni celui des promenades au bord du fleuve ou la fabrication des traditionnelles ravioles.
Son ex-mari a choisi la réussite matérielle, l’exil, au risque d’être obligé de passer par une traductrice pour comprendre son fils qui ne parle maintenant que l’anglais ! Triste constat. Finalement, le fils choisira de renouer avec son histoire, sa vérité
Zhang-ke Jia réussit aussi à  nous rendre palpable cette évolution de l’histoire en utilisant des images qu’il a tournées à  différentes époques dans sa ville minière natale, Fenyang.
L’écran s’élargit à  chaque période commençant en petit format en 1999 pour finir en cinémascope pour les années 2025 où l’Australie apparaît saturée de blancheur irréelle.
Les sentiments sont retenus, joie comme chagrin. Tout est esquissé mais d’une manière très profonde, si forte dans l’intensité.
Dernière image du film : Tao danse comme en 1999 mais seule. Elle a tant vécu de choses pendant ces 25 années mais a gardé sa joie intérieure qu’elle exprime sous un manteau neigeux.
L’actrice Zhao Tao lui apporte toute sa sensibilité et sa grâce. Les retrouvailles sont proches

Marie-Noëlle Gougeon

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Spectacle musical-Malkha

Après plusieurs représentations au Palais des Congrès de Paris, Malkah débute sa tournée 2016 à  Lyon. Venez découvrir ce superbe spectacle musical à  l’Amphitéâtre Salle 3000 le samedi 23 janvier à  20h30.

Dans la lignée de Ourra qui retraçait le chemin des premiers Apôtres et avait attiré 25 000 spectateurs dans des salles prestigieuses (l’Olympia, le Palais des Congrès de Paris, le Zenith de Toulon), Malkah est une formidable fresque biblique portée par des chants, des décors, des costumes et une troupe que vous n’oublierez pas.

Réservez vite vos places !

Visitez le site www.malkah.fr pour en savoir plus sur le spectacle, les artistes, les dernières nouvelles et si vous faites partie des milliers de spectateurs qui ont déjà  vu Malkah

http://www.malkah.fr

Chronique cinéma – Le dernier jour d’Yitzhak Rabin

de Amos Gitaï
Docu-fiction Israëlien-français
avec Ishac Hiskiya Pini Mitelman. (2015). 2h40.

Vingt ans après l’assassinat d’Yitzhak Rabin par un juif extrémiste, le cinéaste Amos Gitaï revient sur cet événement traumatisant qui montre à  quel point les extrémismes politiques et religieux se rejoignent là -bas comme ici, hier comme aujourd’hui

Il y a vingt ans le 4 novembre 1995, Yitzhak Rabin, 1er ministre israélien, l’homme des accords d’Oslo et Prix Nobel de la paix, était assassiné sur la place des Rois d’Israël à  Tel Aviv après un long discours contre la violence et pour la paix. Son assassin : un étudiant juif religieux d’extrême droite.
Le cinéaste israélien Amos Gitaï a choisi de revenir sur cet évènement choc pour le pays et le monde en s’appuyant sur le contenu des travaux de la commission Shamgar. Celle-ci avait eu pour mission d’enquêter sur les failles du dispositif de surveillance du 1er ministre.

Aujourd’hui, la gauche israélienne n’a pas trouvé de nouveau leader, Israël n’a toujours pas tourné la page, et entretient une certaine culpabilité par rapport à  cet assassinat. C’est pour tenter de sortir de ces non-dits qu’Amos Gitaï a décidé de tourner ce documentaire.

Le réalisateur alterne des images d’archives de cette soirée du 4 Novembre avec des scènes rejouées à  partir du contenu des rapports de cette commission. On voit côte à  côte Shimon Pérès et Yitzhak Rabin devant des milliers de manifestants pour la paix et c’est très émouvant.

Amos Gitaï choisit aussi de montrer des images des semaines précédentes nous rappelant à  quel point le 1er ministre était la cible d’attaques verbales violentes, d’accusations graves. Représenté sous l’uniforme nazi, comparé à  un membre de la Gestapo, à  Pétain, Yitzhak Rabin est « condamné à  mort » par un rabbin car voulant donner la Terre d’Israël à  des « goys » !
A la Knesset, le 1er ministre est souvent empêché de parler. Dans les rues, les partisans du Likoud (dont Benjamin Netanyahou) scandent des condamnations et des mises à  mort sur des pancartes brandies par une foule chauffée à  blanc. On est en plein dans les accords d’Oslo, Israël a décidé de se retirer de la bande de Gaza mais Rabin prévoit déjà  les difficultés du processus si ce retrait ne s’accompagne pas de mesures aidant les Palestiniens.

