THÉO-PARCOURS Théo en ligne

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Pour faire de la théologie, à  votre rythme, en fonction de vos attentes, selon vos centres d’intérêts En validant un parcours, en vue d’une suite d’études, ou en auditeur libre La Faculté de théologie propose une nouveauté :

Théologie-art

Un ensemble de 5 cours pour goûter davantage la dimension artistique de la culture et la réintégrer dans sa portée théologique

Théologie de l’art (3 cours) : Le Visage, éclat du mystère divin ; Marie dans l’Église ; Les images de l’Église – par Mme Chantal Leroy.
 Découvrir à  travers la contemplation de l’image comment elle vise à  parler de Dieu.
Validation par un dossier.

Introduction à  la Bible – par le P. Bertrand Pinçon, Doyen de la Faculté.
 Parcourir les Écritures : comment elles ont été écrites, comment elles nous dévoilent le Dieu de Jésus-Christ

Histoire de l’Église – par le P. Daniel Moulinet.
 À travers la découverte soit de l’Église antique, soit du Concile Vatican II, entendre comment l’Église transmet le message
de la foi.

Un parcours sur 2 ans ou plus ; validation universitaire. Possibilité de poursuivre avec d’autres cours.

Renseignements : [->http://www.univ-catholyon.fr/ecoles-fac-instituts/faculte-de-theologie/theo-en-ligne/]

ou bien encore :
Vous souhaitez affiner votre projet ?

Un rendez-vous pédagogique pour faire le point sur votre projet ? Appelez le 04.72.32.51.40

Renseignez-vous dès à  présent, et inscrivez-vous avant mi-septembre. Début des cours : le 1er octobre 2013.

Le Congrès

d’Ari Folman

Etats-Unis/France, 2012, 2h00

Festival de Cannes 2013, Quinzaine des Réalisateurs.

Sortie en France le 3 juillet 2013.

avec Robin Wright, Harvey Keitel

Mélange de film d’animation, de science-fiction et de drame contemporain, le nouveau film d’Ari Folman pousse très loin la réflexion sur les mondes virtuels.

Comment vivrons-nous dans 50 ans ? Les écrivains et les cinéastes posent souvent cette question et scrutent les changements de nos sociétés actuelles pour y répondre. Autrefois, on imaginait des moyens de locomotion extraordinaires et des univers métallisés et robotisés à  outrance. Aujourd’hui, on regarde du côté de la jeunesse éternelle et des petites pilules pour nous rendre heureux. Fuite ou progrès ? Le Congrès ne tranche pas vraiment mais sa vision de l’avenir est aussi fascinante que terrifiante.le-congres.jpg

Tout commence de nos jours, avec la mutation du cinéma traditionnel. Robin Wright, qui joue son propre rôle, est une actrice célèbre mais qui ne travaille plus beaucoup. Elle vit dans un ancien hangar plein de charme, au bord d’un aéroport, avec ses deux enfants, dont le plus jeune, Aaron, est gravement malade. Pour se mettre à  l’abri financièrement, mais aussi pour ressentir ce que son fils ressent, elle accepte de se faire « scanner » par un grand studio de production, la Miramount. Renonçant à  travailler, elle cède son image, son visage, ses gestes et la trace physique de ses émotions à  un producteur qui dès lors, en fera ce qu’il voudra. 20 ans plus tard, le monde a encore changé et, toujours en compagnie de Robin Wright, on s’enfonce un peu plus dans l’animation et dans le virtuel.

Ari Folman construit son film en trois parties. Dans la première, de vrais acteurs mettent en scène une situation tout à  fait compréhensible, entre une nouvelle technique qui pointe le jour et dont on a déjà  vu les résultats sur nos écrans, et une situation douloureuse pour une mère, écartelée entre son désir de travailler et son envie de protéger son fils handicapé. La beauté de l’actrice et la joie de ses enfants sont d’une luminosité fragile et délicate, presque palpable. 20 ans plus tard, on entre dans le monde de l’animation, un univers instable, changeant, surchargé de couleurs vives et de formes arrondies. La violence, la douleur, la jalousie sont mises à  distance : on vit d’autres vies que les siennes, pour oublier qui on est vraiment. Lorsque Robin Wright veut retourner dans le monde d’où elle vient pour retrouver son fils, on entre dans la troisième partie du film, la plus sombre, où les choix sont définitifs.le-congres2.jpg

Le Congrès utilise le genre de la science-fiction pour poser de véritables questions sur l’avenir du cinéma – comment le produire et à  quelle fin – et sur les mutations de nos sociétés. Les médicaments sont des substances chimiques de plus en plus perfectionnées pour garantir notre bien-être physique et surtout psychique. Pour ne pas voir notre visage se flétrir dans le miroir, de quoi sommes-nous capables ? Pour un peu de rêve, de fascination pour des images qui nous mettent en scène, jusqu’où irons-nous ? Que ferons-nous pour ne plus souffrir dans notre corps ? Qu’accepterons-nous pour divertir notre âme blessée ?

