Money monster de Jodie Foster Café Society de Woody Allen
Avec Georges Clooney et Julia Roberts avec Kristen Stewart et Blake
Américain (1h45). 2016. Américain (1h36) 2016.
Deux films américains présentés à Cannes et qui nous invitent chacun à leur manière à porter un regard sur la société du spectacle à 80 ans de distanceLucide et éloquent.
Voici deux films américains présenté à Cannes il ya quelques jours réalisés le premier par une jeune femme de 40 ans, Jodie Foster, le second par un homme de 80 ans, Woody Allen.
Ils nous racontent à travers ces deux longs métrages l’histoire qui ne cesse depuis un siècle de lier les Etats-Unis à l’industrie du spectacle.
Le film de Woody Allen est un hommage aux comédies graves et légères de l’âge d’or du cinéma hollywoodien. En relatant l’histoire de Ben, jeune garçon paumé d’une famille juive new-yorkaise parti s’émanciper à Hollywood vers son oncle agent de vedettes, c’est toute la nostalgie et la magie de ce cinéma là que magnifie Woody Allen. Il est aidé en cela par un fabuleux chef opérateur : couleurs mordorées, comédiennes superbement éclairées. Ben va tomber amoureux de Vonnie mais c’est Phil, l’oncle du jeune homme qu’elle épousera. Amour tourmenté, empêché, qui le fera revenir à New-York près de son frère propriétaire de ces fameux « Café Society » où l’on écoute le meilleur des jazz mais où l’on côtoie aussi la pègre de la prohibition.
Il n’empêche, lorsqu’on est amoureux, New-York est la plus belle des villes
Woody Allen inscrit son héros au sein d’une famille juive où il ne manque ni la chaleur des repas ni le tragique de l’humour juif. Le cinéma fait rêver et nous aussi. Croiser Judy Garland ou réveillonner avec Billy Wilder relève de la rencontre improbable et impossible mais on l’évoque pourtant.
Une magie et un rêve qui n’existent plus 80 ans plus tard quand la téléréalité a envahi les écrans du monde entier. George Clooney (Lee Gates) anime un show « Money Monster » où il prodigue des conseils vrais ou bidons de placements en bourse. Une sorte de Jean Pierre Gaillard de Wall Street. Les choses se gâtent lorsque Kyle, un spectateur ayant perdu tout son argent en suivant les conseils de Gates, décide de le prendre en otage (lesté d’une ceinture d’explosifs) pendant son émission, devant des millions de téléspectateurs. Kyle demande des comptes et Clooney découvre alors que derrière les déboires de cet homme se cache un détournement d’argent et un scandale financier touchant des intérêts dans le monde entierC’est un thriller diablement efficace que nous propose Jodie Foster mais également et surtout une mise en abîme de notre monde moderne où nous sommes dominés par un univers technologique : les caméras nous traquent partout, les algorithmes organisent la vie boursière et donc le monde de la finance. Jusqu’au jour où toute la machine se dérègle
Plus de rêve, ni de magie. La vedette n’est plus inaccessible : mieux, le spectateur est entré dans l’image et se trouve pris au piège de l’illusion des médias. New-York a perdu de son romantisme et se trouve réduit à la Bourse de Wall Street. Plus de balade dans Central Park, plus de solo de clarinette dans les bars. Les habitants suivent en direct dans les cafés de la ville la progression de la capture du preneur d’otage
Jodie Foster tire une fable cruelle et désenchantée, « monstrueuse » de notre société d’aujourd’hui alors que Woody Allen apporte à son Café Société un écrin élégant et magnifié par la nostalgie d’Hollywood. Tous les acteurs sont « beautiful » : Clooney et Julie Roberts fiévreux et désemparés dans Money Monster. La jeune Kristen Stewart fragile et émouvante dans Café Sociéty.
Jodie Foster et Woody Allen signent là deux œuvres emblématiques du cinéma américain.
Voici deux films américains présenté à Cannes il ya quelques jours réalisés le premier par une jeune femme de 40 ans, Jodie Foster, le second par un homme de 80 ans, Woody Allen.
Ils nous racontent à travers ces deux longs métrages l’histoire qui ne cesse depuis un siècle de lier les Etats-Unis à l’industrie du spectacle.
Le film de Woody Allen est un hommage aux comédies graves et légères de l’âge d’or du cinéma hollywoodien. En relatant l’histoire de Ben, jeune garçon paumé d’une famille juive new-yorkaise parti s’émanciper à Hollywood vers son oncle agent de vedettes, c’est toute la nostalgie et la magie de ce cinéma là que magnifie Woody Allen. Il est aidé en cela par un fabuleux chef opérateur : couleurs mordorées, comédiennes superbement éclairées. Ben va tomber amoureux de Vonnie mais c’est Phil, l’oncle du jeune homme qu’elle épousera. Amour tourmenté, empêché, qui le fera revenir à New-York près de son frère propriétaire de ces fameux « Café Society » où l’on écoute le meilleur des jazz mais où l’on côtoie aussi la pègre de la prohibition.
Il n’empêche, lorsqu’on est amoureux, New-York est la plus belle des villes
Woody Allen inscrit son héros au sein d’une famille juive où il ne manque ni la chaleur des repas ni le tragique de l’humour juif. Le cinéma fait rêver et nous aussi. Croiser Judy Garland ou réveillonner avec Billy Wilder relève de la rencontre improbable et impossible mais on l’évoque pourtant.
Une magie et un rêve qui n’existent plus 80 ans plus tard quand la téléréalité a envahi les écrans du monde entier. George Clooney (Lee Gates) anime un show « Money Monster » où il prodigue des conseils vrais ou bidons de placements en bourse. Une sorte de Jean Pierre Gaillard de Wall Street. Les choses se gâtent lorsque Kyle, un spectateur ayant perdu tout son argent en suivant les conseils de Gates, décide de le prendre en otage (lesté d’une ceinture d’explosifs) pendant son émission, devant des millions de téléspectateurs. Kyle demande des comptes et Clooney découvre alors que derrière les déboires de cet homme se cache un détournement d’argent et un scandale financier touchant des intérêts dans le monde entierC’est un thriller diablement efficace que nous propose Jodie Foster mais également et surtout une mise en abîme de notre monde moderne où nous sommes dominés par un univers technologique : les caméras nous traquent partout, les algorithmes organisent la vie boursière et donc le monde de la finance. Jusqu’au jour où toute la machine se dérègle
Plus de rêve, ni de magie. La vedette n’est plus inaccessible : mieux, le spectateur est entré dans l’image et se trouve pris au piège de l’illusion des médias. New-York a perdu de son romantisme et se trouve réduit à la Bourse de Wall Street. Plus de balade dans Central Park, plus de solo de clarinette dans les bars. Les habitants suivent en direct dans les cafés de la ville la progression de la capture du preneur d’otage
Jodie Foster tire une fable cruelle et désenchantée, « monstrueuse » de notre société d’aujourd’hui alors que Woody Allen apporte à son Café Société un écrin élégant et magnifié par la nostalgie d’Hollywood. Tous les acteurs sont « beautiful » : Clooney et Julie Roberts fiévreux et désemparés dans Money Monster. La jeune Kristen Stewart fragile et émouvante dans Café Sociéty.
Jodie Foster et Woody Allen signent là deux œuvres emblématiques du cinéma américain.
Marie-Noëlle Gougeon
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19562259&cfilm=236050.html
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19560043&cfilm=214139.html