Ce film choc, long, trop long (2h40) a le mérite pourtant de nous rafraîchir la mémoire et de resituer cet assassinat dans le climat de l’époque. Rabin avait été le héros de la Guerre des six jours mais s’était changé en « colombe » et souhaitait qu’Israël accepte de reconnaître la réalité palestinienne.
C’en était trop pour les « faucons » et les extrémistes religieux. Et c’est le fait le plus choquant de voir la justification de ce geste mortel dans des extraits de la Thorah cités et instrumentalisés par des rabbins : Celui qui donne la terre d’Israël à  un étranger est un traître et doit mourirEt une sentence ressemblant à  la fatwa musulmane est ainsi prononcée.
Il y a 20 ans comme aujourd’hui, lorsque l’extrémisme religieux (qu’il soit juif, chrétien ou musulman) nourrit l’extrémisme politique il aboutit à  la haine de l’autre même s’il est de son propre pays et 1er ministre de surcroît.

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Chronique cinéma – Le grand jeu

de Nicolas Pariser

avec André Dussolier Melvil Poupaud

Thriller français (2015) 1h39.

Un thriller politique réussi sur ces jeux de pouvoir et ces hommes de l’ombre fascinés par les chausses -trappes et les « mises à  mort » qui se finissent parfois dans le sang. Un très bon 1er film de Nicolas Pariser. André Dussollier au meilleur de sa forme.

Faut-il vraiment désespérer de la politique ? Le 1er film de Nicolas Pariser «Le grand jeu » le laisserait à  penser.
Il raconte les méandres et les « jeux de pouvoirs » auxquels se livrent des femmes et des hommes de l’ombre pour asseoir un pouvoir, défendre leur cause, placer leurs poulains. Tout est bon : la manipulation, l’infiltration, le mensonge.
A ce « petit jeu » un homme excelle. C’est Joseph Paskin (excellentissime André Dussollier), homme de réseau et farouche détracteur du Ministre de l’Intérieur qu’il espère faire tomber.
Pour cela il va approcher Pierre Blum, un jeune homme brillant, auteur d’un unique ouvrage politique à  succès dix ans auparavant et membre alors d’un groupuscule de gauche. Il représente le « camp d’en face ». Celui des étudiants, des militants qui espèrent de leurs vœux que le système va exploser, qu’une autre voie est possible.

Aujourd’hui fauché, en retrait, séparé de sa femme, Pierre Blum traîne son ennui. Paskin a des amis dans les médias, dans les sphères du pouvoir et ainsi il fait « sortir » opportunément dans la presse ou les discours du ministre ses propres idées !
Paskin va alors demander à  Pierre Blum d’écrire sous un faux nom, un pamphlet « L’insurrection qui vient » qui serait attribué à  tort à  l’un de ses anciens amis gauchistes, Louis, aujourd’hui retiré dans une ferme du Limousin avec ses anciens copains. Cette machination que monte J. Paskin n’ayant pour but que de mettre le Ministre de l’Intérieur dans l’embarras car se voyant reproché de ne pas contrôler ces groupes d’extrême gauche. P. Blum écrira le livre mais l’affaire ne se déroulera pas comme prévu. Tel est pris qui croyait prendre à  ce « Grand jeu » de dupes.

On ne peut s’empêcher de penser à  l’affaire de Tarnac (ces jeunes gauchistes emprisonnés sans réel motif de condamnation) et à  l’affaire Boulin car Paskin sera lui aussi retrouvé mort auprès d’un étang.
Mais le film délivre aussi un autre message plus général sur le sens de l’engagement, le rôle des intellectuels dans la prise de conscience politique des gens. Peut-on croire encore aujourd’hui à  un soulèvement populaire? Le ou les systèmes ne sont-ils pas si forts, si imbriqués les uns dans les autres que tout espoir de changement est vain ? Que reste-t-il alors ? L’amour ? Le bonheur ici et là  ? Se consacrer à  son environnement proche, retrouver des modes de productions et de relations à  échelle humaine ? Les idéaux collectifs semblent bien loin.
Pierre Blum sortira enfin un livre sous son véritable nom. Signe que l’espoir peut-être n’est pas perdu. Melvil Poupaud romantique à  souhait, prête ses traits à  cet d’écrivain égaré dans ce mécano trop grand pour lui. Le jeu de séduction entre lui et Dussolier est excellent.
Nicolas Pariser signe là  un thriller politique convaincant avec quelques facilités mais aux dialogues qui font mouche. Ce n’est pas si souvent dans le cinéma français pour qu’on le salue ici