Ari Folman, mêlant le cinéma classique et le dessin animé, le vrai et l’imaginaire, soulève ces questions tout au long du film. Avec quelques maladresses (le côté esthétique de l’animation est un peu décevant) mais un beau dynamisme, notamment dans le scénario, complexe sans perdre le spectateur en route, il donne quelques pistes de réponses. L’absence du père, le vide des loisirs pour le divertissement sans fin, la pauvreté de l’imagination lorsqu’elle n’est que dans la reproduction ponctuent de bout en bout Le Congrès. Ceux qui n’ont rien d’autre à  faire que d’attendre la mort, sont ceux qui n’ont personne à  aimer.

Magali Van Reeth

Signis

Dialogues en humanité

Favoriser le respect et le développement de sa propre humanité.

Du 5 au 7 juillet 2013, de 11h à  22h, sous les arbres du Parc de la Tête d’Or à  Lyon

Dialogue en Humanité propose un programme riche de rencontres et de discussion sur le thème :

« Osons la métamorphose pour Réussir le 21ème siècle ! »
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Programme complet : Programme_Dialogues_en_Humanite_2013.pdf*

en savoir plus : [->http://dialoguesenhumanite.org/1040-programme-2013]

Festival Lumière 2013

Lancement de la nouvelle édition du Lumière 2013

La particularité de ce festival de cinéma est de montrer des films classiques, notamment ceux qui ont été nouvellement restaurés. Ils sont projetés à  l’Institut Lumière, centre de ce festival, mais aussi dans toutes les salles de cinéma du Grand Lyon.

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Un hommage particulier sera rendu à  Ingmar Bergman et Henri Verneuil : l’occasion unique de découvrir leurs films pendant toute la semaine. Des événements célébreront aussi les transformations des techniques de réalisation et de projection, notamment autour du 35mm. Enfin, un Marché du Film classique se tiendra pendant toute la durée du Festival Lumière 2013.

Le prix Lumière 2013 sera remis au cinéaste et cinéphile américain Quentin Tarantino. Ce prix récompense un réalisateur pour l’ensemble de son œuvre. L’an dernier, c’est Ken Loach qui avait été récompensé.

Le programme complet du festival sera bientôt disponible dans le site http://www.festival-lumiere.org/ où les places sont déjà  en vente pour la grande soirée d’ouverture, à  la Halle Tony Garnier, le lundi 14 octobre à  19h45.

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Ce festival est organisé par l’Institut Lumière, Le Grand Lyon, le Conseil général du Rhône et le Centre national du cinéma et une soixantaine de partenaires privés.

L’intégrale d es Psaumes de Claudel

Pour la première fois, l’intégrale des Psaumes de Claudel
au couvent de La Tourette (Le Corbusier), près de Lyon dans la nuit
du vendredi 19 à  20 heures au samedi 20 juillet à  10 heures

Un homme seul en scène pour 8 heures de spectacle Claudel a traduit les psaumes de la Bible. Ces poèmes racontent une histoire. Dans cette histoire, dans cette langue claudélienne, le spectateur se laisse emmener.

stephane_Daclon.png Stéphane Daclon, comédien

C’est un homme, seul, pendant huit heures, qui vit, clame, interprète tous les psaumes traduits par Paul Claudel (1868-1955). Et l’on passe ainsi du désespoir à  la louange qui emporte avec elle toute la création. Quel est le sens de toute cette souffrance ? Peu-à -peu les paroles prennent forme et ouvrent un chemin vers la vie. La supplication se fait louange. La parole transforme de l’intérieur celui qui l’énonce, l’ouvre à  une rencontre, lui révèle une vie possible.
Un voyage dans la beauté de la langue, de la pensée accrochant la
pensée, et tirant.

Psaumes-Paul Claudel
Un éblouissement. Cette traduction des psaumes de la Bible par Paul Claudel est un éblouissement. Le lecteur ouvre le livre à  n’importe
quelle page, à  n’importe quel psaume, et se laisse emporter par la poésie claudélienne, par cet homme qui s’adresse à  Dieu pour demander un secours dans l’engloutissement et la détresse, pour
répondre à  la miséricorde et à  la bonté du «bon Dieu », pour témoigner de cette invasion de la grâce qui le réconcilie avec lui-même.
Claudel médite les psaumes ou plutôt les mange, et jaillit alors, dans
la langue du poète,ce qu’il y a de plus profond au cœur de l’homme:«
Comblé de grâce et de tendresse, mes lèvres donnent issue à  ce flot en moi de poésie qui monte ! »

En savoir plus.

