Chroniques Cinéma – Fatima

de Philippe Faucon

avec Soria Zeroual, Zita Haurot, Kenza Noah Aïche

Drame. Film Français. 1h19. (2015).

Tourné en banlieue lyonnaise avec des acteurs non-professionnels, Fatima est un film à  la gloire de toutes les « Fatima » que l’on croise dans nos banlieues aux prises avec la langue, l’éducation de leurs enfants et parfois notre propre indifférence..

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Chroniques Cinéma – Vers l’autre rive

de Kiyoshi Kurosawa

avec Eri Fukatsu, Tanahobu Asano.

Drame. Film Franco-japonais (2015). 2h07.

Chroniques Cinéma de Marie-Noëlle Gougeon

Une balade entre les deux rives de la vie à  la lisière entre rêve et réalité. Un poème lumineux du cinéaste japonais Kiyoshi Kurosawa sur le travail de deuil et les liens qui nous retiennent à  ceux qu’on aime ou qu’on a aimés.

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Festival – Lumière !

116 films des frères Lumière restaurés et présentés par Thierry Frémaux et Bertrand Tavernier 2 DVD et un livret. Sortie le 16 septembre 2015.

A l’occasion de l’exposition Lumière ! et du Festival du même nom qui se tiendra du 11 au 18 octobre à  Lyon, sortie en DVD de 116 films tournés entre 1895 et 1905 par les Frères Lumière et leurs opérateurs. Un petit bijou de créativités cinématographiques.

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Chroniques Cinéma – Les deux amis

de Louis Garrel

avec Louis Garrel, Vincent Macaigne, Golshifteh Farahani

Français 2015.

Chroniques Cinéma de Marie-Noëlle Gougeon

Une adaptation très libre de la pièce de Musset « Les caprices de Marianne ». Ou l’histoire du trio amoureux revisité par Louis Garrel, admirateur de la Nouvelle Vague.

La littérature et le cinéma ont souvent utilisé le thème du trio amoureux comme ressort dramatique. Les deux amis, le film de Louis Garrel, trouve son argumentaire dans la pièce d’Alfred de Musset « Les caprices de Marianne ». Mais on pense évidemment côté cinéma à  Jules et Jim, l’opus de François Truffaut.

Clément et Abel sont des amis « pour la vie ». Pourtant, l’arrivée de Mona dans la vie amoureuse du premier va très vite menacer cette complicité à  la fois très forte et détonante. Ils se ressemblent si peu !

Mona, elle, est plus mystérieuse. Merveilleuse Golshifteh Farahani ! En semi-liberté, elle doit réintégrer la prison chaque soir mais n’a rien dit à  Clément. Les deux garçons vivent de petits boulots : Clément fait de la figuration, Abel travaille dans un parking mais se veut écrivain !
Ce qui devait arriver arrivera : Abel se sentira attiré par Mona, Clément imaginera la trahison. Mais c’est Mona qui paiera pour les impudences des deux garçons. Comme si elle était la seule adulte du trio..

Louis Garrel réalise ici son premier long métrage. On pourra lui reprocher son trop grand penchant pour la nonchalance, le goût des discussions sans fin, le dilettantisme.
Il faut plutôt regarder ce film comme un album ouvert sur la vie précaire des trentenaires d’aujourd’hui, tant dans leur vie sociale, professionnelle qu’amoureuse. Rien n’est pérenne, un rien peut faire envoler les quelques idées que ces jeunes parisiens développent sur l’amitié, l’amour, la vie.
Il y a du Jean-Luc Godard dans ce film mineur mais attachant, on pense à  A bout de souffle »… Des dialogues écrits mais dits « nature », une déambulation à  travers Paris accompagnée de la musique mélancolique et nostalgique de Philippe Sarde.
La réalisation est soignée et au vu du générique, on pense que le jeune réalisateur a su bénéficier des conseils de certains de ses aînés !
Finalement, Louis Garrel donne de cette jeunesse qui se cherche une image un peu perdue où l’amitié apparaît un sentiment plus fort que l’amour et qui sera sauvé
« Les deux amis » ou l’art d’un certain désenchantement, bien dans l’air du temps.

