3 Cœurs

Le blog Cinema
de Marie-Noëlle Gougeon

Semaine du 17 au 24 septembre

«3 Cœurs »

de Benoît Jacquot

avec Benoît Poelvoorde, Charlotte Gainsbourg, Chiara Mastroianni. (2014).

Qu’arriverait-il si un homme tombait amoureux de deux sœurs ? C’est à  cette question que Benoît Jacquot tente de répondre en signant le scénario et la réalisation de «3 Cœurs » : une variation grave et haletante sur le thème du cœur. Des cœurs devrait-on dire : celui qui bat dans notre corps et celui qui palpite au gré des histoires de cœur.

Marc a raté son train dans une ville de province et fait la connaissance de Sylvie, un peu perdue. Ils vont déambuler toute la nuit, se confier à  demi-mot et au petit matin se promettre de se revoir à  Paris. La jeune femme y sera. Lui non, victime d’un malaise cardiaque….
Par le plus grand des hasards, quelques semaines plus tard, Marc va faire la connaissance de Sophie, la sœur de Sylvie. Il ignore leur lien de parenté et la force de l’amour qui les unit. « C’est la personne qui compte le plus au monde pour moi » lui dira Sylvie à  la fin du film en parlant de sa soeur… Sylvie qui, déçue du rendez-vous raté, est partie vivre au Etats-Unis
Marc trouvera dans la maison de leur mère des photos d’elle : il comprend, effondré par la découverte, mais ne dit rien, étouffant ce secret et cet amour qu’il garde au fond de lui… Et lorsque Sylvie revient en France, rien ne peut arrêter la passion de renaître entre eux. jusqu’au dénouement final : une jolie pirouette qui enlève un poids sur le cœur et vient redire que la vie ne tient qu’à  un fil, ou à  quelques secondes.. Au cinéma

Benoît Jacquot aime les acteurs. Il a soigné la distribution de ce film et le trio qu’il a composé fonctionne à  merveille. Sans doute, dans la réalité, (mais est-on dans la réalité ?), il serait bien difficile de vivre une telle situation sur le long terme et Benoît Jacquot aurait pu pousser d’avantage la mise en abîme d’une telle situation. A vrai dire, le propos du cinéaste n’est pas de décrire minutieusement le réel, mais d’observer, de peindre les palpitations du cœur, physiques ou amoureuses, de voir le cœur s’emballer au propre comme au figuré, de nous offrir le jeu abouti de trois acteurs parfaits dans leur rôle amoureux. Benoît Poelvoorde, perdu et éperdu d’amour, Charlotte Gainsbourg que l’on a rarement vu aussi bouleversante en émotion pure et Chiara Mastroianni, forte et sereine à  la fois. Le film devient un écrin pour ces trois comédiens, soutenus par la force et la présence aimante de Catherine Deneuve, qui joue la mère des deux jeunes femmes. Et d’ailleurs, le choix de Catherine Deneuve mère de Chiara Mastroianni dans la vie, ajoute un élément troublant de réalité dans cette histoire de liens du sang
Trois cœurs, un film qui bat très fort et qui saigne aussicomme la vie..

de Marie-Noëlle Gougeon

Cahier d’un retour au pays natal

mardi 30 septembre à  20 heures

Agora Tête d’Or, 93 rue Tête d’Or, Lyon 6ème.

renseignements et réservations

tél: 04 78 52 22 54 (le matin), contact@agoratetedor.com.

Il y a trois semaines, je vous informais que, à  l’occasion de la rentrée de l’Agora Tête d’Or, le comédien Olivier Borle donnera à  entendre Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire.
Ce sera le mardi 30 septembre à  20 heures.
Cahier d’un retour au pays natal est l’un des sommets de la littérature française. Elaboré en 1935, il a été sans cesse remanié pendant presque 20 ans, et le comédien Olivier Borle, membre de la troupe du TNP, traduit avec un grand talent toute la force et la puissance poétique de ce texte incomparable.
Les animateurs de l’Agora, lieu de croisement des cultures, lieu de réflexion animé par les Dominicains, seront heureux de vous accueillir pour cette belle soirée de rentrée.