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ou [->http://www.couventdelatourette.fr/spip.php?article233]

La BD s’invite à  Saint-Bonaventure

Du 14 au 16 juin, dans le cadre de la 8ème édition du BD Lyon Festival, Saint Bonaventure accueille une exposition de Jean Torton, scénariste et dessinateur de bandes dessinées.

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Né en Belgique en 1942, Jean Torton se forme avec Hergé, qui lui confie des histoires courtes dans le journal Tintin. Il se tourne ensuite vers le dessin animé et dessine les décors de films comme « Tintin et le temple du soleil », « Astérix et Cléopâtre » et « Les voyages de Gulliver ». Puis il revient à  la BD pour de grandes sagas au coeur de civilisations aujourd’hui disparues.
L’exposition présente quelques planches de « La Fresque Biblique », une grande oeuvre en 10 volumes (éd. du Lombard, 1986-1990), reconstituant les scènes capitales de la Bible.

 
Vendredi 14 juin 2013 à  17h, Vernissage de l’exposition.

 Samedi 15 juin 2013, à  17h 15,

Elise Béliard & Roland Francart, du
CRIABD (Centre Religieux d’Information et d’Analyse de la BD)
présenteront au cours d’une conférence dans l’espace librairie « 70 ans de BD chrétienne ».
Le CRIABD (Centre Religieux d’Info et d’Analyse de la BD) est une
association fondée en 1985 par le Frère Roland Francart sj. Chaque année, un jury du CRIABD décerne le Prix Gabriel de la BD chrétienne.
Un choix de bandes dessinées sera également proposé à  la librairie de Saint Bonaventure.

En savoir plus.

[->saintbonaventure-lyon.catholique.fr]

« Au-delà  des apparences » à  Confluences Polycarpe

Exposition des peintures de Colette Milly, Laura Julien, Odile Daventure
du 6 juin au 29 juin 2013

ouverture les jeudi, vendredi
et samedi de 15h à  18h

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Colette Milly :
« Qu’est-ce qu’un tableau sinon une surface colorée sur laquelle s’étalent une ou plusieurs couches de peinture ? C’est tout ce qui se donne à  voir au premier regard. Mais au-delà  de cette apparence, il y a les angoisses, les combats, les désirs, la joie de créer Toute une gamme de sentiments d’un homme ou d’une femme que l’on nomme peintre et qui livre une partie de lui-même, un peu de sa vie, de son âme à  travers sa peinture ».

Laura Julien :
« L’église Saint-Polycarpe, qui a été la paroisse de mon grand-père, de ma mère, mes oncles et mes cousins, est pour moi un lieu de prédilection où rôdent encore leur âme, ainsi que celle de tous ceux qui, par leur prière en ces lieux, ont, depuis des siècles, tricoté une chaîne de lumière entre Esprit divin et esprit humain.
En laissant quelques œuvres à  Saint-Polycarpe, mon esprit pourrait-il alors entrer un moment en phase avec cette lumineuse chaîne ? Au-delà  des apparences.
..

Odile Daventure :
« Music-Hall, paillettes, flamenco révèlent des personnages mélancoliques, solitaires. Tremplins vers un renouveau, vers une énergie supérieure, empreints de nostalgie, ils interrogent, contemplent et communient avec l’univers.
L’environnement immédiat, par sa présence et son expression, participe à  cette recherche.
La proximité de l’église Saint-Polycarpe et de la maison paroissiale facilite toutes les démarches (installation, permanence). L’environnement spirituel, la structure historique, le mystère du lieu sont des éléments singuliers. Ils peuvent mettre en valeur les œuvres exposées.
Durant l’inauguration et les permanences, l’adhésion à  l’association Confluences-Polycarpe invite à  profiter des échanges avec les habitants du premier arrondissement et toutes les personnes faisant partie ou non de l’association.
»

Millefeuille

de Nouri Bouzid

Tunisie/France/Emirats arabes unis, 2012, 1h45

Festival cinémas du sud de Lyon.

Sortie en France le 5 juin 2013.

avec Souhir Ben Amara, Nour Meziou, Lofti Abdelli, Bahram Aloui.

