Chroniques cinéma – Phantom Boy

d’Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli

Film d’animation avec les voix d’Audrey Tautou et Edouard Baer.

Français (1h24).

Chroniques cinéma de Marie-Noëlle Gougeon

Une enquête policière menée avec humour et inventivité par un jeune garçon aux pouvoirs extraordinaires. Quant l’école de dessins animés française « cartonne »

Ne vous fiez pas à  l’affiche. C’est bien une production 100% française qui vous est présentée avec ce « Phantom boy » réalisé par le studio d’animations de Valence Folimages et la paire Gagnol-Felicioli.

Phantom boy raconte l’histoire de Leo, 11 ans, qui suit une chimiothérapie dans un hôpital à  New-York. Son histoire serait très triste si l’inventivité d’Alain Gagnol n’offrait pas une « échappée » à  cette vie d’inquiétudes. L’auteur donne à  Léo un pouvoir extraordinaire : celui de sortir de son corps. Son « fantôme » vole ainsi au-dessus des gratte-ciels, traverse les murs, communique par la voix. La « force de son esprit » en quelque sorte. Au cours de ses pérégrinations, le garçonnet croise le chemin d’Alex, un policier, et se lance avec lui à  la poursuite d’un vilain gangster qui veut s’emparer de New York à  l’aide d’un virus informatique. À eux deux, ils ont 24 heures pour sauver la villeLes pouvoirs de Léo vont s’avérer indispensables.

Phantom boy est une réussite complète. Sur le plan de l’histoire qui donne à  voir une réalité jamais gommée mais jamais misérabiliste. Plutôt que de baisser les bras et faire de Léo un petit garçon faible et victime, les auteurs par le truchement de l’histoire en font un esprit vif, agile et généreux. Pour sauver la jeune journaliste aux prises avec le dangereux gangster, il préfère prendre le risque de ne pas arriver à  temps pour que son « fantôme » regagne son apparence corporelle. Et donc la mort.

C’est une belle histoire sur la vie d’un petit garçon malade qui jamais ne baisse les bras et qui grâce à  la puissance du rêve, s’invente des pouvoirs qui finiront par le sauver ! Il illustre la confession de son infirmière : « Les enfants manifestent souvent des forces de vie hors du commun ».
Il y a plein d’humour dans « Phantom Boy », du suspense à  la Tintin, un méchant qui ressemble au Joker de Batman, un commissaire lourd et ballot, un politicien fanfaron, des parents inquiets et aimants, une petite sœur délicieusement admirative et .. même un petit chien comme Milou !

Le dessin animé a été réalisé sur planches et pas de manière numérique donnant au film un certain « grain » inégal. Et cela ajoute encore à  la qualité de l’ensemble. Les cadrages sont inventifs, la bande son très travaillée. Edouard Baer et Audrey Tautou prêtent leurs voix aux deux héros adultes : le policier et la journaliste. Les dialogues sont très adaptés à  un public d’enfants.

Phantom boy est un petit bijou d’humanité au milieu de ces productions un peu artificielles et semblables des studios américains. A voir à  partir de 8-9 ans

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Chroniques cinéma- « Belles familles »

de Jean-Paul Rappeneau

avec Mathieu Almaric, Marine Vacth, Nicole Garcia, Gilles Lellouche, André

Dussollier Français 2015. (1h53).

Chroniques cinéma de Marie-Noëlle Gougeon

Une histoire d’héritage et d’imbroglio familial portée par la virtuosité cinématographique de Jean-Paul Rappeneau. C’est léger, agréable à  regarder mais on reste un peu sur sa faim quant à  l’originalité de l’intrigue et l’analyse des caractères.

On connait la qualité de metteur en scène de Jean-Paul Rappeneau avec des comédies comme « La Vie de château » ou « Le sauvage ». A plus de 80 ans, il réalisé son 8ème long métrage avec un enthousiasme conservé pour les films chorals et la façon légère d’aborder des thèmes graves.

« Belles familles », raconte l’histoire d’une famille confrontée aux tribulations de la vente d’une maison familiale. Jérôme, le fils parti en Chine pour fuir ce père indifférent découvre à  son retour passager en France que la maison n’est toujours pas vendue. Un litige avec la mairie et un promoteur immobilier (son ancien ami Grégori) ralentit la transaction.

De fil en aiguille, il va découvrir la seconde épouse de son père à  qui aurait dû revenir cette maison, sa fille (Louise) qui est, étrange hasard, devenue la compagne de Grégori.

Après de nombreux rebondissements, la vérité éclatera. C’est le frère de Jérôme, qui a subtilisé la lettre qui aurait fait de cette seconde épouse la propriétaire de cette maison familiale. Impossible pour ce fils bien trop attaché à  sa mère de consentir à  l’abandon de la maison

Jean-Paul Rappeneau a construit son film comme un film gigogne où les intrigues et les rebondissements s’emboîtent les uns dans les autres : chaque séquence ouvre une facette nouvelle du personnage ou de l’intrigue.

