Tagore, récital poétique à  Gleizé

Tagore, l’un des plus grands poètes du siècle dernier !
A l’occasion du Centenaire de son Prix Nobel de Littérature de Tagore, un Récital poétique sera donné à  Gleizé (près de Villefranche-sur-Saône) le 22 mars à  20 h 30 à  la Maison de la Revole par Iris Aguettant accompagnée de Henri Pornon au santour et à  la flûte avec l’association Tagore Sangam
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« Tes yeux m’interrogent, tristes, cherchant à  pénétrer ma pensée;
De même la lune voudrait connaître l’intérieur de l’Océan ». Ce spectacle vous invite à  découvrir ou à  redécouvrir la poésie intense et lumineuse, de Rabîndranâth Tagore, le plus célèbre écrivain bengali. Une lecture-musicale qui respire les parfums rafraîchissants de l’Inde.

En savoir plus :
[->http://www.theatrearcenciel.com/tagore/]

Autour du spectacle :
Une exposition présentant la vie et l’œuvre du poète, premier auteur non-européen a avoir reçu le prix Nobel de littérature. Il y a tout juste 100 ans
Renseignements : culturecommunication@mairie-gleize.fr
[->http://www.mairie-gleize.fr/actualites.php?affichage=1&actuno=712]
Réservations : 04 74 02 95 18
Tarifs : 5 à  12 €

L’année de Rhéto D’Antoine Compagnon

A lire absolument ou à  offrir pour les fêtes,
« L’année de rhéto

» d’Antoine Compagnon.

Il s’agit d’ un récit autobiographique mais très romancé. Le narrateur fait émerger de sa mémoire une année de son adolescence qui a bouleversé sa vie. On est en 1965 : il a quinze ans, sa mère vient de mourir, et il doit quitter les Etats-Unis avec ses frères et soeurs pour rejoindre la France où il sera interne dans une école militaire. Il entre en classe de première mais on dit encore, dans cet établissement militaire d’un autre âge, classe de rhétorique.

Le choc est très fort pour le jeune orphelin : il vient d’une « école très libérale. Sans mur d’enceinte, cernée de pelouses et de terrains de sport, riche d’une bibliothèque lumineuse… » et se retrouve dans une école archaïque, interne, dormant dans un dortoir avec des lits de fer qu’il faut défaire chaque

matin et refaire tous les soirs. L’hygiène est douteuse, les uniformes usés, et la discipline… militaire. Le narrateur est vite repéré comme élève brillant mais indocile : il lit L’Express, très mal vu dans l’armée. L’ambiance de l’école d’emblée intéresse. 1965 : une année cruciale pour l’armée française qui doit à  la fois perdre ses effectifs et se transformer. Un général assez caricatural vient l’expliquer à  l’occasion de l’inauguration d’une piscine : on n’est plus au temps des baroudeurs mais au temps des techniciens. Ce sont précisément les anciens baroudeurs qui encadrent les élèves : des sous-officiers aigris, ayant mal vécu la fin des guerres coloniales. Ils se sentent au rebut : on peut trouver mieux pour éduquer des adolescents encore très idéalistes. Les élèves eux-mêmes deviennent désabusés car ils savent qu’ils ne marcheront pas sur les traces de leurs pères, pour la plupart militaires.

Le récit de souvenirs se focalise en cours de route sur une très belle histoire humaine. Le narrateur est confronté à  deux camarades complètement opposés. D’un côté un bizut comme lui, incorporé en rhéto, fils de colonel. Par son père il est programmé pour entrer à  Polytechnique : c’est le premier de classe, bosseur acharné, docile voire « fayot ». L’autre camarade, le Grand Crep’s est au contraire une tête brûlée, un rebelle, un chef de bande. C’est à  lui que se liera le narrateur, lui-même garçon sensible et réfléchi. Une amitié passionnée se noue entre eux…

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L’art de l’auteur est de faire intervenir avec une étonnante habileté des retours en arrière comme des anticipations sur le futur : il ne s’agit pas d’un récit linéaire sur une année scolaire mais d’une page de vie de personnages passionnants. Et ceux qui ont été adolescents dans ces années -là  retrouveront avec le plus grand bonheur toute la vie de cette époque.
Marie-Paule Dimet

La poésie, aventure intérieure.