Pierre Moutarde

Les Concerts de la Croix-Rousse Saison 2014-2015

Eglise St-Augustin,

27, rue Denfert-Rochereau 69004 Lyon

Dimanche 12 octobre 2014 à  17 h

Alain DABONCOURT, flûte – Marie MEUNIER-LOISELEUR, clavecin

Musiques du XVIIème siècle au XXème: de H. Purcell à  Cl. Debussy
G.Ph. Telemann, J. Ph. Rameau, F. Couperin, N. Paganini…

Dimanche 16 novembre 2014 à  17 h

Michel LE ROYER, ancien pensionnaire de la Comédie Française, récite les poèmes.
Je vous salue Marie de Charles ANDRE, avec Gabriel MARGHIERI, organiste, titulaire de
la basilique du Sacré Coeur de Montmartre et du sanctuaire St-Bonaventure, dont les
improvisations prépareront les mots, ou les accompagneront, ou encore en seront le
prolongement, la résonance.

Dimanche 14 décembre 2014 à  17 h

LES PETITS CHANTEURS DE MONGRE (Pueri Cantores), Direction : Vincent COIFFET.

60 enfants choristes, tous scolarisés à  Notre-Dame de Mongré, à  Villefranche-sur-
Saà¶ne, expriment la joie de la lumière de Noël par les belles pages du répertoire : B.Marcello, J.Herbeck, C.Franck, C.Saint-Saëns, J.Berthier.

Dimanche 11 janvier 2015 à  17 h

Agnès KOSZA, violon, Edwige RIMBERT, orgue, Diana MURATOVA, piano.

Une exploration de différentes oeuvres écrites pour ces instruments de l’époque baroque : Bach, Vivaldi au XXème siècle : O.Olson, Barber, en passant par la période romantique et post-romantique : Chopin, Liszt, Brahms

Dimanche 1er février 2015 à  17 h

Choeur de chambre IMAGà”, Direction Manuel SIMONNET.

« Double Miroir », un voyage tout en douceur, au coeur de la musique française et anglaise, illustré par des œuvres a cappella de la Renaissance et du XXème siècle O. Gibbons,
R. Lassus, M. Lauridsen,F. Poulenc, R. Thompson

Dimanche 1er mars 2015 à  17 h

Concert officiel de la 10ème saison des Concerts de la Croix-Rousse.

Choeur d’enfants La CIGALE DE LYON, Direction Anne-Marie CABUT.
Polyphonies a cappella et avec piano. Interludes par les organistes titulaires de l’église St-Augustin :Jean MATHY, Geneviève POLACK, Edwige RIMBERT.

Dimanche 29 mars 2015 à  17 h

Caline MALNOURY, orgue – Marc CHEVALIER, trompette
Le mariage superbe de ces deux instruments résonnera dans l’écrin acoustique de l’église, au cours d’un programme varié, associant pièces célèbres et insolites ! Bach, Vivaldi, mais aussi Piazzola, musique de Jazz, negro spirituals

Libre participation aux frais

Organisés par LES AMIS DE L’ORGUE DE L’EGLISE ST-AUGUSTIN

35, rue Jacquard 69004 LYON

Contact : 06 07 39 45 51

Avant-première du film Timbuktu

samedi 20 septembre 2014, à  20h30

Avant-première du film Timbuktu, prix du jury œcuménique à  Cannes en 2014, en présence du réalisateur Abderrahmane Sissako, à  l’occasion de l’inauguration de la semaine « Caravanes des cinémas d’Afrique ».
Film africain du mauritanien Abderrahmane Sissako traitant du fanatisme religieux. Il dépeint la terrible réalité sans tomber dans l’excès, en gardant un regard tout en humanité et même parfois teinté d’humour.

Sainte-Foy-lès-Lyon, cinéma Le Mourguet, 15 rue Deshay,

http://lyon.catholique.fr/?Avant-premiere-du-film-Timbuktu

Claudel, un nouveau regard

« Claudel, un nouveau regard »

mardi 23 septembre 2014, à  18h.

Avant-première du film documentaire « Claudel, un nouveau regard », en présence de Renée Nantet, fille de Paul Claudel, de Florence Bonnier, présidente de Heartisticom, auteur, réalisatrice, et du cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, président de la Fondation Saint-Irénée.
La projection sera suivie d’un débat avec Fr. Pascal David, op, enseignant au Collège Supérieur, animé par Philippe Lansac, directeur de RCF Lyon Fourvière. Fin prévue à  19h45.

Nombre de places limité. Inscription avant le 15 septembre 2014.

Contact : cf@fondationsaintirenee.org / 04 78 81 48 91

Lyon 2e, cinéma Pathé Bellecour, 79 rue de la République,

http://lyon.catholique.fr/?Claudel-un-nouveau-regard-Lyon

La danse à  Lyon en 2014 – 2015

de Pierre Moutarde

Les lyonnais ont la chance d’avoir des lieux forts pour la danse. Voici quelques « moments » de danse pour 2014-2015, choisis à  travers un grand nombre de propositions.