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Chroniques Cinéma – Marguerite

de Xavier Giannoli

avec Catherine Frot, André Marcon, Michel Fau.

Drame. Français, 2h07.

Chroniques Cinéma de Marie-Noëlle Gougeon

Tirée d’une histoire vraie, l’improbable roman d’une aristocrate argentée qui se croyait une diva de l’opéra mais chantait faux ! De l’art de l’illusion poussé jusqu’à  l’extrême.
Une Catherine Frot impériale.

Xavier Giannoli aime l’univers des rêves. Il avait réalisé « Quand j’étais chanteur » avec Gérard Depardieu et « A l’origine » avec François Cluzet : l’histoire de cet entrepreneur du BTP faisant croire qu’il construisait une autoroute !
Son dernier film « Marguerite » est tirée d’une histoire vraie : celle d’une aristocrate américaine qui se produira sur de nombreuses scènes aux USA. Elle chantait faux mais était généreuse, et tout le monde entretiendra la supercherie par intérêt !

De cette réalité, Xavier Giannoli en a fait une histoire qui se déroule en France juste après la 1ère Guerre mondiale où de nombreux groupes organisaient des concerts au profit des soldats de la guerre. L’argent de Marguerite était le bienvenu même s’il fallait supporter ses fausses notes et ses aigus sonores !
Mais plus que l’aspect intéressé et cupide du procédé, c’est le personnage même de Marguerite qui intéresse le réalisateur. Pourquoi avait-elle le besoin et l’envie de se produire sur scène ? Quel rêve poursuivait-elle ?
Et c’est finalement le portrait déchirant d’une femme mal aimée qu’il réalise : mal aimée par son mari, par son milieu : elle va alors nourrir le rêve et l’illusion d’être aimée sur scène, par ce public qu’elle croit sincère. Mais le croit-elle vraiment ?
Lorsqu’un médecin lui fera entendre le son de sa propre voix, le choc de la réalité lui sera fatal.

Marguerite se construit une histoire, un personnage puisque son mari, la personne qu’elle aime le plus et qu’elle voudrait éblouir, la délaisse. Ses domestiques entrent dans son jeu, mais ils sont aussi intéressés. Son valet de chambre la protège mais l’embaume aussi en la fixant sur la pellicule
C’est un film sur le manque de reconnaissance, la manque d’amour, l’illusion que l’on est parfois obligé d’entretenir pour ne pas sombrer.. Et pourtant.

Xavier Giannoli réussit là  son meilleur film installant le délire de son héroïne dans des atmosphères confinées : les salons tendus de lourds brocarts, l’intérieur des loges de l’opéra restituant ainsi l’atmosphère de faux-semblant d’une certaine classe sociale.

Catherine Frot est magistrale d’émotions contenues, de cris d’amour étouffés, de rêves perdus. André Marcon apporte tout son talent dans le rôle du mari absent et Michel Fau campe un professeur de chant burlesque et pathétique à  la fois.
Du très grand art pour ces trois magnifiques comédiens.

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Cinéma et Spiritualité

Prochain rendez-vous : le LUNDI 12 octobre à  20h30.

échange sur :

«Marguerite » film français de Xavier Giannoli

«Vers l’autre rive » film japonais de Kiyoshi Kurosawa

Succédant au groupe Signis qui avait démarré en 2010, l’association CINÉMA ET SPIRITUALITÉ propose chaque mois, une rencontre-débat sur 2 nouveaux films en salles et 1 fois par an un temps de formation.
Plusieurs de ses membres participent à  des jurys œcuméniques dans les grands festivals et écrivent des critiques sur le site de Signis. Certains collaborent aussi à  l’atelier « cinéma et spiritualité » organisé par l’aumônier Bruno Lachnitt à  la prison de Corbas.

