Béatrice Mollichon propose une évocation picturale du thème biblique de la création.
Catégorie : Archives
Franz LISZT : oeuvre religieuse
Dans le cadre de l’année LISZT, à la Bibliothèque Municipale de Lyon La Part-Dieu, Hélène Décis-Lartigau présente l’oeuvre religieuse de Franz LISZT.
ce 27 mai 2011 de 18:30 à 20:00
voir le site de la Bibliothèque de La Part-Dieu
Cannes, prix oecuménique 2011
FESTIVAL DE CANNES 2011
Le Jury oecuménique 2011 attribue son prix au film :
de Paolo Sorrentino
France, Italie, Irlande, 2011
A travers Cheyenne, rockstar déchue et douloureuse, Paolo SORRENTINO donne à suivre
le voyage intérieur et l’odyssée d’un homme à la recherche de ses racines juives, de la
maturité, de la réconciliation et de l’espérance. Drame classique d’une grande richesse et
d’une esthétique recherchée, le film ouvre avec grâce des pistes de réflexion graves et
profondes.
Et deux mentions spéciales aux films :
Le Havre de Aki Kaurismà¤ki
Finlande, France, 2011
Une ode à l’espérance, à la solidarité, à la fraternité : par une réalisation très élaborée, Aki KAURISMà„KI nous fait entrer dans un monde qu’il transfigure par la magie des couleurs, l’humour des dialogues, l’humanité des personnages – « le sermon sur la montagne » en filigrane.
Et maintenant on va où ? de Nadine Labaki
France, 2011
Les habitantes d’un petit village isolé sont prêtes à tout pour préserver la paix entre les deux communautés qui y cohabitent. Avec beaucoup de finesse et de tact, Nadine
LABAKI réussit une fable poétique en équilibre délicat entre comédie et tragédie,
suscitant une émotion tournée vers l’espoir.
Le Jury 2011 était composé de :
Daniel GRIVEL, Président, Suisse Christiane HOFMANN, France
Mikaël MOGREN, Suède Martàn E. BERNAL ALONSO, Argentine, Françoise LODS, France et Gianluca ARNONE, Italie
Voir le site du Jury oecuménique avec toutes les photos de la remise des prix
Le Gamin au vélo
de Jean-Pierre et Luc Dardenne
Belgique/France/Italie, 2010, 1h27
Sélection officielle, Festival de Cannes 2011
Sortie en France le 18 mai 2011.
avec Cécile de France, Thomas Doret, Jérémie Regnier.
Pour un enfant, un vélo c’est le début de l’autonomie, du parcours qu’on fait seul, en décidant du rythme et de la vitesse. Dans ce film, ce n’est plus un jeu, mais une course effrénée pour trouver un peu d’affection, pour combler une absence.
Les frères Dardenne sont des habitués de longue date du Festival de Cannes, leurs films étant toujours en compétition, bien qu’ils soient à l’opposé des clichés cannois. Leur cinéma parle des gens simples, de ceux qu’on voit à peine dans la vraie vie, les marginaux, les délaissés du système capitaliste, les petits, qui vivent à l’ombre de la gloire et de l’argent. Grâce à la caméra des Dardenne, ces vies simples et ordinaires deviennent sources de fiction. La dramaturgie du cinéma est au seul service de ces humbles personnages dont la vie est filmée comme une aventure unique. Les Dardenne ont reçu deux fois la Palme d’or, pour Rosetta en 1999 et pour L’Enfant en 2005 : preuve que l’œuvre artistique et l’élan humaniste ont bien droit de cité à Cannes.
Les réalisateurs tournent toujours là où ils vivent, dans une Belgique laminée par le chômage et ignorée des touristes, et généralement avec des acteurs inconnus du grand public. Envers qui ils restent fidèles. Olivier Gourmet et Jérémie Regnier (qui avait 15 ans dans La Promesse) ont grandi avec eux. Cette fois, ils ont fait appel à une vraie vedette, leur compatriote Cécile de France. Comme elle le dit elle-même : « Côté coiffure, maquillage et costume, c’était version minimum, ce qui m’allait très bien ! »
Le Gamin au vélo est l’histoire d’un enfant abandonné par son père. Placé dans un foyer, Cyril se rebelle contre cette vie et met toute son énergie pour combler cette absence. Comme un insecte affolé par la lumière se cogne aux parois de verre de la lampe, il se heurte aux lois du monde, se trompe de cible et, croyant faire mal aux autres, ne blesse que lui-même.
Le vélo, comme autrefois la mobylette de La Promesse, comme la poussette de L’Enfant, est à la fois le véhicule et le symbole du déplacement à l’image et dans la vie. Le vélo de Cyril le rattache à son père et lui permet de trouver Samantha, qui veut bien l’aider. Avec ce vélo, il va et vient, traversant l’écran en tous sens, affolé par l’enchainement des événements dont il est à la fois le protagoniste et la victime.
