proposé par l’Ensemble Boréades
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« L’affrontement »
au Théâtre Tête d’Or
Un affrontement plein d’humour entre Tim Farley, un vieux prêtre attaché à ses principes, et Mark Dolson, un jeune séminariste. Il s’agit d’un voyage initiatique pour Mark Dolson et d’un retour aux sources pour Tim Farley, son mentor. Les spectateurs deviennent les témoins d’un affrontement de plus en plus complice.
critique de Bruno Bouvet dans «La Croix »
[->http://www.la-croix.com/Culture/Theatre/Theatre-L-Affrontement-pretre-et-seminariste-a-hauteur-d-hommes-2013-07-02-981162]
contact
http://www.theatretetedor.com/
Musiques sacrées à l’Auditorium de Lyon
Cette soirée aura un aspect symbolique, puisqu’elle réunira sur une même scène artistes juifs, chrétiens et musulmans, qui célébreront à leur manière le dialogue et l’échange interculturel. Les derviches tourneurs de Konya nous plongeront dans la mystique soufie, le cantor Élie Elbaz nous entraînera dans la tradition séfarade, tandis que le Choeur mixte de la primatiale Saint-Jean proposera un magnifique programme choral accompagné au grand orgue de l’Auditorium.
Louis Lewandowski Psaume 46 «Gott ist uns Zuflucht und Stà¤rke » — 3 min
Felix Mendelssohn Bartholdy Hymne «Hà¶r mein Bitten » — 8 min
Marcel Godard Le Cantique de saint François — 4 min
Marcel Godard Psaume 150 «La Cantoria de Luca della Robbia » — 7 min
fKonya Tà¼rk Tasavvuf Mà¼ziÄŸi TopluluÄŸu
Chœur mixte de la primatiale de Lyon, choeur
Sophie Lou, soprano
N N, basse
Octavian Saunier, orgue
Jean-François Duchamp, direction
Cantor Elie-Elbaz
Groupe de musique séfarade de Paris
[->http://www.auditorium-lyon.com/Saison-2014-2015/Musiques-sacrees]
Résistance naturelle
de Jonathan Nossiter
Italie, 2014, 1h25
Sortie en France le 18 juin 2014.
documentaire
En Italie, quelques viticulteurs préfèrent travailler la terre et le vin comme ils leur chantent, plutôt que de se plier aux réglementations qui protègent plus les industries agro-alimentaires, que la qualité des produits.
Le film s’ouvre par une vue de La Chute d’Icare, tableau de Pierre Brueghel, célèbre par toutes les interprétations qu’on peut en faire. Le réalisateur Jonathan Nossiter ne donne pas d’explication mais le fait qu’Icare, personnage rêveur et inventif, tente de tutoyer les nuages dans l’indifférence générale, peut être une piste de lecture. A moins que ce ne soit le foisonnement de détails et de récits qui se côtoient dans cette peinture, comme dans le documentaire…
Résistance naturelle est une belle journée à la campagne, une joyeuse conversation autour d’un bon repas et des vins étonnants. Les convives sont des viticulteurs italiens refusant l’appellation d’AOC qui ne leur permet pas de faire le vin qu’ils veulent. C’est à dire des vins naturels, sans apport de sucre ou souffre, sans pesticide. Des vins qui ne se construisent pas « à la cave » mais qui sont issus de grappes pas toujours conformes. Les convives sont Stefano Bellotti, Elena et Anna Pantaleoni, Corrado Dottori, Giovanna Tiezzi. Ce sont des artisans soucieux de ne pas épuiser la terre qu’ils travaillent, attentionnés à l’ensemble de l’écosystème dans lequel ils vivent. Avec eux, Gian Luca Farinelli, directeur de la cinémathèque de Bologne, connue pour la restauration des films du patrimoine.