C’est aussi un film « en miroir » car les personnages vont tous deux par deux : Jérôme et son frère. Jérôme et Louise qu’il finira par séduire, Grégori et Jérôme, la mère et son fils, etc..

Tout finira bien puisque la maison reviendra comme le père l’avait voulu à  sa seconde épouse.
Et Jérôme pourra enfin faire la paix avec ce père lointain de même que sa mère ( Nicole Garcia) puisqu’elle rencontrera enfin cette « seconde épouse ».

Il faut toute la virtuosité de JP Rappeneau pour traduire en images ce maelstrom de situations et d’intrigues familiales. Les séquences s’enchaînent à  un rythme rapide, virevoltant. Les plans sont soignés, les images superbement cadrées. Mais à  la longue, la forme prend le pas sur le fond.

Au final, on retient de ce film très agréable à  regarder une morale : rien ne sert de vouloir tordre le coup au désir profond des personnes. La vérité des sentiments apporte seule l’épanouissement de chacun et la paix d’une famille, au-delà  des conflits, des volontés de garder pour soi ou de figer des situations affectives et familiales qui n’existent plus

Mathieu Almaric et la jeune Marine Vacth dominent un lot de comédiens tous justes et qui apportent à  JP Rappenau leurs talents confirmés pour cette comédie dramatique à  moitié réussie.

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Chroniques Cinéma – Fatima

de Philippe Faucon

avec Soria Zeroual, Zita Haurot, Kenza Noah Aïche

Drame. Film Français. 1h19. (2015).

Tourné en banlieue lyonnaise avec des acteurs non-professionnels, Fatima est un film à  la gloire de toutes les « Fatima » que l’on croise dans nos banlieues aux prises avec la langue, l’éducation de leurs enfants et parfois notre propre indifférence..

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Chroniques Cinéma – Vers l’autre rive

de Kiyoshi Kurosawa

avec Eri Fukatsu, Tanahobu Asano.

Drame. Film Franco-japonais (2015). 2h07.

Chroniques Cinéma de Marie-Noëlle Gougeon

Une balade entre les deux rives de la vie à  la lisière entre rêve et réalité. Un poème lumineux du cinéaste japonais Kiyoshi Kurosawa sur le travail de deuil et les liens qui nous retiennent à  ceux qu’on aime ou qu’on a aimés.

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Festival – Lumière !

116 films des frères Lumière restaurés et présentés par Thierry Frémaux et Bertrand Tavernier 2 DVD et un livret. Sortie le 16 septembre 2015.

A l’occasion de l’exposition Lumière ! et du Festival du même nom qui se tiendra du 11 au 18 octobre à  Lyon, sortie en DVD de 116 films tournés entre 1895 et 1905 par les Frères Lumière et leurs opérateurs. Un petit bijou de créativités cinématographiques.

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Chroniques Cinéma – Les deux amis

de Louis Garrel

avec Louis Garrel, Vincent Macaigne, Golshifteh Farahani

Français 2015.

Chroniques Cinéma de Marie-Noëlle Gougeon

Une adaptation très libre de la pièce de Musset « Les caprices de Marianne ». Ou l’histoire du trio amoureux revisité par Louis Garrel, admirateur de la Nouvelle Vague.

La littérature et le cinéma ont souvent utilisé le thème du trio amoureux comme ressort dramatique. Les deux amis, le film de Louis Garrel, trouve son argumentaire dans la pièce d’Alfred de Musset « Les caprices de Marianne ». Mais on pense évidemment côté cinéma à  Jules et Jim, l’opus de François Truffaut.

Clément et Abel sont des amis « pour la vie ». Pourtant, l’arrivée de Mona dans la vie amoureuse du premier va très vite menacer cette complicité à  la fois très forte et détonante. Ils se ressemblent si peu !

Mona, elle, est plus mystérieuse. Merveilleuse Golshifteh Farahani ! En semi-liberté, elle doit réintégrer la prison chaque soir mais n’a rien dit à  Clément. Les deux garçons vivent de petits boulots : Clément fait de la figuration, Abel travaille dans un parking mais se veut écrivain !
Ce qui devait arriver arrivera : Abel se sentira attiré par Mona, Clément imaginera la trahison. Mais c’est Mona qui paiera pour les impudences des deux garçons. Comme si elle était la seule adulte du trio..