Le jeune Thomas Doret est confondant de naturel dans le rôle de Cyril, en guerre contre son absence de père, pour une affection qu’il ne sait plus voir à force d’en avoir été privé. Et Cécile de France est toujours juste dans son rapport avec cet enfant qui lui est tombé dessus. Le film n’explique pas tout, ni pourquoi elle le recueille avec tant de conviction, ni comment Cyril est arrivé au centre. Le Gamin au vélo prend les acteurs et les spectateurs là où ils sont, dans le présent, dans une histoire immédiate qui se déroule entièrement sous nos yeux, laissant à chacun le soi de combler les vides en fonction de son histoire.
Un cinéma délicat, fluide, d’une simplicité touchante où l’émotion affleure sans outrance.
Magali Van Reeth
Signis
« A vous de lire! »
Du 26 au 29 mai prochain, le Centre national du livre organise « A vous de lire ! », la manifestation nationale de promotion du livre et de la lecture.
Choeurs pastoraux du Val de Saône
Musique liturgique à travers les siècles proposée par les Choeurs pastoraux du Val de Saône et le P’tit choeur de St Clair
Le Festival Printemps en Chœurs
Du 27 au 31 mai2011, l’Institut de Musique Sacrée de Lyon organise le festival Printemps en Chœurs, qui met à l’honneur les chanteurs et les chœurs de l’IMSL.
The Tree of Life
de Terrence Malick
Etats-Unis, 2011, 2h18
Sélection officielle, Festival de Cannes 2011
Palme d’or 2011
Sortie en France le 17 mai 2011.
avec Brad Pitt, Jessica Chastain, Sean Penn.
Des images saturées de beauté, une musique envahissante et une écriture cinématographique brillante, ce film est un hymne à la vie, déroutant par sa naïveté et sa complexité.
Le plus étonnant dans ce film hors norme est sans doute sa forme cinématographique brillante, maitrisée, étourdissante. Les 2h18 de projection sont une succession de plans très brefs, dont un seul dépasse les 25 secondes (celui des étourneaux au-dessus de la ville). Tourné en numérique, certaines plans sont époustouflants de netteté, que ce soit les planètes, les dinosaures mieux que chez Disney ou le léger duvet blond sur les bras de Jessica Chastain.
Dans cette cascade continue d’images, Terrence Malick imbrique un documentaire naturaliste et le récit d’une enfance dans le sud des Etats-Unis dans les années 1950. Baigné dans une musique symphonique omniprésente et presque sans dialogue, The Tree of Life déroutera de nombreux spectateurs, surtout ceux qui sont venus pour le Brad Pitt d’Ocean’s Eleven !
Pourtant, si on accepte de tenter l’expérience, le film a de quoi séduire. Notamment dans la partie récit où la mise en scène est simplement brillante. L’enfance du personnage principal, Jack, est évoquée à travers ses relations avec sa famille. Son amour pour une mère lumineuse, douce et pleine de grâce, une sorte d’ange aux cheveux roux sur laquelle le temps n’a pas de prise ; celle qui montre Dieu, à sa place dans le ciel, et qui console. Les relations avec son père sont plus ambigà¼es. Homme pétrit de principes éducatifs, il est dur, violent ; il est celui qu’on craint mais dont on désire l’admiration. Envers ses petits frères aussi, Jack hésite entre le rôle de grand méchant dur et celui de protecteur.
Traversé par ces sentiments contradictoires, Jack se sent « diable », comme son père qui a l’Amérique à construire et des valeurs viriles à défendre, et cherche désespérément ce Dieu qui apaise, illumine et guide sa mère vers plus de bonté. Cette enfance, Terrence Malick la filme presque sans dialogue, dans des scènes brillamment orchestrées où la justesse des émotions et les nuances du ressenti sont exprimées par le regards des comédiens, la mise en scène et le déplacement de la caméra. Le réalisateur, dans ces moments-là , force l’admiration du cinéphile. Tout comme le jeu des acteurs, que ce soit les enfants, Hunter McCracken et Tye Sheridan, ou Brad Pitt, tout en retenue, souffrant de l’intérieur, dépassé par le poids de ses responsabilités, perdu dans ses convictions.
Pour exacerber cette histoire familiale, à l’origine de la culpabilité étouffante de Jack devenu adulte, Terrence Malick l’encadre d’images de notre planète : éclipse du soleil, désert de sable ou de sel, gouttes de pluie sur feuilles végétales, cosmos et fœtus, préhistoire tranquille et urbanisme moderne porteur d’angoisse, les chutes d’eau dévalent l’écran à toute allure et les crépuscules sont implacables. C’est beau mais un peu lassant. Et on reste dubitatif devant cette imbrication d’un manifeste écologique dénué de fondement politique avec une religiosité où le poids de la faute a pris la place de la foi.