Le charme de ce film, au-delà d’une salutaire prise de position en faveur d’un plus grand respect des richesses de la terre et du consommateur, c’est la liberté avec laquelle Jonathan Nossiter construit son film. Il s’attarde sur des détails n’ayant, en apparence, rien à voir avec le sujet. Il filme un groupe d’enfants pataugeant autour d’une flaque de boue, un chien dans la cour de la ferme. Il nous fait profiter du spectacle d’un coucher de soleil dans les douces ondulations de la campagne toscane. Sa caméra sautille d’un visage à l’autre, dégringole un escalier, joue à cache-cache avec les verres de vin qui encombrent la table. Par moment encore, le documentaire s’interrompt pour des extraits d’autres films, célèbres ou non : Comizi d’amore de Pasolini, Max mon amour d’Oshima, Rome ville ouverte de Rossellini, Au Hasard Balthazar de Bresson, La Ruée vers l’or de Chaplin ou quelques extraits d’actualité. Pour le réalisateur, qui est aussi le monteur du film, c’est prendre acte « d’une joyeuse liberté de cinéaste qui m’a donné envie d’aller plus loin dans ces échanges entre deux mondes ».
A défaut de goûter le vin dont il est tant question dans ce documentaire, on goûte à la liberté de ces artisans, amoureux de leur travail, capables de renifler une motte de terre pour s’assurer qu’elle n’est pas malade, de batailler pour restaurer un film, de prendre sa caméra pour filmer les battements du monde, sans se soucier de rentabilité. On sent la joie de créer sans détruire, on participe à cette célébration de la nature dans toute sa splendeur. Bien qu’il n’en soit pas question ouvertement, Résistance naturelle parle aussi de ce que nous allons transmettre aux générations suivantes, cinéastes, parents ou agriculteurs.
Dialogues en humanité
Contrairement à toutes les autres questions, la question humaine ne dispose d’aucun expert !
Elle est l’affaire de tous et de chacun, une affaire
d’expérience de vie, de sensibilité, de conscience.
Au coeur de Lyon, ville humaniste, les Dialogues en humanité, sont une occasion inédite de s’interroger de façon constructive et ouverte sur les liens entre l’humain, le bien vivre, l’écologie, la citoyenneté active, une autre façon d’échanger, l’engagement des jeunes, ou encore l’art sous toutes ses formes
Sous l’arbre à palabres du Parc de la Tête d’Or de Lyon, dans une atmosphère internationale et conviviale, les Dialogues en humanité proposent des activités dont le fil rouge est la rencontre, le dialogue, le ressenti et le « faire ensemble ».
Chacun pourra ainsi rencontrer et échanger avec d’autres citoyens du monde connus ou inconnus : scientifiques, artistes,philosophes, entrepreneurs, acteurs politiques et associatifs, représentants des principales traditions spirituelles du monde entier, tous les citoyens-passeurs d’humanité, témoins de vie, dans une ambiance décontractée et festive.
Et parce que l’humain ne se résume pas à la parole et à la réflexion, ces trois jours se vivront en musique, spectacles, repas partagé…
Les principes
Règle n°1 : simplicité
Règle n°2 : liberté de propos
Règle n°3 : écoute bienveillante et respect
Règle n°4 : égalité de tous devant la question humaine
Ateliers
Pour qui ?
Les Dialogues s’adressent à tous sans exception:
enfants, adultes, parents, artistes, militants associatifs, chefs d’entreprises, citoyens du monde…
L’accès est gratuit et sans inscription.
Au Parc de la Tête d’Or (Lyon 6ème), entre la Porte des Enfants du Rhône et la Roseraie, dans l’herbe, sous les arbres…
Comme un hommage à l’Afrique, berceau de l’humanité, et à ses arbres à palabres !
Et en cas d’intempéries, nous serons accueillis à quelques pas de là , au Centre des Congrès (Cité Internationale).
en discernant le meilleur des traditions et le meilleur de la modernité, en remobilisant les sagesses, en les croisant avec une plate-forme collaborative d’actions car, pour éviter la fragmentation, nous sommes invités à tisser des liens, à relier comme lors de la construction en 2008 de la Nuée, maison des indiens kogis réalisée dans le Parc de la Tête d’Or.
