Chroniques cinéma – « Voyage en Chine »

de Zoltan Meyer

avec Yolande Moreau.

Drame Français (1h35).

Chroniques cinéma de Marie-Noëlle Gougeon

Un voyage initiatique et libérateur d’une mère partie en Chine à  la recherche du corps de son fils décédé accidentellement. Lumineux et apaisant avec Yolande Moreau en mère courage

Liliane, la cinquantaine fatiguée, subit une vie monotone à  Paris entre un mari absent moralement et un métier d’aide-soignante pas toujours très gai. Un coup de fil va changer ce quotidien : son fils est décédé loin de là , en Chine. Après moultes démarches, elle décide de partir pour ramener son corps.

Elle ne parle pas la langue mais des contacts pris en France lui permettent de cheminer cahin-caha entre les trains et les bus à  prendre pour finalement arriver dans la province du Sichuan, dans la Chine profonde, là  où ne vont pas les tour-opérateurs. Et c’est la découverte d’un pays attachant, là  où son fils a vécu surtout, un pays qu’il a aimé. La végétation est luxuriante, les gens ont conservé encore quelques traditions, mais la vie moderne est aussi présente : jeune mariée habillée de blanc, orchestre rock endiablé, immeubles en béton. C’est un dépaysement complet pour Liliane qui en se mêlant à  la population se défait peu à  peu des attaches à  son ancienne vie. Elle découvre la proximité qu’elle peut avoir avec ces femmes chinoises, dont elle se sent proche autour d’un gâteau à  réaliser, un thé à  partager.

Mais c’est son fils surtout qu’elle rencontre, la vie qu’il avait choisie, ses amis : Il a toujours fait les bons choix dit-elle. Je suis fier de lui Christophe était photographe comme le fut le réalisateur Zoltan Meyer.

Elle fait enfin la connaissance de Dinjie, qui fut sa compagne et qui faillit lui donner un petit-fils si ce n’était cette fausse-couche à  4 mois. Liliane est bouleversée.

Le film se termine sur les funérailles du jeune homme, dans la tradition taoïste, toute en poésie musiques et prières.Liliane est apaisée, lumineuse. Elle s’est dépouillée petit à  petit de tenues pesantes et fermées au col pour des robes claires et des foulards colorés.

Ce film fait penser à  ses parents dont le fils ou la fille périrent lors du tsunami de 1999, qui partirent en Indonésie à  la recherche du corps et qui trouvèrent là -bas une nouvelle raison de vivre.
Zoltan Meyer a réussi un film initiatique dans lequel il emmène chacun de nous à  accompagner Liliane sur son chemin de douleurs d’abord, de découvertes ensuite et enfin de paix retrouvée.

La photo est simple mais magnifique : les cadrages montrent souvent des fenêtres où des voilages au travers desquels se déroulent la vie des chinois. La bande-son nous fait entendre des bruits d’oiseaux, le clapotis de l’eau, les cris des enfants : la nature dans toute sa simplicité.

Yolande Moreau, que le réalisateur voulait absolument, est si juste pour ce rôle, si belle, habitée par toute cette palette de sentiments qu’une mère peut ressentir face à  l’absence, à  la perte de son enfant
Voilà  un Voyage en Chine hors des sentiers battus, envoûtant et qui propose une fin que l’on comprend tellement !

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Chroniques cinéma – « Histoire de Judas »

de Rabah Ameur-Zaïneche

avec Nabil Djedouani, Rabah Ameur-Zaïneche

Drame. Français (1h39).

Chroniques cinéma de Marie-Noëlle Gougeon

Ce drame se veut une réhabilitation de Judas et malgré d’indéniables qualités visuelles, le film pâtit de trop d’anachronismes et d’inventions historiques pour répondre à  ses objectifs. Il dessert son sujet.

2000 ans après, l’histoire de Jésus et de ses disciples continue à  nous questionner, croyants ou pas. Rabah Ameur-Zaïneche, algérien vivant en France, musulman, a depuis son enfance était fasciné par la personne de Jésus. Dans ce film, tourné en Algérie, il se donne la liberté de proposer une autre lecture de l’histoire des derniers jours du Christ et en particulier le personnage de Judas qui dans les Evangiles est présenté comme celui qui a livré Jésus. Pendant de longs siècles cet épisode aura entraîné l’Eglise à  accuser les Juifs de déicide.

On ne peut enlever à  l’artiste le droit de « représenter » la réalité sous forme artistique qu’elle soit picturale, musicale, cinématographique.