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Littérature- Son visage et le tien

Son visage et le tien

d’Alexis Jenni

A l’origine de la foi, il y a un mystère et ce sont les chemins de ce mystère qu’ Alexis Jenni explore à  travers un livre méditatif et profond « Son visage et le tien ».
Sa foi commence dans l’ignorance, le non-dit. Dieu se glisse dans le silence d’un grand-père croyant mais taiseux. Une foi présente et distante, pesante selon l’auteur qui n’a pas reçu d’enseignement religieux hormis ce temps où sa mère lui a lu la Bible comme on lit de belles histoires. Pourtant à  travers le vide et l’absence de Dieu, dont ses parents souhaitent même le tenir éloigné, Alexis Jenni va entrevoir la Lumière, percevoir le Souffle, accueillir la vitalité.
Ainsi en est-il de la foi pour Alexis Jenni. Ce n’est pas produit d’un enseignement mais une source, cachée, que l’on peut retrouver grâce à  l’expérience de nos sens, à  la découverte des sensations de notre corps porteuses de vérité.
« L’acte de croire est une confiance, un état de disponibilité, une sensibilité extrême de tous les sens, celui qui sent l’ensemble des sens, et que l’on pourrait appeler sens de la présenceLa foi dans sa conscience est une sensibilité. »
Croire, c’est retrouver le bon usage de ses sens et de ces sensations dont on nous a appris à  nous méfier. Mais il faut éviter les pièges car nos sensations peuvent être polluées par des perceptions conditionnées dont nous attendons l’accès immédiat et facile à  la réalité sans que cela nous conduise à  Dieu. Mieux vaut par exemple écouter le silence qu’une musique qui remplit du vide. Les sensations nous permettent d’accéder à  Dieu quand elles sont en prise avec l’intelligence, la pensée et surtout l’imagination. Voir, c’est voir ce que notre œil ne perçoit pas, voir l’invisible.
« On peut ne pas voir ce qui est, on peut tout autant voir ce qui n’est pas, car c’est la pensée qui voit, pas l’œil ; et le monde dans lequel nous vivons nous paraît toujours plein, toujours exact, toujours évidente, pauvres grands singes forestiers que nous sommes. »
Le goût, l’odorat, ces sens primitifs nous donnent accès au passé, aux souvenirs, à  notre intimité profonde, à  l’essentiel.
En revanche le goût, ce sens primitif dont on pourrait penser qu’il nous éloigne de l’intelligence tant il paraît primitif est peut-être celui qui nous introduit le mieux à  la connaissance de Dieu.
« Ce dont on a le goût est somme toute assez simple, mais on n’en fait jamais le tour, on ne le saisit jamais, et du coup jamais on ne s’en lasse ; c’est bien la vertu de ce sens-là , si fruste et si profond, incapable de subtilité, incapable d’aucune précision, mais qui nous lance dans une énergie obstinée sur une voie qui du coup est la nôtre. On ne sait pas où cela va, mais c’est la nôtre ; voilà  le goût : simple, personnel et sans fin. »
C’est en ouvrant nos sens à  ce qui est leur fonction primordiale, soit permettre à  l’humain d’être traversé par le souffle de la vie, le Souffle de la Résurrection, que nous pouvons créer un espace pour accueillir Dieu. Dieu ne peut entrer dans une maison encombrée, vivre dans un bric-à -brac de sensations perverties par des injonctions sociétales.
« Le vrai cauchemar est le plein, un monde totalement rempli au point qu’il n’y reste ni terrain vague ni temps mort, plus d’ennui. Seul le vide laisse place, et permet la vie. »
Alexis Jenni nous engage ainsi à  nous méfier de ce qu’il appelle notre sens préféré : voir. Voir, omni présent dans notre société est dominé par l’abus de l’image qui donne l’illusion d’accéder à  la réalité, fait de nous des tout-puissants et nous détourne de l’essentiel.
Au contraire « Sentir, toucher, entendre, goûter sont des sens qui sont sans distance. Ce que l’on perçoit, on est dedans, cela vient d’où ça veut, on y est, c’est là  ; et on n’y échappe pas, car il n’est pas de paupières aux mains, au nez, à  la langue ou aux oreilles. En ces sens-là , que l’on éprouve en silence et les yeux clos, loge l’amour, et c’est là  qu’il se déploie. »
Le fin mot de cette histoire, c’est l’amour, c’est à  l’amour que nos sens nous destinent, c’est vers l’amour que nos sens nous orientent.
Le biologiste Alexis Jenni nous offre un livre où la science n’est pas instrumentalisée pour faire barrage à  Dieu, bien au contraire elle est un soutien pour nous guider sur le chemin de la foi et de l’amour. En cela Alexis Jenni pourrait s’inscrire dans une pensée post moderne qui réintroduit la nécessité de donner une place indispensable à  la sensibilité et à  s’affranchir des diktats de la seule raison.