La manifestation de Arts, Cultures et Foi, Ecoute et Voir du 23 au 25 novembre 2012, s’est ouverte par une rencontre en Poésie. Quatre poètes Geneviève Vidal, Marie-Ange Sebasti, Jean-Pierre Lemaire et Pascal Riou ont partagé avec public et lecteurs ce qui les animait dans leur écriture poétique. Nous en avons retenu que la poésie est une aventure intérieure, qui demande du temps et du travail.
Gilbert Brun a recueilli quelques unes de ces paroles si précieuses qui ont jalonné l’après-midi.
Marie-Paule Dimet

Quelques photos de Michel Vidal durant l’atelier poésie
vendredi 23 novembre

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La poésie dépose ses bateaux en papier sur des courants obscurs Jean-Pierre Lemaire

Le poème est fait pour une page, pour une voix, pour une oreille, pour une vision intérieure. Il est chant des profondeurs (Geneviève Vidal)

La poésie est la fille aînée du langage (Yves Bonnefoy)

L’expérience poétique se trouve au carrefour des altérités. (Geneviève Vidal)

Le sens d’un lieu nous est donné par les êtres qui l’habitent (Pascal Riou)

Le monde nous est redonné par la poésie dans son épaisseur, et lesté de la durée pour habiter le temps (P. Riou)

La poésie est ce qui nous invite à  faire un pas de côté. Elle est la réponse à  une demande muette. Le poète entend cette demande muette pour essayer de lui donner la parole. (JPLemaire)

Recherche de la justesse. Si cela chante bien, cela est un bien dire, une bénédiction. Il y a un rapport entre éthique et esthétique, justice et justesse.
La poésie essaie de trouver l’accord. Un accord entre des présences, un accord qu’il faut continuer à  chercher
. (JPLemaire)

La dimension d’exode, d’exil, de passage de frontières, de recherche de notre vrai lieu (P. Riou)

Le réel est toujours cette surprise qui défait nos prises. Il est toujours ce qu’on n’attendait pas.
Les choses viennent d’un travail intérieur, pas d’un vouloir dire
. Pascal Riou

A lire

Venise février et Haute plage
de Marie-Ange Sebasti
Chez Jacques André Editeur

Tombouctou, livre et sable
et
Le Nombre de la Lumière
de Geneviève Vidal
Chez Jacques André Editeur

Comme en un jour
et
Le Jardin dispersé
de Pascal Riou
Chez Cheyne Editeur

Figure humaine (gallimard)
et
Marcher dans la neige (Bayard)
de Jean-Pierre Lemaire

Un livre, un témoin.

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Prochaine rencontre littéraire à  Saint-Bonaventure
le 28 novembre 2012 à  18 heures 30.

On présentera « La Profession de Foi du Vicaire savoyard »
de Jean-Jacques Rousseau.
dernier livre de « L’Emile ».

L’œuvre sera analysée par Rémi Mogenet, homme des lettres savoyard, membre de l’Académie Florimontane, auteur d’un livre : « Les écrivains en pays de Savoie »

Les lectures seront faites par un comédien, Ancien élève de l’ENSATT.

Le témoin sera Michel Quesnel, Ancien recteur de la Faculté catholique de Lyon.

Aujourd’hui, la Poésie

La poésie dépose
Ses bateaux en papier
Sur le courant obscur.
Elle joue à  l’écart
Sans troubler l’attente
Du Verbe en nos vies.

Jean-Pierre Lemaire

ACF a souhaité confier à  des poètes l’introduction
de ce colloque EcouT& Voir.
Geneviève Vidal nous donnera tout d’abord des clés
pour entrer dans la poésie actuelle.
Marie-Ange Sébasti nous engagera ensuite à  la rencontre de cette poésie avec Jean-Pierre Lemaire et Pascal Riou.
Nos quatre poètes sont les auteurs de plusieurs recueils.

Inscriptions à  la Maison diocésaine 6 avenue Adolphe Max Lyon 5ème ou par courrier à  la même adresse. en copiant le bulletin d’inscription ci-dessous

Bulletin_d_inscription-5.pdf

Chaux Vive de Xavier Patier

Xavier Patier, l’auteur de « Chaux Vive » est un écrivain que je suis depuis longtemps. Il écrit des romans courts mais très percutants : impossible de les oublier. Une écriture fluide, des phrases lapidaires que j’apprécie particulièrement.

 »
Chaux Vive » est dans la lignée.

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L‘histoire est, nous dit-on, inspirée d’un fait-divers très connu mais de façon suffisamment libre pour qu’on y retrouve en fait plusieurs affaires du même genre.
Un livre court mais qui pose beaucoup de questions !
Le personnage principal est le narrateur. Pascal est un étudiant modèle en archéologie à  Bordeaux issu d’un milieu bourgeois-rural-désargenté donc aux antipodes du « bobo ». Dans une présentation de son livre, Xavier Patier dit de Bordeaux que c’est le personnage principal de son livre car c’est « un écrin à  fait-divers ». Pascal est donc un étudiant pauvre, sérieux et religieux. Parfaitement décalé, surtout en 1990, année dans laquelle se situe l’action. Son destin bascule quand il croise à  la Fac un autre étudiant, beaucoup plus âgé car il est marié avec une famille, flambeur et flamboyant. Xavier va suivre Aubin, se laissant déstabiliser et on comprend que ce sera pour le pire, même si on ne peut deviner quelle forme prendra le pire.
Ce Pascal m’a beaucoup intriguée : c’est le personnage le plus sympathique de l’histoire, fin, intelligent, cultivé, sensible… Que veut montrer Xavier Patier ? Que cela rend vulnérable et prédispose à  être victime de prédateurs ?
Si vous le lisez, faites-moi part de vos impressions.