L’image que donne Ameur-Zaïneche de Jésus est celle d’un homme, agitateur politique contre les pouvoirs en place (qu’il soit religieux ou romain) entouré de ses amis et goûtant les joies de la vie communautaire. (On ressent parfois, avec certaines paroles une similitude avec la réalité d’aujourd’hui) Judas est son ami et son intendant. Jusque là , le film suit dans ses grandes lignes ce que nous savons de la vie de Jésus. Pourtant, des invraisemblances émaillent le récit de la dernière semaine du Christ, le sujet du film.

La séquence des marchands du temple se déroule dans une cour de ferme (!). La Cène n’est pas mentionnée mis à  part un repas pris en silence autour d’une table avec olives, vin et galettes.
Judas n’est d’ailleurs pas présent puisque Jésus lui a demandé d’aller détruire les manuscrits de Qumram, œuvre d’un jeune scribe que Judas a surpris dans son travail de copie des paroles de Jésus. Judas va donc faire 200 kms à  pieds en 3 jours, revenir le dimanche de Pâques, son forfait accompli et blessé grièvement au couteau par le scribe. Episode impossible et qui explique pourtant aux yeux d’Ameur ZaIneche que Judas n’ait pas pu livrer Jésus !

On se demande à  qui est destiné ce film. Il y a tellement de passages elliptiques dans le récit que ceux qui savent peu de choses de l’histoire du Christ auront beaucoup de difficultés à  comprendre.
Quant aux croyants ou connaisseurs de l’Evangile, le film leur présente tant d’anachronismes, de prises de liberté sur la véracité des faits qu’ils auront du mal à  adhérer à  cette vision, malgré tout le talent visuel apporté aux prises de vue.

Le parti pris artistique du réalisateur est le sien et il est respectable. Mais il est si difficilement plausible qu’il dessert complètement le propos qu’il voulait tenir : Interroger les textes d’Evangile, le rôle de Judas, l’attitude de l’Eglise pendant 20 siècles. Il reste de beaux paysages, une belle lumière, un souci de la reconstitution pas forcément aboutie d’un pays et d’un peuple : cela ne suffit pas à  faire un grand film religieux.

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Chroniques cinéma – Le journal d’une femme de chambre

de Benoît Jacquot

avec Léa Seydoux, Vincent Lindon, Dominique Reymond

(Français 2015 1h30).

Chroniques cinéma de Marie-Noëlle Gougeon

Une peinture minutieuse d’une société corsetée par des codes et des règles étouffantes où la jeune Célestine malgré son air bravache se laissera emporter par le poids de son rang et de son sexe..

Au début du XXème siècle, Célestine, jeune bonne au regard effronté, a déjà  été employée dans de nombreuses maisons. Au début de l’histoire, elle arrive en province au service des Lanlaire : elle, exigeante et près de ses sous, lui, bien décidé à  user de son droit de cuissage..
L’affrontement est inévitable. Les maîtres ont aussi à  leur service une cuisinière abîmée par le poids de son corps et l’alcool et Joseph, le jardinier assez inquiétant

Le roman d’Octave Mirbeau a déjà  été adapté au cinéma par Jean Renoir et Luis Bunuel et pourtant le film de Benoit Jacquot lui donne une nouvelle jeunesse.

Il décrit l’oppression dont sont victimes ces domestiques, mais oppression dans laquelle entre aussi une certaine forme d’acceptation. « Faut-il que nous ayons cette servitude au fond de nous pour accepter tout çà  » avouera Célestine. Il fait de la jeune bretonne une jeune femme jouant à  la fois de son attraction sur les hommes, leur désir et en même temps de sa révolte contre ses patrons et des bourgeois en général.

Ces luttes de pouvoir pourraient s’avérer pesantes et conflictuelles. Il n’en est rien car Benoît Jacquot a choisi de situer son film au début du siècle dans cette province bucolique et champêtre, dans des décors d’intérieurs cossus et de toilettes raffinées. Et la peinture qu’il fait de cette société est complexe et en rien tranchée. Les bonnes peuvent apparaître attachées aux gains et cancanneuses comme la patronne de Célestine se révèlera très humaine à  la fin du film.

Joseph le jardinier embrasse les thèses de la droite antidreyfusarde de l’époque et vomit les juifs. Célestine qui en est amoureuse ne comprend pas cette haine mais le suit car liée avec lui par le vol qu’ils ont commis au domicile des patrons de la jeune fille.