Les Dialogues en humanité sont nés en 2002, lors du Sommet Mondial de Johannesburg.
Ils sont le fruit de la rencontre entre Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon et Président du Grand Lyon, Patrick Viveret, philosophe, auteur de « Pourquoi ça ne va pas plus mal » et conseiller-maître à la Cour des Comptes, et Geneviève Ancel, chargée du développement durable puis de la coordination des Dialogues en humanité au Grand Lyon et à la Ville de Lyon.
La première rencontre de 3 jours s’est tenue en juin 2003 avec la participation de Stéphane Hessel, Henryane de Chaponay et 80 invités issus de tous les continents et de tous les milieux.
Cette démarche s’inscrit dans la tradition humaniste de Lyon avec une ambition : poser la question humaine comme question politique
- Un forum mondial sur la question humaine
Les Dialogues en humanité s’ancrent à Lyon avec plusieurs territoires proches qui se saisissent de la démarche comme La Duchère et Villeurbanne ou le Grand Roanne. Les Dialogues se diffusent depuis plusieurs années à Bangalore, Berlin, Rabat, Fez, Addis Abeba, Salvador de Bahia, Iguazu, Terra Mirim, Abou Gosh, Paris-Défistival au Champ de Mars, Hammamet, Tunis, Rio de Janeiro, à Porto Novo au Bénin, des projets à Pondichery, Londres et Barcelone, Dakar, ainsi qu’à Tombouctou, voire en Syrie un jour !
Les Dialogues en humanité « Akademie unter den Bà¤umen » de Berlin à la Fondation Genshagen de 2010 nous invitent à imaginer une grande fête fraternelle à partir de 2014 (Cent ans après la guerre fratricide et mondiale de 1914/1918) à Berlin, Lyon, Sarajevo, Varsovie, en Europe et dans le monde.
Dialogues en humanité s’inscrit ainsi pleinement dans une logique de mouvement et non de simple événement.
La plupart des problèmes auxquels l’humanité est confrontée vient d’elle-même. .
Face aux démesures qui sont à la racine des grandes crises actuelles : écologique, financière, économique, civilisationnelle – voir les précédentes éditions des Dialogues en humanité – comment retrouver la mesure au coeur de l’émergence d’une politique et d’une économie du mieux-être ? Il s’agit de défendre l’humanité contre sa propre barbarie intérieure. Chacun est invité à explorer les fondamentaux que sont notre rapport à l’eau, la terre, l’air, le vivant. A considérer l’autre non comme un ennemi mais comme une richesse.
Les ateliers d’intelligence sensible exploreront les différentes facettes de ces quatre rapports fondamentaux dans leurs dimensions personnelles et collectives.
Par exemple la question de la qualité de l’air n’est pas seulement écologique et économique – le protocole de Kyoto a bel et bien été instauré, obligeant à mutualiser les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre – elle est aussi anthropologique, puisqu’elle renvoie au souffle et à la qualité de la respiration, elle interroge dès lors le halètement qui caractérise nos sociétés prises dans la logique de la vitesse et de l’urgence. Elle est l’une des causes majeures de mal-être à cause du stress qu’elle engendre (selon l’Organisation Mondiale de la Santé, les coûts pour résoudre ces problèmes sont colossaux).
Notre civilisation actuelle « se dirige tout droit vers un effondrement imminent ». Mais « l’effondrement peut être évité et la population peut atteindre l’équilibre si le prélèvement des ressoures naturelles est réduit à un niveau soutenable, et si les ressources sont distribuées de façon raisonnablement équitable » selon les scientifiques de la NASA ! (in Human and Nature Dynamics, modeling Inequality and Use of Resources in the Collapse or Sustainability of Societies,
US – Centre national de synthèse socio-environnementale 2014)
Les agoras chercheront à croiser les différentes approches et à construire des désaccords aussi féconds que possible. Elles seront l’occasion d’aborder les conditions d’une économie de l’être plus que de l’avoir et de politiques des temps de vie depuis l’accompagnement de la naissance jusqu’à celui de la mort, le changement du rapport au travail lié à la mutation informationnelle. Une invitation à accompagner notre prise de conscience et l’urgence de la métamorphose.