Pour réussir un millefeuille, il faut des ingrédients très différents, un dosage parfait, de la délicatesse et du savoir-faire : sa réussite est tout aussi complexe que le vivre ensemble dans un pays en pleine mutation.

Si le titre français à  la saveur délicieuse d’une pâtisserie aussi légère que gourmande, il ne faut pas si fier. En arabe, le titre est Manmoutech : « je ne mourrai pas » Film après film, le réalisateur et scénariste tunisien Nouri Bouzid parle de ces hommes et ces femmes du Maghreb, coincés entre modernité et islam. Les femmes surtout qui payent de leur liberté, physique et intellectuelle, le dévouement à  leurs proches.21003835_20130507104336862.jpg

Zaineb et Aicha sont deux jeunes femmes, très amies, très complices. Elles travaillent dans la même pâtisserie élégante du centre-ville. A première vue, Zaineb semble la plus indépendante. Elle s’habille à  l’Européenne, a un fiancé dans le « bizness », dont la famille habite en France, et des parents plutôt compréhensifs face à  ses projets. Pour Aicha, la vie est plus sombre. Elle élève seule deux jeunes sœurs et ne sort jamais sans un voile soigneusement fixé sur sa chevelure. Deux événements vont bouleverser leur quotidien : la sortie de prison d’Hamza, le frère de Zaineb, la bouche pleine de phrases violentes pour imposer un intégrisme social et religieux, autrefois amoureux d’Aicha. Et Brahim, le fiancé à  la belle voiture qui, comme en passant, déclare que sa mère aimerait que Zaineb se couvre la tête.

Nouri Bouzid parle de la chance d’avoir pu tourner le film entre la fin des troubles de la Révolution et la mise en place d’un nouveau gouvernement. Cela lui a donné une grande liberté Si le film dénonce clairement la montée d’un islam outrancier, notamment chez les jeunes, il dénonce tout aussi clairement le rôle négatif des mères dans la transmission de traditions archaïques. Lorsque le fiancé Brahim annonce qu’il aimerait qu’Aïcha se couvre la tête, c’est au nom de sa mère et c’est la propre mère d’Aïcha qui s’empare de ce désir pour lâcher prise à  ses peurs. C’est l’une des scènes les dures du film, celle qui montre le rôle terrible des mères qui imposent à  leurs enfants leurs propres humiliations, leur propre enfermement. Et la lâcheté des pères qui se taisent.21003828_20130507104333471.jpg

Millefeuille redonne leurs responsabilités aux jeunes générations qui ont à  gérer cette Révolution. Comme Hamza, le jeune islamiste « dupé », tous croient en un avenir meilleur mais tous n’ont pas la détermination d’Aicha, qui sait parfaitement pourquoi elle choisit librement de ne pas sortir sans un foulard sur la tête. L’accordéoniste, si maltraité, est-il une métaphore de la place de la culture dans cette nouvelle société ? Une piste à  ne pas négliger pour l’éducation des nouvelles générations ?

Nouri Bouzi : « Je crois que la Tunisie a besoin d’un message de coexistence et non de concurrence. Il faut arrêter de violenter l’autre pour ses choix de société ou de vie. Il ne s’agit pas de pousser tout le monde à  être laïc. La religion occupe une place primordiale chez beaucoup de gens, mais c’est une affaire privée. Une conviction ne s’impose pas, elle se partage. »

Millefeuille a été présenté en avant-première au festival Cinémas du sud de Lyon, en mai 2013.

Magali Van Reeth

Signis

Le Passé, prix oecuménique Cannes 2013

d’Asghar Faradhi

France, 2013, 2h10

Festival de Cannes 2013, compétition officielle, prix oecuménique et prix d’interprétation féminine pour Bérénice Béjo.

Sortie en France le 17 mai 2013.

avec Bérénice Béjo, Tahar Rahim, Ali Mosaffa

Pour son premier film tourné en Europe, Asghar Faradhi ausculte brillamment les tensions domestiques, entre héritage du passé et projections dans l’avenir, notamment à  travers la souffrance des enfants dans les familles recomposées.

Après avoir remporté l’Ours d’or et le prix œcuménique à  la Berlinale 2011, avec Une Séparation, le réalisateur iranien a remporté la bourse du programme Media pour produire son prochain film en Europe. Tourné en France avec des acteurs français et iraniens (Bérénice Béjo, Tahar Rahim et Ali Mosaffa) , Le Passé est en sélection officielle au Festival de Cannes 2013.20540900.jpg

Comme dans ses précédents films, Asghar Faradhi porte une attention minutieuse à  l’enchevêtrement des événements, aux gestes infimes, aux paroles anodines qui se répercutent et provoquent une escalade de malentendus, de blessures, d’humiliation et d’incompréhension. Cette fois encore, le drame reste au niveau domestique et on ne quitte pas le cœur de la famille. Le personnage principal s’appelle Marie, elle a deux enfants, Lucie et Léa, un nouveau conjoint, Samir et son fils Fouad, et elle se rend à  l’aéroport accueillir son ex-mari, Ahmad, pour officialiser leur divorce. Très vite, son arrivée va révéler les tensions de cette famille très recomposée, les restes d’un amour passé et les espérances déçues.