Et c’est à  une autre oppression (masculine et de son futur époux) que Célestine va être soumise alors, comme si le désir d’émancipation n’était pas encore possible pour elle. Léa Seydoux apporte à  Célestine une touche de roublardise, son pourvoir de séduction et sa candeur. Elle porte le film.

Benoît Jacquot assure une belle maîtrise dans la reconstitution sociale, les luttes de pouvoir, le poids des conventions de cette société bourgeoise. Mais il leste son histoire d’épisodes racontés en flashbacks qui alourdissent parfois le propos. On préfère se plonger dans les yeux de Léa Seydoux juvénile, malicieuse, butée et délicieusement attachante. Une belle et gracile femme de chambre.

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La fleur de l’âge, à  pas de géants vers l’éternité

Crypte de la Basilique de Fourvière, place de Fourvière, Lyon 5e

du 8 avril au 11 mai 2015.

Exposition de 50 photographies de très grand format, conçue par « Ars Latina », sur le thème « La fleur de l’âge, à  pas de géants vers l’éternité : jeunes témoins et jeunes martyrs de vingt siècles de christianisme ».

Ces photos représentent de jeunes figures emblématiques qui n’ont pas dépassé l’âge de 33 ans, issues de 30 pays et de 5 continents. Il s’agit d’un parcours de deux millénaires de christianisme.

L’exposition est structurée en 3 parties :

  • Le printemps de l’amour : des premiers chrétiens à  la renaissance
  • Le temps de l’universalité : de la Renaissance à  la fin du XIXème siècle
  • Le temps de la miséricorde : à  partir de la fin du XIXème siècle

Après la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, la Basilique
Notre-Dame-de-Fourvière accueille du 9 avril au 10 mai 2015 LA
FLEUR DE L’à‚GE à  Lyon. L’exposition est ainsi offerte aux
promeneurs et pèlerins de nationalités différentes, parcourant ce
haut lieu de la chrétienté. Construite à  partir de 1872 par
l’architecte Pierre Bossan, elle est le fruit d’un vœu du peuple de Lyon à  l’occasion de la guerre de 1870.

Présenter cette exposition, en avant – première à  Lyon, théâtre des premières persécutions de
chrétiens en Gaule au II è siècle, est symbolique. En effet, depuis la plus haute Antiquité, la
colline de Fourvière est un haut lieu de la vie spirituelle de Lyon. C’est à  Fourvière que les
premiers chrétiens exprimèrent leur foi, se plaçant dès l’origine sous la protection de Marie.
Quarante chrétiens, dont Saint Pothin, premier évêque, et sainte Blandine furent martyrisés
lors de la grande persécution de 177, sous l’empereur Marc-Aurèle.

La ville de Lyon s’honore d’avoir donné à  la chrétienté au début du III ème siècle, un Père de
l’Eglise, saint Irénée, qui fut disciple dans sa jeunesse de saint Polycarpe de Smyrne. C’est là 
aussi que la vénérable Pauline Marie Jaricot (1799-1862) fonda à  l’âge de 23 ans l’Œuvre de la
Propagation de la Foi. C’est également dans le diocèse de Lyon que naquit Jean-Pierre Néel,
missionnaire des Missions Etrangères de Paris, mort à  29 ans. Il fait partie des 120 martyrs de
Chine canonisés par Jean-Paul II en 2000.

L’exposition LA FLEUR DE l’à‚GE poursuit ainsi son itinérance en France et en Europe, dans
les grands sanctuaires et dans les lieux de rassemblement de la jeunesse ( JMJ, FRAT, Scouts… )
sans oublier les écoles de l’enseignement catholique en France.

« Ars Latina » organise cette exposition grâce au concours des Œuvres Pontificales Missionnaires,

de la Compagnie des Filles de la Charité, et avec le soutien de la Mutuelle Saint-Christophe
Assurances, et du Musée de Montmartre.

POUR TOUTE INFORMATION

XAVIER JOURDAN, Directeur de la Communication des Œuvres Pontificales Missionnaires

04 72 56 99 65 – 06 64 53 41 72

Contact : 06 81 01 39 74

[->arslatina@gmail.com ]

EXPOSITION Alfred Manessier

UNE INVITATION à  vous rendre au MUSÉE d’ART RELIGIEUX de FOURVIERE, pour voir l’exposition de deux séries de Lithographies d’Alfred Manessier,(1948,1978) inspirées par la fête de Pâques :

QUELQUES NOTES SUR ALFRED MANESSIER, Pà‚QUES, ET LA LUMIÈRE.