Marie-Paule DIMET
Arts, cultures et foi, Lyon.

Rencontre avec Alexis Jenni autour de son essai Son visage et le tien

« Le lieu de Dieu est le corps de l’homme, il n’est pas d’autre lieu
où il puisse être perçu, connu, reconnu. »
À propos de l’essai d’Alexis Jenni :
Son visage et le tien

Journée d’échanges en présence de l’auteur

Samedi 6 février 2016 9h30 – 16h15

« Le lieu de Dieu est le corps de l’homme… »
À propos de l’essai d’Alexis Jenni :
Son visage et le tien
Alexis Jenni a reçu le prix Goncourt 2011 pour son premier ouvrage : L’art français de la guerre. En 2014 il nous livre un essai, une méditation autour de la foi au travers du prisme des « sens » : savoir, goûter, voir, entendre, sentir, toucher et parler. L’auteur nous entraîne dans l’intimité de sa foi, dans ses hésitations, son besoin de sacré et de fraternité. Le visage dont il est question dans le titre est celui du Christ.
Afin d’entrer dans cet ouvrage singulier nous commencerons la journée par sa présentation, illustrée par des lectures d’extraits suivies d’un dialogue avec l’auteur. Dans un deuxième temps nous partagerons nos réactions face à  cet itinéraire spirituel contemporain.
« Ce qui est là , et d’une façon très intense, c’est la vie avant la mort, celle où je suis, celle où nous sommes ensemble, celle qui me porte, m’imprègne et m’anime. Cette vie-là  a valeur d’éternité. »

Déroulement de la journée :

9h 30 : Accueil.
Matinée : avec la participation d’Alexis Jenni, présentation de l’auteur et du livre suivie de questions et de réactions de la salle.
12h 30-14h : Déjeuner dans le quartier ou pique-nique sur place.
Après-midi : comment chacun, selon ses convictions, réagit-il à  cet itinéraire spirituel ?
16h 15 : fin de la journée.

Proposée par
l’Observatoire Foi et Culture, le Service Arts, cultures et foi, les Réseaux Incroyance-Foi, la Mission de France,
la Bibliothèque Jean Gerson
et la Conférence Catholique des Baptisés de Lyon.

Lieu : Espace Saint Ignace
20 rue Sala – 69002 Lyon Métro A et D : Bellecour
Participation à  régler sur place : 10 euros.

Pour mieux profiter de la journée, il est conseillé d’avoir lu l’ouvrage :
Alexis JENNI, Son visage et le tien, Albin Michel, 2014, 180 p. (15 €).

L’inscription est à  renvoyer avant le 1er février 2016 par courriel à  Guy
Audebert : guy.audebert@sfr.fr.

 Places limitées –

Renseignements et contacts :
P. Gilbert Brun : gilbert.brun@online.fr
P. Bernard Michollet : bernard.michollet@wanadoo.fr
Guy Audebert : guy.audebert@sfr.fr

00 – Cinéma et Spiritualité Lyon – Paroisse du Sacré-Cœur

LUNDI 14 décembre à  20h30

échange sur : Mia madre de Nanni Moretti (prix du jury œcuménique à  Cannes) et L’idiot de Yuri Bykov.