Louis Garrel réalise ici son premier long métrage. On pourra lui reprocher son trop grand penchant pour la nonchalance, le goût des discussions sans fin, le dilettantisme.
Il faut plutôt regarder ce film comme un album ouvert sur la vie précaire des trentenaires d’aujourd’hui, tant dans leur vie sociale, professionnelle qu’amoureuse. Rien n’est pérenne, un rien peut faire envoler les quelques idées que ces jeunes parisiens développent sur l’amitié, l’amour, la vie.
Il y a du Jean-Luc Godard dans ce film mineur mais attachant, on pense à  A bout de souffle »… Des dialogues écrits mais dits « nature », une déambulation à  travers Paris accompagnée de la musique mélancolique et nostalgique de Philippe Sarde.
La réalisation est soignée et au vu du générique, on pense que le jeune réalisateur a su bénéficier des conseils de certains de ses aînés !
Finalement, Louis Garrel donne de cette jeunesse qui se cherche une image un peu perdue où l’amitié apparaît un sentiment plus fort que l’amour et qui sera sauvé
« Les deux amis » ou l’art d’un certain désenchantement, bien dans l’air du temps.

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Chroniques Cinéma – Marguerite

de Xavier Giannoli

avec Catherine Frot, André Marcon, Michel Fau.

Drame. Français, 2h07.

Chroniques Cinéma de Marie-Noëlle Gougeon

Tirée d’une histoire vraie, l’improbable roman d’une aristocrate argentée qui se croyait une diva de l’opéra mais chantait faux ! De l’art de l’illusion poussé jusqu’à  l’extrême.
Une Catherine Frot impériale.

Xavier Giannoli aime l’univers des rêves. Il avait réalisé « Quand j’étais chanteur » avec Gérard Depardieu et « A l’origine » avec François Cluzet : l’histoire de cet entrepreneur du BTP faisant croire qu’il construisait une autoroute !
Son dernier film « Marguerite » est tirée d’une histoire vraie : celle d’une aristocrate américaine qui se produira sur de nombreuses scènes aux USA. Elle chantait faux mais était généreuse, et tout le monde entretiendra la supercherie par intérêt !

De cette réalité, Xavier Giannoli en a fait une histoire qui se déroule en France juste après la 1ère Guerre mondiale où de nombreux groupes organisaient des concerts au profit des soldats de la guerre. L’argent de Marguerite était le bienvenu même s’il fallait supporter ses fausses notes et ses aigus sonores !
Mais plus que l’aspect intéressé et cupide du procédé, c’est le personnage même de Marguerite qui intéresse le réalisateur. Pourquoi avait-elle le besoin et l’envie de se produire sur scène ? Quel rêve poursuivait-elle ?
Et c’est finalement le portrait déchirant d’une femme mal aimée qu’il réalise : mal aimée par son mari, par son milieu : elle va alors nourrir le rêve et l’illusion d’être aimée sur scène, par ce public qu’elle croit sincère. Mais le croit-elle vraiment ?
Lorsqu’un médecin lui fera entendre le son de sa propre voix, le choc de la réalité lui sera fatal.

Marguerite se construit une histoire, un personnage puisque son mari, la personne qu’elle aime le plus et qu’elle voudrait éblouir, la délaisse. Ses domestiques entrent dans son jeu, mais ils sont aussi intéressés. Son valet de chambre la protège mais l’embaume aussi en la fixant sur la pellicule
C’est un film sur le manque de reconnaissance, la manque d’amour, l’illusion que l’on est parfois obligé d’entretenir pour ne pas sombrer.. Et pourtant.

Xavier Giannoli réussit là  son meilleur film installant le délire de son héroïne dans des atmosphères confinées : les salons tendus de lourds brocarts, l’intérieur des loges de l’opéra restituant ainsi l’atmosphère de faux-semblant d’une certaine classe sociale.

Catherine Frot est magistrale d’émotions contenues, de cris d’amour étouffés, de rêves perdus. André Marcon apporte tout son talent dans le rôle du mari absent et Michel Fau campe un professeur de chant burlesque et pathétique à  la fois.
Du très grand art pour ces trois magnifiques comédiens.

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Cinéma et Spiritualité

Prochain rendez-vous : le LUNDI 12 octobre à  20h30.

échange sur :

«Marguerite » film français de Xavier Giannoli

«Vers l’autre rive » film japonais de Kiyoshi Kurosawa

Succédant au groupe Signis qui avait démarré en 2010, l’association CINÉMA ET SPIRITUALITÉ propose chaque mois, une rencontre-débat sur 2 nouveaux films en salles et 1 fois par an un temps de formation.
Plusieurs de ses membres participent à  des jurys œcuméniques dans les grands festivals et écrivent des critiques sur le site de Signis. Certains collaborent aussi à  l’atelier « cinéma et spiritualité » organisé par l’aumônier Bruno Lachnitt à  la prison de Corbas.

Lyon – Paroisse du Sacré-Cœur

89 rue Antoine Charial 69003 Lyon

Tél. : +334 78 54 86 31

contact : mdebidour@gmail.com

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