Alfred Manessier (1911-1993) s’inscrit dans l’histoire de la peinture par son appartenance à  l’ « Envolée Lyrique » des années 50, qui caractérise la peinture non-figurative, informelle, abstraction « chaude », qui caractérise le mouvement auquel il appartient avec à  l’Ecole de Bissière, d’autres grands peintres : Le Moal, Bazaine, Ubac, Estéve A la rigueur de l’abstraction géométrique (abstraction « froide ») portée par exemple par Piet Mondrian, il exprime son « être au monde », dont il tente de saisir le surgissement informel, non pas pour le maitriser, (comme les cubistes par exemple), pour le reproduire (peinture figurative), mais pour, dans un va et vient entre extérieur et intérieur, en saisir les correspondances intimes, les rythmes et la musique, comme le compositeur avec des notes ou le poète avec des mots.

Le jeu des couleurs traversées par la Lumière, qui émerge du noir qui en surplomb de ses compositions, exprime ainsi l’Espérance, face à  un monde où d’autres (poètes, artistes plasticiens, philosophes), au lendemain de la guerre en sont restés à  l’expérience d’un univers dépourvu de sens, les assigne au néant et au choix de l’absurde et de la dérision.

La Passion du Christ et la Pâques permettent à  Manessier de retrouver les traces de ce chemin initiatique qui va des ténèbres à  la Lumière.

Cela n’est possible qu’après, le bonheur d’une enfance dans la Baie de Somme, (où il perçoit la circulation de la Lumière, qui conditionne l’ouverture au monde de l’Invisible que la peinture rendra Visible), une expérience fondatrice de la Foi à  la Trappe à  22ans, et un travail acharné tout au long de sa vie pour nourrir une palette exceptionnelle.

Et pour revenir à  Pâques et vous engager à  voir cette exposition :

1943, Soligny, avec Camille Bourniquel, à  la Trappe, il assiste de la tribune au Salve Regina, dans l’obscurité totale de la chapelle trouée par la lumière du Saint Sacrement. « Tu ne me chercherais pas si tu ne m’avais pas trouvé »,

A mettre en résonance avec Pâques, passage des ténèbres à  la lumière, ce qu’exprime ce poème de SAINT JEAN DE LA CROIX, « La nuit obscure »

Ah, je sais la fontaine qui coule et bruit,

Encore que ce soit de nuit.

Son origine ne la sais, n’en a point,

Mais sais que d’elle toute origine vient,

Encore que ce soit de nuit.

Je sais qu’il ne peut être chose si belle

Et que les cieux et la terre boivent en elle,

Encore que ce soit de nuit.

Sa clarté au grand jamais n’est obscurcie,

Et sais d’elle toute lumière sortie,

Encore que ce soit de nuit.

Je sais tant abondants être ses courants,

Qu’enfers, cieux et peuples vont irriguant,

Encore que ce soit de nuit.

Bien sais qu’en elle on ne saurait trouver pied,

Et que nul ne pourrait la passer à  gué,

Encore que ce soit de nuit.

Or le courant qui naît de cette fontaine

Bien sais qu’il est aussi puissant qu’elle entraine

Encore que ce soit de nuit.

Là , elle appelle les créatures

Qui de cette eau s’abreuvent, encore qu’à  l’obscur,

Parce que c’est bien la nuit.

ENTRETIENS d’Alfred Manessier AVEC JEAN CLAY – 1962

Je commence à  peindre quand je ressens une coïncidence très étroite entre le spectacle que j’ai sous les yeux et mon état intérieur. J’oscille continuellement du monde intérieur au monde extérieur. Je dois m’épauler au réel, lire dans la lumière, les chants, les arbres, les pierres, cette Joie, cet amour qui m’habitent. Du même coup, le monde prend son sens. Puisqu’il y a harmonie entre l’interne et l’externe, c’est la preuve que des lois nous dépassent et nous englobent.