Succédant au groupe Signis qui avait démarré en 2010, l’association CINÉMA ET SPIRITUALITÉ propose chaque mois, une rencontre-débat sur 2 nouveaux films en salles et 1 fois par an un temps de formation.
Plusieurs de ses membres participent à  des jurys œcuméniques dans les grands festivals et écrivent des critiques sur le site de Signis. Certains collaborent aussi à  l’atelier « cinéma et spiritualité » organisé par l’aumônier Bruno Lachnitt à  la prison de Corbas.

Paroisse du Sacré-Cœur
89 rue Antoine Charial
69003 Lyon
Tél. : +334 78 54 86 31
contact : mdebidour@gmail.com

Chronique cinéma – Demain

Demain de Cyril Dion et Mélanie Laurent
Documentaire français (2015). 1H58.

Un documentaire pédagogique et encourageant sur des solutions expérimentées de part le monde. Un film réalisé par une bande de jeunes trentenaires engagés dont l’actrice Mélanie Laurent. Où comment l’avenir peut se penser aussi d’une manière festive, humaine et citoyenne à  l’échelle de la planète. Réjouissant.

A l’occasion de la COP 21, la sortie du film Demain est plutôt réjouissante. Il est l’œuvre d’une bande de trentenaires cinéastes, comédiens, déjà  engagés à  titre personnel dans le combat écologique. Il a été réalisé avec la participation de dizaines de milliers de citoyens par le financement coopératif KissKissBankBank qui a rapporté près du tiers du budget du film.
Enfin, c’est un film positif et prospectif, plutôt encourageant

A partir des constats que nous connaissons tous sur l’urgence de mesures de diminution de nos émanations de CO2, les deux jeunes réalisateurs et leur équipe ont effectué un périple à  travers 10 pays afin de rencontrer des hommes et des femmes qui déjà  mettent en pratique des solutions innovantes et exportables.
Mais loin de faire de « Demain » un fastidieux inventaire d’expériences et de propositions pour la planète, Cyril Dion et Mélanie Laurent les ont organisées suivant cinq chapitres progressifs qui montrent à  la fois l’imbrication des problèmes et la graduation des solutions.
Premier point : l’agriculture qu’il faut modifier afin de respecter notre terre et ses ressources. Mieux produire, mieux nourrir.
Ce qui entraîne (2ème point) un changement profond de nos ressources énergétiques qui ne sont pas inépuisables. En lieu et place des énergies fossiles, penser énergie thermique, ou éolienne, biocarburants.
D’où une modification à  la fois de l’origine des nouveaux pays producteurs et de nouveaux systèmes économiques mieux adaptés. Monnaies complémentaires par exemple. C’est le 3ème point.
La production change d’échelle et de dirigeants. Les citoyens sont davantage impliqués.
Résultat : des réflexions sur notre mode de représentation et de décisions s’imposent. Le processus démocratique s’en trouve affecté. La question politique est posée.
Enfin, pour que toutes ces questions puissent être intelligemment abordées, l’information du plus grand nombre doit être requise, d’où la question de l’éducation. Sans elle, pas de changement possibleNi climatique, ni autreC’est le 5ème point.

Le film donne à  voir et à  entendre des expériences novatrices, réfléchies, expérimentées et positives sur la planète. On y croise des gens inconnus mais dont l’énergie, les compétences et la réussite montrent que c’est possible. Une bande son colorée et entraînante accompagne les images venues du monde entier. Elle est due à  une jeune musicienne : Frédricka Stahl.
Alors, faut-il tout remettre en cause ? Non, deux domaines doivent guider nos réflexions et notre travail affirme l’indienne Vandana Shiva pionnière de l’écologie : « Il faut désobéir à  tout ce qui peut aller contre notre Terre, son capital et ses ressources et contre l’Homme, sa santé, sa culture et ses droits ».
La Terre et l’Homme, le credo de « Demain » n’est pas si éloigné que çà  de l’encyclique de François Laudato Si’. à‡à  aussi, c’est réjouissant

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19558792&cfilm=229903.html

Chronique cinéma – Mia Madre

de Nanni Moretti

avec Margherita Buy John Turturro

Drame italien (2015) 1h47.Prix œcuménique à  Cannes 2015.