Témoignages
11h > 12h Le temps du lancement
Présentation intergénérationelle et interculturelle de la journée, en « Osons la métamorphose ! » « Pour réussir le 21ème siècle, construisons des alternatives à la peur, à la violence et à la guerre ! »
12h › 13h30 Rencontres avec tous les participants. Découverte de la gastronomie du monde et Pique-nique libre et improvisé
13h30 lencement des parcours du jour 14h00 › 16h00 Le temps de la formation au discernement
Au travers des ateliers du sensible, artistiques, comportementaux, ludiques, proposés par de multiples associations et les artistes, amorçons la réflexion par le sensible.
16h00 › 18h00 Le temps de la palabre
Trois scènes d’agoras seront les lieux de l’échange. Autour des «passeurs d’humanité » du monde entier (Brésil, Inde, Népal, Europe, Maroc,Tunisie, Algérie, Bénin, Mali, Ethiopie, Sénégal, Cameroun, RDC, Centrafrique, Chine, Japon, Australie, Canada, ) couvrant un champ particulier de la question humaine (sciences, arts, spiritualités, philosophie, politique au sens large), chacun sera invité à venir nourrir, à partir de son expérience personnelle, un débat touchant une problématique humaine essentielle. Autour de l’arbre, à l’africaine, sera décliné un thème précis, en lien avec le thème global de la journée.
18h00 › 19h00 Le retour à des rencontres plus intimes avec des témoins de vie emblématiques permettra aux participants de proposer des pistes d’actions concrètes et des coopérations possibles sur les défis du jour.
En soirée :Pique-nique improvisé et découverte gustative à partir des produits locaux, et autant que possible bio et équitables.
Le temps de la fête de 19h à 22h :
Concerts, théâtre, danses, projections, animations, étonnements, découvertes…
En savoir plus :
[->http://dialoguesenhumanite.org/]
Requiem de Verdi à Saint Bonaventure
L’ensemble 7ème sens dirigé par Jean-Philippe DUBOT propose le réquiem de Verdi
Saint-Bonaventure 7 place des Cordeliers, Lyon 2
Durée : 1h20 environ
1873 : la mort de son ami le poète Manzoni ébranle Verdi. Il compose alors en sa mémoire une messe de requiem.
Pièce religieuse ou pièce théâtrale ? Le requiem de Verdi est avant tout l’œuvre d’un homme, qui ne s’adresse ni à Dieu ni aux défunts mais bel et bien aux vivants. Cette œuvre à la beauté incomparable est extraordinairement construite, toujours humaine et chaleureuse, d’une variété inépuisable de tons et de climats.
Verdi nous offre une œuvre monumentale, une vision passionnée et passionnante de la mort et de l’au-delà : certainement la plus grande pièce sacrée romantique.
La Nuit des Psaumes de Paul Claudel
Dans la nuit du samedi 12 au dimanche 13 juillet de 22h à 7h30
Un homme qui vit, clame, interprète les psaumes. Et l’on passe ainsi du désespoir à la louange qui emporte avec elle toute la création. Quel est le sens de toute cette souffrance ? Peu-à -peu les paroles prennent forme et ouvrent un chemin vers la vie. La parole transforme de l’intérieur celui qui l’énonce, lui révèle une vie possible. Un voyage dans la beauté de la langue, de la pensée accrochant la pensée, et tirant.