La déception vient aussi lorsque le réalisateur abuse de certains clichés visuels : les rideaux de percale blanche soulevés par une brise estivale, les herbes ondulant sous le vent ou sous l’eau, les contre-jours accompagnant chaque apparition de la mère. La musique finit par être gluante et la fin béatement romantique et d’une spiritualité sirupeuse. Il est difficile d’évoquer le paradis sans tomber dans le déjà -vu, le sentimentalisme, la plage et la débauche de couleur blanche. Terrence Malick assume son côté fleur bleue et la douce espérance d’un homme âgé pour l’humanité qui lui survivra.
The Tree of Life reste néanmoins un film déroutant et une belle leçon de cinéma.
Magali Van Reeth
Le Printemps du Festival des Enfants
A l’initiative de la Compagnie Hallet Eghayan, le Festival des Enfants du lundi 23 au 7 juin dans le quartier de la Duchère trouvera son apothéose lors de la fête des enfants le vendredi 10 juin
L’Oeil invisible
de Diego Lerman
Argentine/France/Espagne, 2010, 1h35
Quinzaine des réalisateurs, Cannes 2010.
Sortie en France le 11 mai 2011.
avec Julieta Zylberberg, Osmar Nunez, Marta Lubos, Diego Vegezzi, Pablo Sigal.
Les mécanismes de la dictature décryptés à travers la vie quotidienne d’un lycée. L’Argentine en 1982 mais l’exercice éternel de la surveillance et du pouvoir tyrannique à travers la violence et l’humiliation.
Pour son troisième long métrage, le jeune réalisateur argentin revient sur l’histoire récente de son pays. L’Œil invisible se déroule en 1982, presque en huis-clos dans un lycée. Etablissement réputé de Buenos Aires où les jeunes des classes les plus favorisées viennent faire leurs études. Dehors, la dictature militaire a imposé son régime, dedans, le règlement intérieur impose aussi surveillance et pouvoir.
Diego Lerman s’est inspiré du roman de son compatriote Martin Kohan, Ciencias Morales (Sciences morales) : « le livre m’a captivé. Il y avait ce contexte de la dictature militaire, mais derrière, d’autres thèmes affleuraient, des thèmes qui me paraissaient particulièrement cinématographiques : la répression sexuelle, la quête d’autorité, la décadence d’un régime, tout ça condensé sur le fond de grande Histoire, une fable dans un lieu unique et clos (un lycée) à partir duquel on peut deviner ce qui se passe à l’extérieur. Le lycée comme métonymie d’un pays. »
Baigné dans une lumière froide, aux tons bleu et gris, le film fait un parallèle entre les mécanismes de la dictature qui ont contraint une société au silence, à la suspicion et à la peur et la façon dont la surveillance est exercée au sein du lycée. Notamment comment le pouvoir s’exerce entre les différentes classes sociales. Maria Teresa est surveillante, heureuse d’avoir un travail qui permet à toute sa famille de vivre. Pour plaire à son chef et être sûre de garder ce travail, elle fait du zèle dans la surveillance des élèves. Et, entre fascination et méfiance, se laisse manipuler par celui-ci.
A travers le triste destin de Maria Teresa, le film montre comment les classes moyennes, engluées dans la survie quotidienne, participent presque malgré eux, à cette dictature. A la fois coupables, car ils n’ont pas les moyens de s’opposer, mais aussi toujours victimes de cet engrenage de violences physiques et psychiques. Ils sont l’œil invisible du régime.
Mais dans cette histoire de cinéma, où rien n’existe sans le regard du spectateur, nous partageons avec Maria Teresa le poids de cet œil par qui tout passe, y compris le silence de ceux qui savaient et n’ont rien dit.
Le film se termine sur des images d’archives. Diego Lerman : « Il s’agit d’un célèbre discours de Galtieri, le dernier chef de la junte, alors au pouvoir en 1982, où il annonce devant la foule, dans un geste cynique et suicidaire, que l’Argentine va annexer les Malouines. Quelques jours auparavant, le 30 mars 1982, les syndicats avaient organisé de grandes manifestations, dont on entend les échos à l’intérieur du lycée, et avaient fait chanceler le pouvoir. Celui-ci ne tarda pas à répliquer par la répression, et par la fuite en avant dans une guerre supposée populaire. La junte pensait ainsi ressouder une nation déliquescente, sans imaginer une seconde que l’Angleterre de Thatcher allait répliquer avec une telle violence. Le résultat a été inverse à celui souhaité, puisque cette guerre a précipité la chute du régime. Tout ceci n’était pas dans le roman, mais il était indispensable à mes yeux de faire ressurgir le social. Toute l’Histoire, tout ce qu’il y a à l’extérieur du lycée, reste hors-champ lors du film : ces images agissent comme une recontextualisation brutale et contondante. »
Un film oppressant mais nécessaire pour dénoncer les mécanismes de l’oppression, remarquablement interprété par Julieta Zylberberg, et Osmar Nunez.
Magali Van Reeth
Signis