Marie-Paule Dimet

La mer intérieure, entre les îles

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J‘ai découvert Chantal Danjou avec Les amants de glaise (2009), ce court récit,-je le qualifierais volontiers de poème en prose-, m’avaient impressionnée, exprimant avec une intense sobriété une relation amoureuse entre plénitude et effacement, en correspondance avec le paysage catalan.

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Et maintenant Mer intérieure , nous y retrouvons la forme du bref poème en prose, découpé en courtes phrases, quelquefois réduites à  un mot. Graphisme acéré, nerveux. Avec des audaces formelles, telle :  » A-bout sanguinolent-M-sperme-Our-anus en œil de mouette » .
Voici le texte liminaire : «Réalité perdue et ces îles qui courent à  l’infini du trait. » Mer intérieure évoque Mare nostrum, la Méditerranée, l’Algérie de l’enfance. L’écriture peut-elle redonner le perdu ?
Nous ne sommes pas dans le registre de la narration, mais plutôt dans celui de la description d’un réel zébré de sensations et d’images, un réel de haute intensité.
Paysages à  l’interface de la géographie et du mental, en référence parfois avec des tableaux (Egon Schiele, Chagall).
Corps-paysages, avec la crudité du sexuel et de l’organique.
Crudité, cruauté : «Le sexe. Le plus âgé du corps Fesses comme nuages et feux Viscères chatoyantes boivent leur cadavre. » (p. 20)
Présence très physique du désir.
A deux reprises, image-choc du viol :
«Ne pas voir, être vu. Violé. » (p.31)
« La couleur du ciel tuméfie. Le toit viole. » (p. 58)

J’ai interrogé l’auteure à  ce sujet, voici sa réponse : «Violé vient à  la suite d’une déclinaison de voir dans un sens de plus en plus passif. Je dirais que j’ai voulu noter là  un extrême du regard, celui qui fouille une intimité. Qui voit jusqu’au fond, jusqu’aux entrailles. Dans le même ordre d’idée s’inscrit le toit viole parce que d’un toit il est possible de plonger dans l’intérieur des maisons, de scruter. C’est aussi dénoncer pour une part ce que je ressens parfois comme l’ingérence du public dans le privé. »
Comme dans Les amants de glaise, présence de la nature du Sud, âpre, colorée, liquide.
«Devant. Routes, horizon et la mer et la grande colline. Le pin » (p.83)
L’orchidée, l’herbe, l’écume, la grenouille, le serpent, les guêpes
qui sont, d’après l’auteure autant «d’éléments symboliques et complexes Une disponibilité à  l’éphémère. »
Nature mêlée de rêve :
«Vigne inondée. Ce serait Rizière. » (p.77)
Nature non démêlée du corps de l’amour
« Et sexe rempli de neige où traverser le champ du noir » (p.51)
On peut lire ce livre comme un voyage, avec ses 5 parties : Méduse , Gris, Fleuret, Immobilités, Rizière. La 4ème partie, Les immobilités, m’apparaît comme le sommet de l’ouvrage, « une sorte d’aboutissement du voyage » , dit Chantal Danjou.
« Cet éblouissement ! Un dieu insoutenable. Réalité de l’amour dans le soleil qui aveugle. « (p.57)
« L’immobilité après la joie. L’amour ramène aux montagnes. » (p.61)
D’ailleurs, cette partie se clôt avec trois textes sur Tipasa, bouclant le voyage sur un lieu d’enfance :
« D’autres étoiles sur la mer. L’eau de pleine lumière. » (p. 68)
Il me semble que Chantal Danjou est une auteure tout à  la fois inclassable et incontournable, son ouvrage nous invite à  un univers que l’on n’oublie pas.

La mer intérieure, entre les îles
Mémoire vivante mai 2012
Dessins de Hamid Tibouchi

Geneviève VIDAL pour ACF

En savoir plus :
[->http://www.editionsmemoirevivante.fr/]

Rencontre littéraire de Saint-Bonaventure

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A l’église Saint-Bonaventure

Première rencontre littéraire à  l’église Saint Bonaventure sur le thème :
« Un livre, un témoin ».

Le 15 octobre 2012 à  18 heures 30

nous présenterons le livre de Matthieu Belezi

« C’était notre terre »avec pour témoin une Française d’Algérie.

Lectures par Thierry Pariente directeur de l’ENSATT.