Paul Claudel, Psaumes
- Mise en scène et interprétation Stéphane Daclon
- Adaptation et direction artistique Pascal David, op
- Musique composée et interprétée par Etienne Hendrickx, David Cabannes, Ruth Matarasso, Nathanaël Rigo, Esteri Rémond
- Production et diffusion Espace Mesa
Spectacle, hébergement et petit déjeuner : 50€ – Dîner (buffet froid) à 20h30 : 10€
Possibilité de dormir sur place le dimanche matin – Sur réservation / spectacle.psaumes@gmail.com
Pour plus d’informations, consultez le site : www.espacemesa.sitew.fr
Bird People
de Pascale Ferran
France, 2013, 2h07
Festival de Cannes 2014, sélection Un Certain Regard
Sortie en France le 4 juin 2014.
avec Anaïs Demoustier, Josh Charles.
Mélangeant plusieurs genres de cinéma, et ayant pour décor un aéroport international, un film sur la solitude contemporaine, où les envolées sont magiques.
à‡a commence comme un documentaire, dans les transports en commun parisiens. La caméra passe d’un passager à l’autre sans qu’on reconnaisse un acteur, sans intention de récit. Avec une grande liberté, comme on n’a plus l’habitude de voir depuis que les réglementations sur le droit à l’image empêchent les photographes et les réalisateurs de saisir le quotidien, la vraie vie. En prenant le métro et le RER, on arrive à cet aéroport international que tous les Français appellent Roissy alors que les étrangers le connaissent sous le nom de Charles de Gaulle…
Juste au moment où on se sent un peu désorienté de ne pas être dans une fiction, le ton du film change et nous voici dans le chapitre Gary. Un Américain au visage doux, d’une quarantaine d’années, venu pour une réunion. Quelques heures avant de reprendre l’avion suivant pour une autre réunion dans un autre pays, il décide de rester. A l’hôtel, dans ce pays-là , dans cet instant-là . Le chapitre suivant est celui d’Audrey, et là encore, le ton du film change. Audrey est une étudiante qui a abandonné la fac et fait des ménages dans un grand hôtel de l’aéroport. Elle n’a pas de vrai projet, pas d’amoureux, très peu de vie sociale. Mais une nuit, comme Cendrillon, elle va vivre des moments magiques et irréels.
Pascale Ferran revendique le côté hybride de ce film, tour à tour documentaire, fiction et conte de fées, où les solitudes des personnages et des passants se croisent sans se rencontrer. A l’image du trafic incessant des avions, qui décollent et atterrissent sans jamais se toucher. Comme de gros insectes métalliques, ils suivent les lumières de la piste. Gary refuse un jour de rester « sur la piste », Audrey un soir « s’envolera » pour découvrir le monde autrement.
Mélange de genres, le film effleure sans les briser les mystères du monde actuel, sachant reconnaître la poésie d’un artiste peintre, la fureur croisée dans un wagon de métro, la pudeur d’un homme qui dort dans sa voiture, l’indifférence de ceux qui ne disent pas bonjour, le rire d’une collègue. Tout est réel, tout est mise en scène. A l’image de la dernière scène, comme au cinéma, une poignée de mains spontanée, souriante, où rien n’est figé, où le spectateur pense que tout est possible.
Comme pour son précédent long-métrage, Lady Chatterley (2006), Pascale Ferran a travaillé avec le chef opérateur Julien Hirsh. Cet artisan de la lumière est aussi à l’aise dans la fiction en costume que dans le pseudo-documentaire. Il sait rendre magique une nuit à l’aéroport, terrifiant un couloir d’hôtel, espiègle l’œil d’un moineau. Très bien interprétés par Anaïs Demoustier et Josh Charles, Bird People est un film aussi déroutant que charmant.
Black Coal, Ours d’or à la Berlinale 2014
de Diao Yina
Chine, 2013, 1h46
Berlinale 2014, Ours d’or du meilleur film et ours d’argent du meilleur acteur pour Fan Liao.
Sortie en France le 11 juin 2014.
avec Fan liao, Gwei Lun-Mei, Xuebing Wang.
« Charbon noir, glace mince » : c’est bien l’esthétique qui distingue et recommande ce film.