Je guette, j’attends à  l’affût comme un chasseur Je mets un peu de peinture ici ou bien là  je tâtonne, je cherche des coïncidences des rapports entre les formes et les couleurs et puis, brusquement quelque chose se lève devant moi je le sens très fort le dialogue s’est noué je n’ai plus qu’à  suivre c’est tellement rapide Alors la toile commence à  vivre On se parle je ne suis plus seul. Je suis dans ma vérité de peinture Parfois vous perdez la piste C’est cela, on commence à  souffrir. Cette liberté qu’on avait acquise, cette aisance, cette course en avant, çà  s’épuise. L’ouverture est devenue impasse. Vous êtes dans un piège. Angoisse : plusieurs fois dans ma vie, je me suis dit : c’est fini. Spirituellement, l’œuvre d’un artiste se développe sur toute une existence, comme une plante.

Je suis là , Je piétine, et puis, j’ai un choc, un paysage, des fleurs, une pierre que j’ai ramassé, et qui coïncide en moi avec quelque chose, et c’est reparti.

C’est chaque fois pareil, chaque toile est une mort et une résurrection.

Pâques, coïncide au printemps, avec la renaissance de la terre, un sentiment d’exaltation religieuse trouve sa correspondance dans le spectacle verdoyant de la nature qui s’éveille. Qui ressuscite. VOILA LE NŒUD DE MA PEINTURE.

Jusque sur la Croix, l’angoisse du Christ n’a pas cessé. La Nuit des Oliviers est une nuit d’angoisse. « Et sa sueur devint comme du sang qui tombait jusqu’à  terre »

Le christianisme a donné sens à  cette angoisse.
Je veux garder en moi une tension, car je veux exprimer à  la fois la frénésie de mon siècle et la lumière d’espérance dont je me sais porteur.

1949-1978 : C’est une symphonie que j’ai voulu écrire ici, la SYMPHONIE DE Pà‚QUES, avec la vie, la mort, la résurrection, la joie de Pâques.

ALLELUIAH, les derniers mots d’Abbeville.

Hugues Rousset

Exposition jusqu’au 14 juin.

(à  droite de la basilique) 8, place de Fourvière

Contact visite : 04 78 25 86 19

La Sapienza

de Eugène Green

avec Fabrizio Rongione, Christelle Prot, Arianna Nastro.

(Italien 2015 1h35).

Chroniques cinéma de Marie-Noëlle Gougeon

Un film au style très pictural et parlé, sur la découverte des beautés du baroque italien et de la
transmission de l’intime. Une invitation à  dépasser une certaine austérité pour accéder à  l’émotion

Alexandre, cinquante ans, est un brillant architecte français honoré par ses pairs. Depuis longtemps, il souhaiterait écrire un livre sur l’architecture baroque italienne. Et parmi les illustres bâtisseurs de la péninsule, un nom l’attire plus particulièrement : celui de Borromini architecte de la fameuse église San Ivo alla Sapienza à  Rome. La Sapienza , c’est la connaissance, la sagesse. Alexandre croit profondément à  la transmission du savoir, à  une tête bien pleine. En se rendant en Italie, sur les rives du Lac de Garde avec son épouse Alienor, psychologue, il fait la connaissance de Goffredo et de sa sœur Lavinia. Cette dernière semble souffrir d’hypersensibilité et doit souvent être alitée…

Et c’est un curieux chassé-croisé qui va se mettre en place, une double complicité entre ces deux « couples ». Car Goffredo est étudiant en architecture et Alexandre va voir éclore sous ses yeux un élève d’abord attentif, respectueux puis bien vite s’émancipant de l’enseignement de l’architecte pour à  son tour donner son point de vue, enrichir la connaissance du « maître ».

De la même manière, Lavinia va entraîner Alienor dans un travail d’introspection sur la vie qu’elle mène avec Alexandre, alors que c’est le cœur de son métier de psychanalyste, pour faire éveiller en elle et dans son couple des désirs encore cachés..

L’architecture religieuse est là  pour que l’homme s’élève vers l’invisible, le divinC’est à  ce cheminement spatial et intérieur que le couple de français est invité.

Alexandre découvrira grâce à  la rencontre avec ce frère et cette sœur que l’essentiel n’est pas de savoir, d’être un puits de sciences mais d’aimer, de donner.

Mieux, il découvrira une autre forme de paternité : en Goffredo il retrouvera peut-être un peu de ce fils que son épouse et lui ont perdu à  l’âge de 8 ans, lui apportant la perspective de transmettre son expérience..