A partir du 10 septembre, la « Biennale de Danse de Lyon » donne le ton dans 44 lieux. Elle nous propose 45 propositions et 169 représentations. Pas de thème central, cette année, mais des esthétiques et des artistes variés. Pour cette Biennale, relevons la présence de trois artistes « emblématiques » de toutes ces dernières années :

au Théâtre des Célestins

• du 10 au 12 septembre 2014 – Lloyd Newson (Compagnie DV8 physical theatre) revient à  Lyon avec « John » . Lloyd Newson est un ancien psychologue et travailleur social. Depuis 1986, il traite de tous les grands thèmes de la vie humaine : l’étranger, la vieillesse, le handicap, le sexe, la tolérance, etc. C’est un artiste fort et dérangeant qui « cogne sur l’hypocrisie » de notre société.

• le 21 septembre à  15 heures – Jan Fabre, un artiste qui vient des arts plastiques et qui présente : « C’est du théâtre comme c’était à  espérer et à  prévoir » Il s’agit de la reprise d’un travail de 1982 absolument inclassable joué par 9 performers pendant 8 heures avec les spectateurs qui peuvent entrer et sortir.

au TNP

• du 24 au 27 septembre – Maguy Marin qui présente une nouvelle création (sans titre à  ce jour). Artiste authentique et très engagée, Maguy Marin n’est plus à  présenter. Ancienne directrice du Centre chorégraphique national de Rillieux la Pape, elle est l’auteure du fameux May B.

à  la Maison de la danse

Au cours de la saison relevons la présence de quatre Compagnies particulièrement intéressantes, et qui donnent à  voir des esthétiques très différentes. Ainsi :

• du 2 au 7 décembre 2014 – Le chorégraphe Boris Eifman présente « Rodin et son éternelle idole ». Dans une esthétique néo-classique, Boris Eifman donne à  voir une danse narrative souvent hantée par la solitude et la folie. Il a traité déjà  des thèmes de Hamlet, Giselle (Giselle rouge), Anna Karenine, etc. Sa magnifique compagnie (Eifman Ballet de Saint-Pétersbourg) comprend 46 danseurs.

• du 14 au 17 janvier 2015 – Le chorégraphe de la Batsheva Dance Company, Ohad Naharin, présente « Sadeh21 ». Ohad Naharin est un admirable sculpteur des corps au langage chorégraphique particulièrement sensuel.

• du 23 au 28 février 2015 – Le chorégraphe Thierry Malandain, qui dirige le Ballet de Biarritz, présente « Cendrillon » qu’il a entrepris de revisiter. Dans une écriture classique et contemporaine à  la fois, il parvient à  faire de cette œuvre que nous connaissons tous un nouveau ballet plein de force, de sensualité et d’humour.. Il sera d’ailleurs intéressant rapprocher le travail de Thierry Malandain de celui de Maguy Marin dont le Cendrillon est repris par l’Opéra de Lyon en novembre.

• du 31 mars au 3 avril 2015 – le chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui présente « Sutra ». Il s’agit là  d’un spectacle tout à  fait singulier puisqu’il met en scène 19 moines bouddhistes experts en arts martiaux dont trois enfants et le chorégraphe lui-même. Sidi Larbi Cherkaoui a passé de nombreux mois au temple de Shaolin (au cœur de la Chine, province du Henan, sur le mont Songshan) pour construire une chorégraphie dans laquelle s’entrelacent les arts martiaux et la danse contemporaine.

à  l’Opéra de Lyon

nous avons la chance de disposer d’une troupe de haut niveau, forte de 31 danseurs, capable de danser toutes les grandes chorégraphies contemporaines. Le Ballet de Lyon présente :

• du 4 au 7 novembre 2014 – « Sarabande » de Benjamin Millepied, « Workwithinwark » et « Steptext » de William Forsythe.

• du 7 au 11 avril 2015 – « Drumming live », une œuvre très attendue d’Anne Teresa de Keersmaeker.

Café-ciné

«Café-ciné » –
à  Saint-Bonaventure

le jeudi 18 septembre de 12h30 à  13h30

Une fois par mois, nous nous retrouvons autour d’un film présent sur les écrans. Chacun va le voir à  la séance de son choix, et nous nous retrouvons pour en parler pendant une heure, autour d’un café que Saint-Bonaventure offre.
Autour du film «Party Girl » (France, 2014, 1h35), film de Marie Amachoukeli, Claire Burger, Samuel Theis.
Sorti en salles depuis le 27 août 2014.

