Un nouveau colloque Chrétiens et pic de pétrole fin 2011

Fin janvier 2009 s ‘est déroulé à  Lyon le colloque intitulé « Quelles ressources spirituelles pour faire face à  l’épuisement des ressources naturelles ? »….Hommes politiques, chercheurs, intellectuels, spécialistes des ressources énergétiques, théologiens – chrétiens, agnostiques ou athées – ont échangé avec le public durant ces deux journées inaugurées par le cardinal Philippe Barbarin. Un livre est né de cet événement. Il est disponible en librairie///

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Tous les soleils

de Philippe Claudel

France, 2010, 1h45

Sortie en France le 30 mars 2011.

avec Stefano Accorsi, Neri Marcoré, Lisa Cipriani, Clotilde Coureau, Anouck Aimé.

Comédie ensoleillée, au cœur d’une ville très européenne, avec des personnages bigarrés et généreux, au son de la tarentelle, une mélodie traditionnelle italienne qui chasse la mélancolie ! Savoureux.

Ecrivain français réputé, Philippe Claudel touche un large public tout en maintenant une certaine exigence de qualité. Les Ames grises, prix Renaudot en 2003, a inspiré Yves Angelo pour le film éponyme. La Petite fille de monsieur Linh en 2005 a été un beau succès en librairie. Tout en continuant une carrière universitaire, il réalise Il y a longtemps que je t’aime dont il a écrit le scénario, prix œcuménique à  Berlin en 2008 et près d’un million d’entrées en France. Ses trois carrières s’enrichissent, se nourrissent mutuellement et on retrouve, dans ce nouveau film, les thèmes chers à  Philippe Claudel : l’attention aux autres, la province, le sens de l’amitié, les handicapés, les grandes tablées, les enfants asiatiques, les salles de cours, le bénévolat, la musique.soleil3.jpg

Alessandro, le personnage principal, enseigne la musique à  l’université. Depuis la mort de sa femme, il n’a pas vu le temps passer. Il vit avec son frère, réfugié politique de l’ère Berlusconi, peintre refusant le monde marchand et fin cuisinier. Mais à  15 ans Irina, sa fille, a envie d’ouvrir grand les fenêtres de cette vie qu’elle trouve trop confinée et ne veut plus vivre à  l’ombre de celle dont elle n’a aucun souvenir. Sur un ton léger, Tous les soleils parle de sujets graves, comme le deuil, les occasions manquées et les souvenirs douloureux qui nous hantent.

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Le film est tourné à  Strasbourg, une ville à  la beauté protéiforme où on entend parler toutes les langues européennes au quotidien. Tous les personnages sont ancrés dans la vie ordinaire et nous laissent le temps de cheminer avec eux. Il y a beaucoup de gentillesse et de solidarité chez eux. La musique est celle de la tarentelle, musique traditionnelle italienne, censée guérir des piqûres d’araignées, calmer les anxieux et chasser la mélancolie Certains pourront reprocher à  Tous les soleils, une certaine naïveté, trop de douceur, trop de « bons sentiments ». Philippe Claudel : « la matière première de mes films et de mes livres, c’est l’humain. Il y a des gens qui s’impliquent, qui aiment donner. Moi j’aime les bons sentiments. »

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Et pour, le réalisateur, le film est même un film politique puisque, au-delà  du personnage militant et anti-berlusconni, on voit des gens qui lisent, écoutent de la musique, s’investissent dans le bénévolat ou une activité artistique, et célèbrent les plaisirs de l’amitié et du bon vin. Tous les soleils réunit des acteurs italiens et français et on passe avec bonheur d’une langue à  l’autre, sans oublier de pimenter avec un peu d’alsacien. De petits rôles sont confiés à  Clotide Coureau et à  Anouk Aimé et c’est là  encore, un des beaux cadeaux que nous fait Philippe Claudel.

Magali Van Reeth

Signis

Qu’as-tu fait de tes frères ?

Il faut lire l’intéressante critique que le blogueur lyonnais, Roland Thévenet, consacre au roman de Claude Arnaud : « Qu’as-tu fait de tes frères ? »
Roland Thévenet retient en particulier le péril que connaissent aujourd’hui la Littérature et le monde de la pensée face à  la dictature de l’image.

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Haevnen/Revenge

de Susanne Bier

Danemark, 1h40, 2010.
Oscar du meilleur film étranger 2011.
Sortie en France le 16 mars 2011.

avec Markus Rygaard, William Jà¸hnk Nielsen, Mikael Persbrandt, Trine Dyrholm, Ulrich Thomsen.

Réflexions sur la violence contemporaine, à  travers le destin croisé de personnages qui évoluent dans un pays instable de l’Afrique de l’ouest et dans une société privilégiée de l’Europe du nord.

Si beaucoup de pays européens vivent depuis un demi-siècle à  l’écart des conflits armés, ils sont toujours confrontés à  une violence quotidienne. Violence à  l’école, dans les familles, au travail, dans les quartiers péri-urbains. La réalisatrice danoise Susanne Bier met en scène deux histoires de violence à  travers le personnage d’Anton, médecin dans une petite ville du Danemark.

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Anton est chirurgien et travaille dans un camp de réfugiés, qu’on image être au Soudan. Là , il est confronté à  la maladie, à  la souffrance et à  la misère les plus radicales. Obligé de faire des choix qui condamnent ou qui sauvent, il se heurte à  d’autres coutumes et une autre morale. Père de famille attentif, il est proche de ses deux garçons dont l’aîné, Elias, est le souffre douleur d’une bande de gamins de son collège. Lorsqu’un jour un nouvel élève devient son ami et tente de le défendre par la force, les choses dérapent.

La réalisatrice Susanne Bier explique son projet : « Le film explore les limites auxquelles nous nous heurtons, à  trop vouloir contrôler la société et nos vies personnelles. Il suscite une réflexion sur le fondement même de notre propre civilisation, dite « développée » et « avancée » : est-ce un modèle pour accéder à  un monde meilleur, ou engendre-t-elle sous la surface des comportements anarchiques, et partant, la confusion ? Est-on immunisé contre le chaos ? Ou sommes-nous sur le point de sombrer dans le désordre ? »

Les deux jeunes garçons qui interprètent Elias et son ami Christian, Markus Rygaard et William Jà¸hnk Nielsen sont remarquables de spontanéité. On adhère parfaitement à  la douleur muette de Christian, aux hésitations d’Elias, à  l’enchainement catastrophique de leurs décisions. Face à  eux, les acteurs adultes ont un jeu plus convenu.

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On peut trouver des longueurs au film, sans doute un manque de rythme dans l’articulation des deux histoires. Il est surtout regrettable que les questions morales soulevées par la décision d’Anton, prise en tant que médecin urgentiste d’une ONG dans un pays qui n’est pas le sien, ne soit pas mieux développée. On comprend bien que, voulant d’abord toucher un public européen, la réalisatrice centre le film sur les personnages occidentaux. Mais c’est vraiment dommage d’évacuer aussi rapidement la question culturelle après l’avoir apportée dans le film de façon si dramatique. Il y avait là  une question moins artificielle, moins romanesque et qu’il est nécessaire de débattre pour mieux comprendre la violence dans les pays que nous n’habitons pas. C’est bien la limite de ce film qui ne s’intéresse aux autres que pour nous parler de nous-mêmes

Magali Van Reeth

Signis