Un film beau et grave, sur l’accompagnement de la fin de vie d’une mère par ses deux enfants. Moretti en fait une évocation de la mort, de la vie, de la transmission, de la créationDes thèmes qui lui sont chers magnifiquement mis en images et en résonnance.

Margherita et Giovanni sont frère et sœur et vivent un moment douloureux de leur vie d’adulte : la maladie de leur mère et sans doute son départ prochain. Curieusement c’est Giovanni qui « occupe » la dimension maternelle du soutien. Il a pris un congé sans solde pour être auprès de sa mère, lui apporte des petits plats, voit les médecins.
Margherita, elle, est en train de réaliser une fiction « sociale » sur la transmission mouvementée d’une usine à  un nouveau propriétaire. Elle dirige, exige, mais a bien du mal avec l’acteur qui tient ce rôle (John Turturo, sublime et hilarant) et dont les troubles de mémoire, les changements d’humeur affectent les conditions de tournage. En pleine crise également avec son compagnon, fragile, elle doute, prise entre ses responsabilités de cinéaste et ses relations de fille et de femme.

Nanni Moretti reprend ici une veine autobiographique, puisqu’il a vécu la mort de sa propre mère après la sortie de «Habemus Papam ». Et il en écrit une page émouvante, drôle et grave sur la fin de vie d’une personne aimée, épisode que beaucoup d’entre nous ont connu ou connaîtront.
La façon dont Nanni Moretti nous le restitue est baigné de vérité: les petites attentions, les objets sur la table de nuit, le déclin inexorable mais aussi la manière d’être considérée comme une personne jusqu’au bout. Ce rôle de mère âgée et dépendante est magnifiquement joué par Giulia Lazzarini, du Piccolo Teatro de Milan et donne l’occasion au réalisateur italien de nous parler de son métier, du travail de création et de représentation de la réalité, du thème de la transmission qui est celui du film que tourne sa sœur mais aussi celui qu’ils vivent au sein de la famille.

Car si Margherita a visiblement des relations compliquées avec sa mère, cette dernière a établi des liens très complices avec sa petite fille qu’elle conseille pour ses versions latines, elle l’ancienne professeur de lettres. Entre elles, la vie continue.

Le fil conducteur du film est celui de l’évolution de Margherita, d’une angoissante question existentielle et professionnelle à  une renaissance personnelle qui lui sera « donnée » par la vie de sa mère. « Elle n’était pas seulement un professeur mais elle nous avait appris la vie » dira d’elle une de ses anciennes étudiantes. En vivant la mort de sa mère, Margherita naît une seconde fois. Et le sourire vient illuminer son visage, enfin : dernière image du film.

Nanni Moretti entrelace ce récit d’images glanées dans les souvenirs de la jeune femme, (elle se revoit adolescente, étudiante) mais aussi de projections, d’images de rêves montées avec une fluidité cinématographique impressionnante.
Margherita Buy incarne magnifiquement les deux facettes de Margherita apportant à  la fois l’émotion et la réflexion de l’artiste. Qui sont aussi celles de Nanni Moretti, son double.

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19552325&cfilm=225672.html

Soirée œcuménique de cinéma à  Pélussin (42) – Deux jours, une nuit des frères Dardenne

Vendredi 27 novembre 2015 aura lieu à  20H à  Pélussin (Loire) L’Etoile du Pilat, la 1ere Rencontre œcuménique de cinéma proposée par les paroisses catholiques de Pélussin et protestantes de Vienne Roussillon-St Vallier.
Cette soirée s’inscrit dans la foulée du festival Cinésolidaire. Au programme, le film des frères Dardenne Deux jours, une nuit avec Marion Cotillard. (Prix œcuménique à  Cannes en 2014). L’histoire du combat que mène le temps d’un week-end une ouvrière auprès de ses collègues pour sauver leur emploi.
La projection sera suivie d’un débat qui réunira deux spécialistes du cinéma : Nicole Vercueil du réseau protestant Pro-fil et Marie-Noëlle Gougeon, journaliste, responsable des pages cinéma au service Arts Cultures et foi du diocèse de Lyon.

Renseignements.
CinéPilat : 04 74 31 78 16, et Paroisse Ste Marie-entre-Rhône-et-Pilat : 04 74 87 61 20.
Prix des places 5,20€.

Pilat Rhodanien : d’un festival de cinéma à l’autre…

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=219102.html