Eugène Green, le réalisateur, a volontairement voulu une grande épure pour ce film. Chaque plan architectural est minutieusement construit. Les images et les couleurs italiennes sont superbes et le montage rend le film d’une lente beautéLe réalisateur a poussé ces effets de style jusque dans la direction d’acteurs qui s’expriment d’une façon très théâtrale, ce qui surprend au début Par exemple, toutes les liaisons entre les mots sont faites

Le film est exigeant, un peu aride, à  la fois pictural et plein d’intériorité. Il n’est pas facile de parler d’architecture au cinéma sans être un peu « professoral » En introduisant un couple de jeunes adultes, Eugène Greeen oblige Alexandre à  être bousculé et à  entendre les critiques et les remarques du jeune homme comme Aliénor est touchée par Lavinia. Sur les bords du Lac de Garde, la fin du film est lumineuse et libératrice pour tous les quatre.
Les « Vêpres de la Vierge » de Monteverdi ouvrent et clôturent le film, moment aérien et enchanteur, proche du ciel..

Les quatre comédiens malgré cette langue très parlée, rendent formidablement présents leurs personnages.
Une mention toute particulière à  la jeune Arianna Nastro, qu’on dirait sortie d’un tableau de Boticelli.

[->http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19550873&cfilm=230286.html]

Sur la route avant l’aube

Épilogue de l’Evangile de Luc

création scénique par le Théâtre de la Clairière (Besançon)

Texte et mise en scène Pierre Louis.

Avec : Lucas Vautrin, Roseline, Malaisé, Marc-Antoine Crionnet, Alix Baudoin, Benoît Chabod.

à  l’Espace culturel St-Marc – Salle «Ste-Hélène »

10, rue Ste-Hélène Lyon 2e

le jeudi 9 avril à  20h30

Une interprétation qui ne vise pas à  déjouer le mystère mais à  le laisser jouer pleinement, revivifiant du même coup l’exercice de théâtre…

« Cinq acteurs, dont un accordéoniste, jouent avec brio cette pièce aux références multiples et dont les éléments symboliques renforcent la portée universelle. Le résultat ? Etonnant ! »
Est Républicain, 01.08.14

Le Théâtre de la Clairière présente ce spectacle dans le cadre de son partenariat avec l’Espace culturel Saint-Marc qui a débuté en novembre 2013 avec deux représentations de L’Annonce faite à  Marie de Claudel.

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Réservations: contact@theatre-clairiere.fr tel : 06 60 63 47 91

prix : 12 € et 8 €

Cinéma et Spiritualité

Lyon – Paroisse du Sacré-Cœur

89 rue Antoine Charial 69003 Lyon

Tél. : +334 78 54 86 31

L’ association Cinéma et Spiritualité, présidée par Michèle Debidour, organise des rencontres mensuelles à  Lyon (paroisse du Sacré-Coeur) et Dieulefit (en partenariat avec le cinéma Labor).

En projet : formation à  l’analyse filmique et Journées Cinéma.

prochain rendez-vous à  Lyon : MARDI 7 AVRIL à  20h30

 «Crosswind » film estonien, prix du jury œcuménique à  Varsovie

 «Le dernier coup de marteau » film français dont l’acteur principal a été primé à  Venise.

+ d’info : [->mdebidour@gmail.com]

[->http://sacrecoeur-lyon.fr/_Paroisse-du-Sacre-Coeur-Lyon_]

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Blanca Li et ses robots !

A la Maison de la Danse : Blanca Li et ses robots !

Jusqu’à  samedi 21 mars, la chorégraphe Blanca Li nous convie à  une heure trente de plaisir en compagnie de ses robots et de ses machines, et de ses huit merveilleux danseurs.

Nous vivons avec des machines de toutes sortes : robots, ordinateurs, machines, le jour, la nuit, partout. Blanca Li a voulu explorer la relation complexe de l’homme à  la machine, construisant une chorégraphie décalée et surprenante. Ce beau spectacle, inventif et coloré, pose la question suivante : une machine, même évoluée, peut-elle remplacer le rapport au vivant ? Ces petits robots que l’on voit évoluer sur scène pourront-ils, un jour, exprimer des sentiments ? D’ores et déjà , ils gèrent notre quotidien, mais pourront-ils s’humaniser en prenant notre apparence ?

Autant de questions qui sont posées dans cette chorégraphie pour huit danseurs dont les mouvements déclenchent toute une flopée d’instruments de musique absurdes conçus par Maywa Denki.

Voilà  un spectacle, cocasse et poétique, qui s’adresse à  un très large public.

Pierre MOUTARDE

[->http://www.maisondeladanse.com/programmation/saison2014-2015/robot]