En 1999, un corps est retrouvé dispersé aux quatre coins de la Mandchourie. L’inspecteur Zhang mène l’enquête, mais doit rapidement abandonner après avoir été blessé lors de l’interpellation des suspects. Cinq ans plus tard, deux nouveaux meurtres sont commis dans la région, tous deux liés à l’épouse de la première victime. Devenu agent de sécurité, Zhang décide de reprendre du service. Son enquête l’amène à se rapprocher dangereusement de la mystérieuse jeune femme.
La scène d’ouverture scotche d’emblée le spectateur à son fauteuil : dans une usine, la caméra suit le parcours du charbon qui devient l’objet d’une macabre découverte. Le réalisateur — également scénariste du film — se réfère à la célèbre scène inaugurale de La soif du mal et exprime aussi son admiration pour Le troisième homme. Il choisit en effet le style du film noir plus que celui du simple polar.
Et c’est bien l’esthétique qui distingue et recommande ce film. Le titre d’origine en mandarin évoquait « Feux d’artifice en plein jour » retenant la remarquable scène finale mais l’intitulé du film en France « Charbon noir, glace mince » est bien évocateur de l’ambiance dans laquelle se noue cette intrigue : dans une petite ville industrielle du Nord de la Chine, la mine tient une place centrale et le premier crime se situe dans la touffeur de l’été. Mais ensuite le froid joue aussi un rôle important, durcissant la vie quotidienne et enveloppant les forfaits dans un mystère glacé. La longue séquence de poursuite à la patinoire puis dans la campagne gelée se clôt en une élégante ellipse. Car c’est un mérite aussi de ce film de ne pas se complaire dans la violence : elle est toujours habilement distanciée par l’espace ou par le temps.
Cinq ans séparent les deux volets de cette histoire qui se déroule selon une mise en scène brillante : que représentent cinq années à l’aune de la Chine millénaire ? Pas grand-chose, répond ce film où l’atmosphère morose d’une région déshéritée perdure comme la déprime d’un flic sans illusions. Quant à la femme énigmatique qui connaît seule la vérité, sa fragilité renouvelle complètement la figure de la femme fatale.
Michèle Debidour
« Paroles aux habitants »
« Paroles aux habitants »
au Couvent de la Tourette
jusqu’au 31 juillet 2014
L’exposition sonore sera présentée jusqu’au 31 juillet avant de circuler sur les 4 autres sites des Utopies Réalisées.
Musée Urbain Tony Garnier, Lyon / Gratte-Ciel, Villeurbanne / Cité des Etoiles, Givors / Site Le Corbusier, Firminy
http://www.utopies-realisees.com/
Venez vous prendre en photo dans le Mémomaton et raconter votre propre expérience du Couvent !
Comment vit-on aujourd’hui dans un patrimoine issu des grandes
utopies du XXe siècle ?
Placer l’homme au coeur du projet architectural et urbain, telle était
l’ambition commune aux 5 sites « Utopies Réalisées ». Des maires et des architectes ont partagé une conviction et bâti des projets. La conviction qu’une architecture et un urbanisme modernes pouvaient contribuer à un monde meilleur. Des projets pour améliorer les conditions de vie dramatiques des habitants à l’époque, en leur apportant du confort mais aussi de la dignité et une certaine élévation personnelle.
Outre leurs qualités architecturales, ces sites présentent la particularité d’être des patrimoines vivants et habités. L’exposition Utopies Réalisées – Parole aux habitants propose de découvrir les liens singuliers qui unissent les habitants à leur lieu de vie. Elle immerge le visiteur dans un kaléidoscope sonore qui place visions d’architectes et témoignages d’habitants en « face à face ».
Ces témoignages « in situ » permettent de mieux comprendre la vie des habitants de ces sites au quotidien, mais aussi de mieux ressentir comment ils les perçoivent, les pratiquent, ou se les approprient. Une mise en perspective des utopies d’hier qui ouvre la réflexion sur des questions d’aujourd’hui.
Ouverture : du lundi au samedi de 14h à 18h – Contact : 04 72 19 10 90
www.couventdelatourette.fr –