Le blog Cinéma – « Party girl « 

de Marie-Noëlle Gougeon

Nouvelle rentrée, nouvelle plume pour ces chroniques Cinéma.
Je prends le relais de Magali Van Reeth pour un rendez-vous dorénavant hebdomadaire sur le cinéma avec vous, puisque c’est cette périodicité qui rythme les sorties du mercredi.
Ancienne journaliste à  La Vie, et chroniqueuse à  RCF, j’ai depuis toujours été attentive aux langages de l’image, des médias : auprès des jeunes d’abord, dans mon métier de journaliste ensuite.
Je m’inscris tout à  fait dans les objectifs du service Arts, Culture et Foi et je reprends volontiers ses orientations à  mon compte pour m’aider dans mes choix à  propos des films dont je parlerai :
• Ètre attentif et relayer les programmations et initiatives intéressantes des cinémas de la ville et du département (Festivals, Rencontres etc..)
• Qu’est ce que ces films proposés révèlent de l’homme, de ses attentes, de ses désirs, de ses cris ?
• Comment y est exprimée la dimension spirituelle de l’homme ?
• Comment ces œuvres cinématographiques peuvent-elles être des sources de questionnements, de dialogue, de rencontre ?

Vous l’aurez compris, il y aura des coups de cœur, des bravos, mais aussi des coups de griffe ou plus ! Mais toujours dans un esprit d’ouverture, de partage avec des points de vues différents, de découverte de l’autre, voire du Tout Autre.
Et pour visualiser ces choix, et reprendre les pratiques des pages cinéma des journaux, j’utiliserai un pétale du logo du diocèse, puisque nous nous y inscrivons pleinement.
Ainsi, le film choisi se verra attribuer 1,2 ou 3 pétales selon le degré d’appréciation :

un peu beaucoup très beau film pas du tout x

Et le premier film dont j’aimerais vous parler est celui d’un beau portrait de femme, de mère
«Party girl » de Marie Amachoukeli, Claire Burger, Simon Theis.

WINTER SLEEP

Le blog Cinéma de Marie-Noëlle Gougeon

Winter Sleep de Nuri Bilge Caylan avec Halur Bilginer, Ekrem Ilhan.

La Palme d’or à  Cannes, récompense suprême pour un cinéaste, a été décernée cette année à  Winter Sleep du cinéaste turc Nuri Bilge Caylan.
Dans un Anatolie plus désertique et sauvage que jamais, balayée par le froid et la neige, Aydin, un ancien comédien tient un hôtel troglodyte, caverne douillette mais propice à  l’enfermement et à  l’introspection. Sa carrière lui a procuré de bons revenus, il possède des appartements qu’il loue aux habitants du coin mais ceux-ci supportent mal le joug de ce bailleur despotique. Ce qui provoque une sourde violence envers Aydin.
Chez lui, pas davantage de sérénité. Sa sœur remet en cause son ambition éditoriale (il est directeur d’un journal à  petit tirage), sa jeune épouse Nihal, étouffe à  ses côtés et occupe son temps à  lever des fonds pour des écoles pauvres du coin.
Par son statut d’intellectuel, d’écrivain, Aydin se complet dans une vision de lui-même idéalisée. Il avait de si beaux rêves. Où sont-ils ? Il peine à  voir ses propres failles.
Alors qu’il envisage de repartir à  Istanbul, il faudra l’épreuve d’une nuit passée en compagnie d’un ami et de l’instituteur avec qui il va déguster jusqu’au matin l’alcool fort du pays pour que ses yeux se décillent. Il reviendra au bercail, sinon enfin lui-même, mais du moins ayant ouvert les yeux et peut-être son cœur à  ceux qui l’entourent.
Winter Sleep est un long film (3h15 !) essentiellement composé de huit-clos et de longues conversations entre les protagonistes de l’histoire. On pense à  Tchekhov, mais il manque l’émotion et la palpitation des cœurs, à  Bergman bien sûr mais le grand-maître suédois savait donner plus d’intensité dramatique à  ses personnages. Les joutes verbales sont philosophiquement très riches -le mal, le destin, l’argent, le temps qui passe – et servies par de superbes comédiens : la jeune comédienne qui joue Nihal est vibrante de frustrations et de désirs inassouvis. Mais on peine à  tenir l’attention trois heures durant !
Il reste néanmoins un film maîtrisé dans sa construction cinématographique et visuelle (l’image et la lumière y sont magnifiques), mais trop centré sur l’échange verbal pour que l’on s’identifie complètement à  l’histoire et aux interrogations des personnages.
Que l’on vibre, tout simplement