de Ken Loach
Royaume-Uni/Belgique/France, 2011, 1h41
Festival de Cannes 2012, compétition officielle, prix du jury.
Sortie en France le 27 juin 2012.
avec Paul Brannigan, John Henshaw Lie, Siobhan Reilly, Gary Maitland.
Entre comédie sociale et conte de fée alcoolisé, Ken Loach s’amuse sur les routes d’Ecosse. Un film léger comme le sourire des anges.
Ne pas céder, même en riant. Tel pourrait être la ligne de conduite du réalisateur britannique et de son scénariste, Paul Laverty. Dénonçant sans relâche les dégradations de la société contemporaine, où les plus pauvres sont les plus touchés par le manque de travail, le manque de perspectives, et le manque d’accès à la culture, ils enchainent les films. La plupart sont des films dramatiques où les victimes des crises financières tentent de survivre dans un environnement poisseux. Mais depuis Looking for Eric (2009, prix oecuménique au Festival de Cannes), le rire est aussi une arme pour résister.
Condamnés à des travaux d’intérêt général, une bande de délinquants tente de se racheter une conduite et d’échapper à la détention. Parmi eux, Robbie, très jeune papa, qui veut tout faire pour s’en sortir et pouvoir mener une vie normale de « père de famille ». Mais c’est difficile de tout apprendre quand on n’a jamais travaillé, ni en classe ni pour gagner des sous, et qu’on fréquente les mauvais quartiers. Grâce à l’éducateur qui les encadre, Robbie va découvrir une passion qui lui permettra d’échapper à la fatalité.
Traité comme un conte de fée et non pas comme une chronique réaliste de la société britannique, l’historie de Robbie permet à Ken Loach et à Paul Laverty de mettre en avant tout un pan de la culture traditionnelle écossaise, à travers la fabrication du whisky. Et de donner un grand coup de pouce à ceux qui sont les plus meurtris par la crise, quitte à rouler dans la farine un milliardaire américain…
La Part des anges, c’est l’alcool qui s’évapore d’un fût de whisky pendant sa maturation. Jolie métaphore pour qualifier cette seconde chance que le film offre à une bande de racailles, premières victimes d’une crise dont ils ne sont en rien responsables.