Lyon – Paroisse du Sacré-Cœur

89 rue Antoine Charial 69003 Lyon

Tél. : +334 78 54 86 31

contact : mdebidour@gmail.com

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[->http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19555923&cfilm=236088.html]

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JOURNEES DU PATRIMOINE – découvrir LA CHAISE-DIEU

Que faites-vous le week-end prochain ? Partez (re)découvrir la Chaise-Dieu les 19 et 20 septembre à  l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine. Visites exclusives du chantier et animations vous attendent. Voici le programme !

Vous pouvez aussi le télécharger en pdf sur le site projet-chaise-dieu.fr ou le consulter à  l’office de tourisme de la Chaise-Dieu (04 71 00 01 16)

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[->http://www.abbaye-chaise-dieu.com/Artistes-et-artisans-du-Livradois.html]

Chroniques Cinéma -« DHEEPAN »

de Jacques Audiard

avec Antonythasan Jesuthasan

Drame social français (1h54). Palme d’Or à  Cannes 2015.

Chroniques Cinéma de Marie-Noëlle Gougeon

Une Palme d’Or qui n’a pas fait l’unanimité à  Cannes il y a quelques mois.
Un sujet d’actualité évoquant la violence que vivent les réfugiés et leurs difficultés d’intégration ici en France. Jacques Audiard brosse un tableau ambigu qui brouille son message.

Jacques Audiard est un habitué des films à  sensations fortes. Ici, il raconte l’histoire de Deephan, combattant tamoul, obligé de quitter son pays. Pour avoir davantage de chances d’être accepté, il se « compose » une famille en embarquant avec lui Yalini, une jeune femme candidate au départ et Ilayaal, une jeune ado orpheline.
Arrivés en France ce trio fabriqué de toutes pièces reçoit son visa de séjour et Deephan trouve un travail de gardien d’immeubles dans une banlieue reculée et en proie à  de multiples violences.
La jeune ado s’intègrera à  l’école, Yalini deviendra auxiliaire de vie et Deephan tâchera tant bien que mal de faire régner un certain ordre dans les coursives de son immeuble. Si la première partie du film est attachante et dépeint avec bienveillance les difficultés que rencontrent tous les réfugiés confrontés à  une nouvelle langue, de nouvelles coutumes, on bascule soudain dans le dernier tiers du film dans une autre histoire de règlements de comptes entre dealers et voyous.. La cité devient alors un lieu de non-droit où la police apparaît absente malgré les nombreux meurtres. Pas d’échappatoires possibles contre ces jeunes de banlieue remplis de violences.
Dernière séquence du film : Deephan et sa « famille » a pu s’exiler en Angleterre où on retrouve le trio épanoui autour du bébé qu’ont eu les deux jeunes gens. Jacques Audiard semble donner comme morale de la fable : Fuyez la France, le bonheur est de l’autre côté de la Manche ! Illusoire et trompeur.

Deephan a obtenu la Palme d’or à  Cannes cette année, et on reste perplexe devant le choix du jury. A-t-il voulu rattraper les essais malheureux de Jacques Audiard les années précédentes sur la Croisette ? Dans de nombreuses interviews, le réalisateur avoue avoir voulu parler d’une histoire d’amour entre des personnes qui ne s’étaient pas choisi de prime abord. Il réussit à  nous intéresser à  ces relations qui peu à  peu se tissent entre Deephan et sa jeune compatriote, à  peindre leur douce évolution, leurs difficultés à  s’intégrer à  un monde nouveau pour eux.
Mais la peinture qu’il donne de la banlieue, cette violence gratuite et destructrice qu’il montre sans l’expliquer, sans donner des clés ou des espoirs pour en sortir sont autant d’arguments qui pourraient justifier les rejets exprimés par l’extrême droite. On ne joue pas impunément sans se brûler à  ce jeu machiavélique, même si on est un très bon metteur en scène

[->http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19555244&cfilm=232070.html]