Comme dans ses précédents films, le réalisateur maîtrise, avec une élégance fluide et discrète, ces scènes où les dialogues, au départ anodins, autour d’une recette de cuisine, de la bêtise d’un enfant ou d’un horaire à  respecter, s’enveniment peu à  peu. L’énervement et la maladresse font une irruption presque physique à  l’image. Difficile, au fur et à  mesure que le film se déroule, de ne pas penser que la dernière scène d’Une Séparation n’était que l’ouverture du Passé : la détresse des enfants face aux réactions des adultes, au choix de leurs parents et de leurs conjoints, est une source de souffrance.20540896_jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

Si dans les précédents films d’Asghar Faradhi on comprenait très bien que des acteurs iraniens tournant en Iran, respectent certains codes usuels, on est un peu surpris de les retrouver ici. Marie et Samir, ne se touchent jamais, ne s’embrassent pas. Dans un film occidental, cette absence de contact physique est le signe certain d’un manque de sentiments. Certes, le rapport sexuel n’est pas obligatoire mais un peu plus de tendresse et de contact auraient ôté le doute qui nous envahit face à  cette distance physique. Marie est-elle vraiment amoureuse de Samir ?

Asghar Faradhi veut peut être ce doute, de même qu’il refuse de répondre à  nos questions. C’est au spectateur d’entrer dans le film pour comprendre quels liens unissent tous ces personnages et où se situe la vérité. Ahmad est persuadé que seule la vérité peut alléger la faute et ramener l’apaisement dans cette famille en devenir mais il est bien le seul ! La dernière scène, où cette fois aucune parole ne vient accompagner l’intensité de ce qui se déroule sous nos yeux, loin de clore le film, l’ouvre encore plus.

Au Festival de Cannes 2013, ce film a obtenu le prix du jury oecuménique : http://www.signis.net/article.php3?id_article=5745

Magali Van Reeth

Signis

Patrick Chanéac à  Confluences-Polycarpe

Jusqu’au 1er juin 2013 (ouverture les jeudi, vendredi et samedi de 15h à  18h)
Patrick Chanéac propose aux visiteurs d’entrer dans son monde, celui d’une peinture en profusion de couleurs et de formes…
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Les peintures de Patrick Chanéac demandent au spectateur une participation active pour trouver l’une des multiples entrées possibles, pour s’approprier son univers, pour atteindre le point d’équilibre. Le regard porté sur son monde, où la profusion des couleurs épouse toujours harmonieusement une multitude de formes et de dessins invraisemblables, ne peut rester passif, figé. Il propose des sentiers différents ou masqués qui s’offrent à  vous comme des invites de plaisirs. Point d’entrée unique ni de regard uniforme. Les œuvres sont le reflet de chacun, un univers à  personnaliser, un équilibre à  trouver, une démarche à  comprendre, l’obligation d’une interactivité dynamique.

Mais ces parcours ludiques, par le biais des interprétations personnelles, le reflet de minuscules miroirs qui constellent certaines de ses peintures ou la présence de mystérieux oculus, nous renvoient à  nous-mêmes, à  nos doutes sur l’art, la vie, le monde. Car, derrière ces architectures savamment structurées, derrière l’ardente rigueur des formes harmonieuses, derrière l’abstraction audacieuse, les arabesques énergiques, les méandres insolites, se cachent un mystère, une réalité troublante qui effleurent nos âmes comme une mauvaise conscience. Un des intérêts majeurs de l’œuvre est l’étonnante ambivalence qui existe entre la modernité de son œuvre, son approche totalement nouvelle, inédite, la sensation de jamais vu et l’ancrage reptilien né du désir de créer, la vision d’un monde totémique, primitif. Une autre grande émotion procurée par ses luxueuses créations est la sobriété absolue à  laquelle il parvient en multipliant les contraintes géométriques, la maîtrise du moindre espace, le savant mélange des matières : bois, eucalyptus, pédoncules, verre, laiton, acrylique.C’est un épurement sophistiqué, une richissime ascèse, une spontanéité poétique maîtrisée.