César Allan, auteur, compositeur et interprète donnera quelques clés pour mieux comprendre cette musique chaleureuse et envoûtante, mercredi 21 septembre à 18 h 30
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La Guerre est déclarée
de Valérie Donzelli
France, 1h40, 2010.
Festival de Cannes 2011, Semaine de la critique.
Sortie en France le 31 août 2011.
avec Valérie Donzelli et Jérémie Elkaim.
Un couple face à la maladie de son enfant : un film dynamique, optimiste sans naïveté, qui raconte d’abord une formidable histoire d’amour.
Une histoire dramatique – le cancer chez un bébé – est un sujet de film à lui tout seul. Quand en plus elle est vraie et autobiographique, comment faire du cinéma, malgré tout ? La réalisatrice et actrice Valérie Donzelli, et son compagnon Jérémie Elkaim, ont vécu des années aussi longues que difficiles en accompagnant leur fils. Parcours du combattant, où il faut résister, affuter ses parades, trouver des armes pour répliquer, ne pas sombrer face au désastre. Parfois la maladie gagne du terrain, parfois on sent la victoire toute proche. Le vocabulaire est militaire : le couple entre en guerre lorsque le cancer se déclare.
Plus que l’histoire d’un enfant malade, La Guerre est déclarée raconte l’histoire d’amour qui a donné naissance à cet enfant et qui a nourri les parents pendant ces années de lutte. Plutôt que de nous apitoyer, la réalisatrice garde jusqu’au bout la volonté de faire des images dynamiques et donne une incroyable vitalité à chaque scène. N’hésitant à faire de l’humour, à donner de la légèreté à ses personnages et à introduire quelques passages en chanson dans ce récit d’une longue et douloureuse bataille.
On peut juste regretter que Valérie Donzelli se soit parfois égarée dans son récit, à trop vouloir tout dire et que la fin du film ne soit pas aussi équilibrée que le début. Dès que la réalité reprend le dessus, le film perd en intensité et en créativité. La Guerre est déclarée est cependant un joli moment de cinéma et une belle leçon de vie.
Le GROUPE VOCAL OCTAVIUM à la crypte de Fourvière
Le groupe vocal Octavium interprètera le dimanche 25 septembre 2011 à 19h à la crypte de Fourviere , Carmina Burana de Carl Orff (version pour deux pianos,
percussions, chœurs et solistes).
8ème Biennale d’Art Sacré Actuel
Sur le thème du « Souffle », le 8ème Biennale d’Art Sacré Actuel (BASA) se déroulera jusqu’ au 17 décembre à la galerie Confluences Polycarpe.
Cette année, trois autres lieux d’exposition l’Ecole LA MACHE, le Centre Culturel de Brignais et l’Eglise Saint Maurice à Lyon accueilleront une trentaine d’œuvres inédites. différentes de celles exposées à Confluences Polycarpe.
Concert sous le péristyle
Découvrir des musiciens de la région pour un concert de jazz, c’est ce que propose l’Opéra de Lyon
Tu m’en liras tant !
Drôles, poétiques, un univers, un acteur, à découvrir le samedi 27 août à 18 heures
Mesure pour Mesure de W. Shakespeare
La Troupe du Levant, de retour du Festival Off d’Avignon propose le recueil « Mesure pour Mesure de William Shakespeare
This Must be the Place, prix oecuménique à Cannes
de Paolo Sorrentino
Italie/France/Irlande, 1h58, 2011.
Festival de Cannes 2011, prix du jury oecuménique
Sortie en France le 24 août 2011.
avec Sean Penn, Frances Mc Dormand, Eve Hewson, David Byrne
Un homme immobilisé dans son passé entreprend un itinéraire singulier à travers un monde en plein devenir. Ce film célèbre à la fois la difficulté de vivre et le bonheur d’y parvenir à plusieurs.
Le visage de Sean Penn, grimé, hirsute et triste, provoque un vague malaise teinté de fascination. Le célèbre acteur américain interprète Cheyenne, chanteur de rock, autrefois célèbre et adulé, aujourd’hui pathétique souvenir d’une gloire passée. Vivant dans une léthargie que l’aisance matérielle ne perturbe pas, la mort de son père va l’obliger à voyager. Ce déplacement géographique sera aussi un déplacement à l’intérieur de soi.
Dans son précédent film, Il Divo en 2008, le réalisateur italien Paolo Sorrentino traitait la question du pouvoir comme un opéra rock. This must be the place est le titre d’une chanson du groupe rock Talking Heads et de son créateur David Byrne. Elle sert de fil rouge au personnage de Cheyenne, parti à la recherche d’un ancien nazi, de son père, d’une raison de vivre. Cette quête de soi, sur fond d’Holocauste et de modernité, traversée par l’immensité des paysages américains, est le moteur du film pour le cinéaste : « En ce qui me concerne, chaque film est une traque acharnée vers l’inconnu et le mystère. Pas tant pour trouver la réponse que pour garder vivante la question ».
Bien sûr, on est fasciné par l’interprétation de Seann Penn qui incarne totalement cet homme, fantôme de sa propre vie. Tous ses gestes se font au ralenti, il marche comme un vieillard, parle comme un jouet à ressort déréglé et la tristesse de son regard est poignante. Maquillé de façon outrancière, sans doute pour qu’on ne le regarde pas, Cheyenne s’ennuie dans sa propre vie. De quoi a t-il honte ? Seann Penn trouve ce qu’il faut d’outrance et d’incarnation pour mettre de la fiction, et donc de la distance dans ce personnage, et par là même, le rendre crédible.
Face à ce pantin triste, les autres personnages, même les plus insignifiants, sont des rencontres uniques. Les proches de Cheyenne sont d’une émouvante gentillesse et d’une tolérance si sincère qu’elles nous éclaboussent directement : qui sommes nous pour juger si hâtivement et avec si peu de compassion ? L’attention portée par le réalisateur à tous les personnages, et son talent, lui permettent de les faire tous exister dans une étonnante humanité. Que ce soit la femme pompier à l’enthousiasme et à la patience infaillibles, l’homme d’affaire pathétique dans son désir de vivre, la punkette aux allures de chien fidèle, le chien à collerette, l’inventeur de la valise à roulettes, le soupirant timide ou les clients des cafés et des stations essence, tous nous renvoient à nos peurs, nos réticences, nos jugements hâtifs.
Pour Paolo Sorrentino : « le thème central du film, modestement, c’est l’absence – forcément accompagnée de la présence – d’une relation entre un père et son fils ». L’absence est mise en scène par le vide des espaces habités et l’immensité des lieux parcourus. La présence est celle d’une mélancolie constante, accompagnée par la beauté de tous les plans. Luca Bigazzi signe les images de ce très beau film : paysages dorés de l’immensité américaine, mélancolie des banlieues irlandaises assoupies à l’ombre de gigantesques centres commerciaux, temples du commerce et de l’anonymat devenus, ironiquement, lieu de sociabilité des laissés pour compte de la société de consommation.
This must be the place est un film qui prend le temps d’installer ses personnages. Il laisse de l’espace au spectateur pour qu’il puise envisager plusieurs pistes et se poser des questions, au lieu de donner des réponses. L’humour et la mélancolie font bon ménage, à l’image du couple formé par le chanteur et sa femme. Très vite, Cheyenne nous intrigue et on le suit d’autant plus volontiers qu’on a tout le loisir d’imaginer plusieurs dénouements. Dans une brillante mise en scène Paolo Sorrentino nous tient en haleine jusqu’à la dernière image.
Prix œcuménique
Au Festival de Cannes 2011, le Jury œcuménique a décerné son prix à This must be the place, accompagné du commentaire suivant : « A travers Cheyenne, rockstar déchue et douloureuse, Paolo Sorrentino donne à suivre le voyage intérieur et l’odyssée d’un homme à la recherche de ses racines juives, de la maturité, de la réconciliation et de l’espérance. Drame classique d’une grande richesse et d’une esthétique recherchée, le film ouvre avec grâce des pistes de réflexion graves et profondes. »
Ce jury œcuménique 2011 était composé de Daniel Grivel (Suisse, président), Gianluca Arnone (Italie), Françoise Lods (France), Martin Bernal Alonso (Argentine), Mikaël Mogren (Suède) et Christiane Hofmann (France).
Magali Van Reeth
«Entre Ciel et Terre: la vision d’un peintre II »
Exposition de peintures, d’estampes et de livres de l’artiste Gilles Alféra, à la Chapelle Saint Cyprien à Anse
Impardonnables
d’André Téchiné
France, 1h51, 2011.
Festival de Cannes 2011, Quinzaine des réalisateurs.
Sortie en France le 17 août 2011.
avec André Dussolier, Carole Bouquet, Mélanie Thierry.
Comme souvent chez Téchiné, on reste perplexe devant une brillante mise en scène dont on a du mal à saisir le propos. Heureusement, Carole Bouquet est magnifique et suffit au plaisir du film !
Francis, la soixantaine encore fraîche, est un écrivain à succès en panne d’inspiration. Il cherche refuge à Venise. Il trouve Judith et l’amour, qui l’empêche vraiment d’écrire, mais lui permet d’élargir son cercle de relations, d’affiner la palette de ses sentiments et de compliquer un peu plus sa vie.
Impardonnables est inspiré d’un roman éponyme de Philippe Djian. André Téchiné en fait un film sur la confusion, et choisit le décor en parfaite adéquation avec le personnage principal, Venise. Francis est un homme vieillissant, qui se sent couler dans ses assises et part vivre dans une ville qui sombre lentement dans la lagune qui la porte depuis des siècles.
Le brouhaha de la ville surchargée de touristes fait écho aux nombreux personnages secondaires qui vont et viennent tout au long du film, parfois à peine entrevus. Les clichés romanesques ou esthétiques dont Venise est si friande, se retrouvent dans les clins d’œil au cinéma qu’André Téchiné pose ça et là . Le va et vient des personnages est accentué par les trajets en bateau qu’ils sont obligés de faire pour se déplacer d’île en île. Enfin, les dédales de Venise, qui permettent de si bien se perdre et de faire demi-tour quand on est dans une impasse, sont à l’unisson de la complexité sentimentale et familiale dans laquelle vit Francis.
Heureusement, face à ce chaos, il y a Judith. Agent immobilier à Venise, elle en connaît tous les pièges, comme elle sait reconnaître un faux tableau d’un vrai. Elle sait ce qu’elle veut, elle est droite, honnête, patiente pour parvenir à ses fins. Elle est interprétée par Carole Bouquet qui est simplement sublime Le couple qu’elle forme avec André Dussolier est un régal pour les cinéphiles !
Finalement, et à notre grande surprise, le film se termine sur une note optimiste. La confusion reste présente jusqu’au bout et nous gagne puisqu’on se demande encore ce qui est « impardonnable »